Au
début du mois de juin 1940, la situation est dramatique en France.
Les armées Franco-Britanniques envoyées en mai en Belgique
ont été écrasées et les survivants embarquent
à Dunkerque, en y laissant tout leur matériel.
Les forces britanniques en France sont donc très réduites
et L’Armée Francaise a perdu ses meilleures unites alors
que les panzers et le gros de la Wehrmacht se retournent et marchent
sur Paris.
Le
5 juin 1940 à 2h du matin, la "Bataille de la Somme",
Fall Rot, le "Plan Rouge", débute sur la Somme et sur
l'Aisne.
Le
général Maxime Weygand adresse à ses divisions
un appel affligé : "Puisse la pensée des souffrances
de notre pays insuffler en vous la ferme résolution de résister.
Le destin de la nation et l'avenir de vos enfants dépendent de
votre détermination."
Weygand,
comme Reynaud, pensait le 25 mai que l’armistice ne pouvait être
décidée qu’en accord avec l’allie britannique.
Mais, des le 26, il change d’avis. Weygand ne peut se résoudre
à des combats inutiles qui, selon lui, ne mèneront qu’a
une occupation complète de la France qu’il souhaite éviter.
Mandate
par le Comité de guerre, il masse ses troupes disponibles sur
l’Aisne et le Somme, ne laissant que le minimum ailleurs et ne
ménageant aucunes réserves.
Cet
"ordre Weygand" ordonnent à toutes les unités
de défendre leurs positions sans esprit de recul.
Car pour Weygand, la guerre est perdue et il ne veut pas s’orienter
vers l’idée d’un repli, d’abord vers la Bretagne
puis ensuite l’Afrique du Nord qui a été un moment
envisage. Pour lui, la Bataille de la Somme est un baroud d’honneur,
le dernier, puis il faudra négocier une paix honorable avec les
Nazis. Il fait, comme Hitler, une guerre politique, mais en position
de vaincu.
Paul
Reynaud lui a bien demande d’aménager un «Réduit
National » en Bretagne, mais Weygand ne fera pas grand chose dans
ce sens et Reynaud ne le rappellera pas a l’ordre. Pendant ce
temps, rien n’est fait en France pour préparer la défense
de l’Empire, c’est en fait le contraire qui se produit,
on vide l’Afrique au profit de la métropole jusqu’au
11 juin.
Weygand,
incontestablement patriote, pense que, des que la France aura baisse
les armes, les Britanniques suivront. Autant donc sauver les meubles
et avoir le courage de négocier avec Hitler tant « Que
la France avait une armée »
Pendant
ce temps, a Londres, Churchill clame sa volonté de continuer
la guerre a tout prix, use et abuse du «succès »
du re-embarquement de Dunkerque pour montrer que l’on peut combattre
Hitler mais sa position est fragile.
Il est sans cesse remis en cause, dans son propre gouvernement, par
les pacifistes, les éternels partisans de «l"appeasement
», Halifax en tète. Les dirigeants français, Weygand,
Pétain, Baudouin, etc… ne voient dans le bellicisme Churchillien
qu’un feu de paille, ratant ainsi la marche et mettant, de par
leur attitude défaitiste, la position de Churchill en danger.
Quant
a Charles de Gaulle, devenu ce même 6 mai 1940 Secrétaire
d’Etat a la Guerre du gouvernement Reynaud, il hésite encore.
Il a bien compris que la bataille de France allait être perdue,
doute de pouvoir convaincre Paul Reynaud de continuer la lutte en Afrique
du Nord mais il n’a pas encore pris la décision de devenir
« Le Rebelle » et pense aussi que Churchill va devoir céder
et chercher la paix avec le Reich. Dans ce cas, ou aller proclamer l’Appel
?
Mais
l’excellente tenue des troupes françaises entre le 5 et
le 8 juin 1940 va modifier considérablement la situation. Examinons
ce qui s’est passe sur le front et les conséquences de
ces journées :
Sud
d’Amiens : Deux divisions d’Infanterie détruisent
196 panzers !
Les
divisions de Panzer sont à environ 85/90% de leurs effectifs
ayant été complétées début juin pour
cette deuxième phase de la bataille de France.
L’opération Fall Rot commence dans la nuit du 4 au 5 juin,
non pas par une préparation d’artillerie, comme souvent
affirme, mais par la Luftwaffe (opération Paula). 500 avions
attaquent dès le 3 juin 13 bases de l’Armée de l’Air,
22 centres ferroviaires et 15 usines de la région parisienne.
