La Guerre de Corée

Les causes


Syngman Rhee

La guerre de Corée, qui commença le 25 juin 1950, est la suite logique de la "guerre froide" que se livraient Américains et Soviétiques.
En 1945, les Soviétiques occupèrent le nord de la Corée jusqu'au niveau du 38ème parallèle qui marque la séparation avec la Corée du Sud, où se sont installés les Américains.
Les causes de cette guerre remontent aux conditions dans lesquelles ont été établis les deux gouvernements coréens en 1948 : le gouvernement de la Corée du Nord refusa de reconnaître la légitimité des élections menées en Corée du Sud sous l'égide de l'ONU tandis que le gouvernement de la Corée du Sud se targue de la tutelle de l'ONU pour affirmer qu'il est le seul gouvernement légitime de la Corée.
Le président de la Corée du Nord , Kim Il Sung pouvait ainsi légitimer l'agression de la Corée du sud dirigée par Syngman Rhee.


Les «Flying Cheetahs» en Corée


L'attaque de la Corée du Nord

Séoul en avril 1950

Les troupes nord-coréennes lancèrent leur attaque le 25 juin 1950 en franchissant le 38ème parallèle.
La Corée du Nord reste sourde à la demande de cessez-le-feu immédiat formulée par l'ONU.
Le 27 juin, celui -ci recommande aux États membres de l'ONU d'apporter leur soutien militaire à la république de Corée du Sud.
Le même jour, les forces américaines sont mobilisées.
Le 30 juin, les troupes du général MacArthur, débarquent à Pusan.
Enfin le 16 juillet, un contingent des Nations unies, regroupant les soldats sud-coréennes et les contingents australiens, belges, luxembourgeois, canadiens, colombiens, éthiopiens, français, britanniques, grecs, hollandais, néo-zélandais, philippins, sud-africains, thaïlandais et turcs, ainsi que les unités médicales danoises, indiennes et suédoises, furent placés sous un commandement unifié de l'ONU dirigé par le commandant en chef américain en Extrême-Orient, le général Douglas MacArthur, est créé pour répondre à l'agression de la Corée du Sud.


La riposte de MacArthur


MacArthur à Inchôn

Malgré l'arrivée des forces terrestres américaines en Corée, les Nord-Coréens s'emparèrent de Séoul, la capitale de la Corée du Sud, et repoussèrent les Américains et les Sud-Coréens autour de la ville de Pusan au sud-est de la péninsule.
Les Américains parvinrent à tenir ce secteur et, le 15 septembre 1950, le général MacArthur lança une brillante invasion amphibie derrière les lignes ennemies, débarquant ses troupes à Inchôn, cité de la côte ouest de la Corée du Sud, à 40 km à l'ouest de Séoul.
Coordonnant leur attaque, les forces de l'ONU réussirent à percer les lignes ennemies encerclant Pusan.
Le 28 septembre, Séoul était reprise et, le 30, les Nord Coréens étaient repoussés au-delà du 38ème parallèle, laissant
100 000 soldats nords-coréens entre les mains des forces de l'ONU.


L'offensive des forces de l'ONU


Arrivée des Américains à Pyongyang 1950

La campagne du réservoir de Chosin, nov-déc 1950

Voulant tirer parti de la situation pour stopper mais aussi éliminer l'expansion communiste, le président Truman approuva l'ordre de franchissement du 38ème parallèle par les forces alliées.
Cette offensive avait pour but de repousser l'ennemi au-delà du fleuve Yalu séparant la Corée du Nord de la Chine. Malgré les avertissements répétés des Chinois, les forces de l'ONU entrèrent en Corée du Nord le 7 octobre 1950 et s'emparèrent de Pyongyang, sa capitale, le 18.
Le 25 octobre 1950, certaines unités des forces de l'ONU atteignirent le Yalu où elles entrèrent en contact avec les forces chinoises.
Il s'agissait de la IVème armée populaire commandée par le général Lin Piao. Après des combats acharnés contre les forces chinoises, les Américains furent repoussés.
Les Chinois se retirèrent et les Américains purent ainsi reprendre leur offensive.


La contre-attaque chinoise


L'hiver en Corée

Fin novembre 1950, les Chinois revinrent à l'attaque.
Les troupes de l'ONU, éparpillées, inférieures en nombre et mal équipées pour combattre le froid de l'hiver coréen, durent rapidement battre en retraite.
Le 26 novembre, les Chinois coupèrent la retraite de 40 000 soldats et marines américains au nord est de la Corée.
Ces soldats américains purent se replier malgré les attaques incessantes des Chinois sur le port de Hungnam d'où ils furent évacués (en laissant derrière eux un grand nombre de soldats américains aux mains des Chinois).
Les communistes occupèrent à nouveau Pyongyang le 4 décembre et, entrés en Corée du Sud, ils s'emparèrent de Séoul le 4 janvier 1951.
Mais, par manque de moyens, il ne purent pousser plus loin leur offensive.
L'offensive communiste fut ainsi stoppée le 15 janvier sur un front au sud de Séoul.


L'opération "Killer"


Ridgway

Ne voulant à aucun prix s'engager dans un conflit ouvert avec la Chine, qui pouvait entraîner une guerre mondiale impliquant l'U.R.S.S., le président