Les avions allemands passent en trois vagues successives. La chasse
française abat 26 avions, mais perd 33 appareils dont 16 au sol.
Le résultat des bombardements est faible car les points ferroviaires
sont gênés 24 heures au maximum, et les usines n’accusent
que des dégâts mineurs. C’est le moral des parisiens
qui est le plus touché (250 morts).
C’est
la 16e Division d’Infanterie Française qui prends de plein
fouet l’assaut des 9e et 10e Panzer Divisions. Nous ne détaillerons
pas ici les combats, mais cette division qui s’est vue renforcée
de quelques canons et qui a respecté la directive Weygand (A
savoir adopter une défense en Hérisson) va maintenir le
flot allemand, avec l’aide de la 24e DI et du 12e BCC jusqu’au
9 juin, date à laquelle le 14e panzerkorps a perdu 55% de ses
chars et 40% de son infanterie. Les deux divisions françaises
ont éliminé 196 panzers ! (136 pour la 16e, 60 pour la
24e). Le XIVe Panzerkorps est alors retiré du front par Von Bock,
et il est engagé derrière le XVIe Panzerkorps dans le
secteur de Péronne.
La 7e Panzer subit de lourdes pertes, des soldats français sont
assassinés :
La
division de Rommel passe a l’offensive le 5 juin entre Longpré
et Hangest, secteur défendu par la 5e DIC.
Grâce à deux ponts de chemin de fer non détruits,
la Somme est traversée, et c’est un régiment d’artillerie
(52e) qui va supporter le choc le premier, éliminant quelques
chars en tir tendu. Le 72e d’artillerie de la 3e DLC détruit
à lui seul 32 chars avec les 12 canons de 75 qu’il lui
reste.
Le
53e RICMS va démontrer une ténacité incroyable
et retenir les troupes allemandes jusqu’au 7 juin. Les horreurs
de la guerre ne font pas défaut à cette bataille, des
prisonniers sont exécutés, on n’oubliera pas les
26 sénégalais exécutés a Airanes et les
86 autres corps trouvés au Saut-du-Loup. On n’oubliera
pas non plus la centaine de soldats du 12e RTS enfermés dans
une grange et sauvagement assassinés.
La
7e panzer division va même être mise sérieusement
en difficultés le 6 juin lorsque le groupement du lieutenant-colonel
De Langle de Carry, avec environ 85 blindés, lance une contre
attaque. Un seul peloton de 4 Somua S35 détruit à lui
seul 15 panzers. Rommel stoppe alors son avance et envoie son artillerie
repousser les audacieux Cuirassiers.
Mais bien vite Rommel reprends sa course, délaissant les îlots
de résistance français et se trouve à Argueil le
7 juin. L’encerclement du IXe corps Français débute...
Péronne,
Une résistance acharnée :
Au
premier corps d’armée, les points d’appuis, partiellement
investis, tiennent solidement. Une contre attaque de la 1e DCR est organisée
le 6 juin, mais celle ci est arrêtée sous les coups de
la Luftwaffe. Au 24e corps, le scénario se répète
comme ailleurs, les Français s’accrochent au terrain et
les Allemands payent un lourd tribu pour chaque kilomètre gagné.
Le
6 juin, l’offensive allemande reprends avec force et s’abat
sur la 87e DIA.
Voir http://membres.lycos.fr/dvo/quierzy/87.htm pour des détails
sur cette unité
Finalement
au 7 juin, l’ordre est donné de reporter la ligne de résistance
sur le cours de l’Avre, mais certains éléments ont
continué à se défendre avec acharnement n’ayant
pas pu être touchés par l’ordre de repli.
Forces
Allemandes :
Déploiement
de la IV. Armée (Gen von Kluge) :
II.
Armeekorps (Gen Karl-Heinrich)
Entre Pont-Remy et Hangest. Le corps dispose de deux têtes de
ponts sur la Somme (Saint-Valery et Abeville)
12. Infanterie Division (Oberst Karl Hernekamp)
31. Infanterie Division (Gen Rudolf Kaempfe)
32. Infanterie Division (Gen Franz Böhme)
11. Schützen-Brigade ( ?)
XV. Armeekorps (Hoth) secteur d’Amiens. Une tête de pont
à Condé-Follie
5. PzD (Gen Joachim Lemelsen)
7. PzD (Gen Erwin Rommel)
2. ID (mot) (Gen Paul Bader)
XXXVIII.
ArmeeKorps (Gen von Manstein)
6.
Infanterie-Division (Gen von Biegeleben)
46. Infanterie-Division (Gen Paul von Hase)
27. Infanterie-Division (Gen Friedrich Bergmann)
1. Kavallerie-Division (Gen Kurt Feldt)
Déploiement
de la IV. Armee (Gen von Reichenau) :
PanzerGruppe
von Kleist
3. Panzer-Division (Gen Stumpff)
4. Panzer-Division (Gen Stever)
9. Panzer-Division (Gen von Hubicki)
10. Panzer-Division (Gen Schaal)
XVI
ArmeeKorps (Gen Hoepner)
33. Infanterie-Division (Gen Sintzenich)
4. Infanterie-Division (Gen Hansen)
SS-Verfügungstruppe
SS-Regiment "Adolf Hitler"
XIV
ArmeeKorps (Gen von Wietersheim)
9.
Infanterie-Division (Gen von Apell)
13. Infanterie-Division (mot) (Gen Otto)
Infanterie-Regiment "Großdeutschland"
Déploiement
de la XVIII Armee (Gen von Küchler)
XXVI
ArmeeKorps (Gen Wodrig)
45.
Infanterie-Division (Gen Materna)
34. Infanterie-Division (Gen Sanne)
X
ArmeeKorps (Gen Hansen)
207.
Infanterie-Division (Gen von Tiedemann)
227. Infanterie-Division (Gen von Wachter)
526. Infanterie-Division (Gen von Sommerfeld)
Forces
Françaises :
Groupe d’Armées n°3 du Général Besson
10e
Armée. Altmayer
Positionnée de l’embouchure de la Somme, a Corbie (Est
d’Amiens).
Note 1 : Il n’est pas fait mention du Groupement Petiet car au
5 juin, la formation du groupement n’est pas débutée,
et ne restera que sur papier.
Note 2 : Manque au GA3 la 6e Armée du général Touchon,
positionnée entre l’Oise et Neufchatel sur Aisne, qui est
hors contexte de cette étude.
Réserve
d’armée :
-40e DI (Gen. Durand)
-5e DLC (Gen. Chanoine)
-2e DCR (Col Perre )
-1e DB Britannique (Gen. Ewans)
-183e RALGP , 431e RP ,435e RP , 436e RP , III/486e RPC , PEB N°
10 , 303/406 RADCA
IX
e CA – Ihler . PC a LA CHAPELLE
- 2e DLC (Gen. Berniquet)
- 3e DLC (Gen. Petiet)
- 13e DI (Gen. Beaudouin)
- 31e DI Alpine (Gen. Vauthier)
- 5e DIC (Gen. Sechet ), qui laisse entre le 5 et le 7 juin 80% de son
infanterie divisionnaire sur le terrain.
- 51e DI Britannique (Gen. Fortune)
Autres éléments de corps :
2e BM, 312e RAP(75)
X
e CA – Gransard – PC a CHAUSSOY
- 16e DI (Gen. Mordant)
- 4e DIC (Gen. de Ruppiere)
- 24e DI (Gen. Voirin)
- Groupement motorisé de Langle (7e Cuirassiers, III/7e RDP,
54e Bie chasseurs de chars)
Autres éléments de corps :
I, III et IV / 183e RA (155L GPF ), 351e RA, Bie DCA 703/409, 306e RA
(75 P ), Bie DCA 102/404, 662e BDAC, 665e BDAC , 12e BCC (R35 )
Groupement
Audet ou XXVe CA – Audet. PC a NOAILLES
- 85e DIA (Gen. Wemaëre )
- 241e DLI (Gen. Lhéritier )
- 4e DCR (Gen. De Gaulle puis Col Chaudessole au 06/06; PC au Mesnil-Theribus)
7e
Armée . Frère
Positionnée de Corbie dans la vallée de l’Oise,
incluse.
Reserve d’armée :
-407e RP , 417e RP , 427e RP , 437e RP , 441e RP , 510e GBC , PEB N°
7 ,1019/404e RADCA , 1022/404e RADCA ,157e Bat de Sap Min (jusqu’au
6 juin) ,357e Bat de Sap routiers , Bataillon spécial du 3e RG
Ie
CA – Sciard . PC situé a ROLLOT
- 7e DINA (Gen. Barré) PC a Hangest-en-Santerre. rattaché
: 2e GRCA
- 19e DI (Gen. Lenclud) 11 Km de Front entre le pont de Saint Christ
jusqu'à Foucancourt
- rattachés : 610e BAC Hippomobile (8c 47) , deux groupes du
304e RA(75) , 1 Bie de 25 , 1 Cie de pontonniers .
- 29e DI Alpine (Gen. Gérodias) 15 Km de front entre Canizy et
la croupe NO de Briost
- rattachés : 3e Cie/1e BCC du XXIVe CA
- 47e DI (Gen. Mendras)
- 1e DCR (en cours de reconstitution PC a Mery-la-Bataille, Gen. Welvert)
Autres éléments de corps :
608e BAC Hippomobile (47 ) ,177e BG ,II/195e RAL ,XIV/187e RALT ( moins
42e Bie ) , 312e Bn Pontonniers
XXIV
e CA – Fougère . PC Situé a GIRAUMONT
- 23e DI (Gen. Jeannel )
- 3e DLI . PC a Crisolles (Gen. Duchemin )
- 11e DI (Gen. Arlabosse )
- 7e DIC (Gen. Noiret )
- 87e DIA (Col Martin )
Autres éléments de corps :
1e BCC (R35),442e Rgt Pionniers, 652e BDAC (47), 656e BDAC (47), 52e
BMM,320e RA (75P), I/195e RAL (220 chenillés )
Aviation
Alliée sur la Somme :
1 groupe de chasse
4 groupes de reconnaissance
1 groupe de bombardement
3 squadrons britanniques (35 a 40 avions )
Effectifs
blindés Français au 4 juin soir
1e DCR 34 B1bis, 66 R35, 24R40 :124 chars
2e DCR 7 B1bis, 22 H39, 30 R40, 42 R35 : 101 chars
4e DCR 8 B1bis, 28 R35, 14 D2, 2 S35, 11 H35, 10 AMD P178 : 73 chars
2e DLC 10 AMR, 15 AMD Panhard/Hotchkiss
3e DLC 20 AMR, 12 AMD Panhard
5e DLC 10 AMR, 15 AMD Panhard/Hotchkiss
1e DB Anglaise : Environ 120 chars légers (Vickers Mk VI , A9
, A13 )
Grpt De Langle : 25 Somua S35 , 58 H39 , 5 Laffly W15TCC
1e BCC 45 R35 (certainement moins)
12e BCC 45 R35
TOTAL : environ 670 chars et blindés légers
Effectifs
blindés allemands
3e PzD : environ 300 chars
4e PzD : environ 300 chars
5e PzD : environ 70 Pz III& IV, 220 Pz I&II
7e PzD : 80 Pz 38(t), 20 Pz IV, 100 Pz I & II
9e PzD : environ 200 chars
10e PzD : environ 250 chars
TOTAL : 1540 chars (dont 1/3 de chars moyens)
Le
5 au soir, le général Frère, qui commande l’aile
gauche, félicite ses troupes et, désobéissant à
Weygand, leur indique les positions de repli ou elles se porteront quand
la situation deviendra intenable. Weygand le découvre le 6 a
11 heures du matin et s’insurge auprès des supérieurs
de Frère, les généraux Besson et Georges.
Mais
une vive polémique s’engage alors et, a 6 heures du soir,
Weygand cède et autorise la retraite.
Son plan d’armistice est mort et l’Armée Française
se battra jusqu’au 25 juin. L’état d’esprit
de Weygand lui fera encore commettre des fautes, comme le repli beaucoup
trop tard des troupes de la ligne Maginot, mais ce changement brutal
sera essentiel pour la continuation de la guerre et celle du gouvernement
Churchill.
Car
la stabilité du gouvernement de Churchill n’a, grâce
à Dunkerque, gagne qu’un sursis et les pacifistes sont
toujours a l’oeuvre. Les 5 et 6 juin 1940, c’est le Dunkerque
français et Churchill s’en sert, bien sur, pour démontrer
encore et encore que l’on peut se battre contre Hitler.
Il
faut rappeler que la bonne tenue des Français sur ce front qui
nous change de certaines paniques de mai 1940, eut un écho du
cote de Roosevelt qui envoie, le 10 juin, ses félicitations a
la France, ayant remarque que cette résistance, suivie d’un
repli en bon ordre, contraste avec ce qu’il s’est passe
avant.
C’est
à ce moment que Charles de Gaulle a été persuade
que Churchill tiendrait et qu’il prend la décision, si
le gouvernement français ne se replie pas sur l’Empire,
de franchir son Rubicon, en l’occurrence la Manche dont la largeur
sied parfaitement a l’étendue du franchissement en question.
Dans ses Mémoires de Guerre, le général date sa
décision du 16 juin. Si c’est exact sur le plan calendaire
(C’est en effet le 16 qu’il a la preuve que le gouvernement
ne se repliera pas sur l’Empire et va demander l’armistice),
cela ne l’est pas sur le plan politique.
Il
faut reconnaître que ce sursaut français, sur le plan militaire,
ne change pas le cours de la guerre. L’inexorable avance de la
Wehrmacht continue. Mais en donnant quelques arguments politiques à
Churchill pour continuer à combattre les pacifistes britanniques
et, ce faisant, a tracer la voie dans laquelle Charles de Gaulle va
s’engager, ce sursaut fut essentiel et salvateur.
L’importance
de ces dures journées a longtemps été ignorée.
La lumière a commence à se faire en 1990, grâce
aux travaux de Jean-Louis Cremieux-Brilhac et Pierre Rocolle. Le clou
fut finalement enfonce en 2003 par François Delpla qui en fit
la synthèse en y rajoutant quelques découvertes faites
dans les papiers du Général Doumenc.
C’est dans ces papiers que Francois Delpla a trouvé mention
de la discussion du 6 juin et de la grosse colère de Besson,
cela avait échappé à Rocolle comme à Crémieux-Brilhac.
50
a 60 ans, quel long silence, quelle longue cécité ! Pourquoi
donc ? Les principaux responsables en furent Churchill et de Gaulle.
Sir
Winston Churchill, en créant la légende d’un peuple
britannique uni, volontaire et serre derrière lui des les premiers
jours, cache ses difficultés, évacue les risques que les
pacifistes anglais ont fait peser sur son gouvernement.
Charles
de Gaulle cherche également a masquer ses hésitations,
ses inquiétudes avant sa prise de décision.
Il masquera également les grandes difficultés qu’il
eut à s’imposer à Londres, tant auprès du
gouvernement de Sa Majesté qu’auprès des Français
de Londres qui, Jean Monnet en tête, cherchaient à saper
la création de l’entité
« France Libre »
Ces
«retouches » étaient tout à fait justifiées
dans l’immédiat après-guerre, il s’agissait
de se remettre au travail et d’unifier des peuples déchirés
par la guerre.
Il
n’est point irrespectueux de révéler cela aujourd’hui,
bien au contraire. Montrer que les deux hommes, clé de voûte
essentielle dans le combat contre Hitler et, a ce titre, sauveteurs
de leur patrie respective, ont eu beaucoup plus de mal a le faire que
communément reconnus ne fait que donner plus de brillant a leurs
sagas.
Les
soldats qui se sont battus durant ces journées décisives
ont été souvent décriés, voire traînés
dans la boue.
Il est bon de rappeler, de temps a autres, que, non, l’Armée
Française de 1940 n’a pas fuit d’un bout a l’autre
de la bataille, que ses combats ont été utiles et qu’il
était possible de s’opposer à Hitler. Ils n’en
savaient rien, ces braves, et n’avaient pas la moindre idée
de l’importance de leurs combats. D’où l’intérêt,
aussi, de le préciser 66 ans après.
Sources
:
· Grandes Unités Françaises, Historiques Succincts,
Vol I&II, SHAT
· Hors série Militaria n°31 « De la Somme a
la Seine », Y.Buffetaut
· Hors série Militaria n°21 « La bataille d’Abbeville
», Y.Buffetaut
· Hors série Militaria n°34 « Paris Ville Ouverte
», Y.Buffetaut
· L’arme blindée Française, G. Saint-Martin
· Order of Battle / French Army 1939-40, Volumes I a IV, Lee
Sharp, L'offensive terrestre allemande commence à l'aube.
· Comme des Lions, Dominique Lormier
· François Delpla, «La face cachée de 1940
» ou il s’appuie sur des travaux des historiens Cremieux-Brilhac
et Rocolle.
· François Delpla «Les papiers secrets du Général
Doumenc », Orban, 1992 (Epuise)
· « Soixante jours qui ébranlèrent l’occident»,
Jacques Benoist-Méchin (Dont le plan en illustration)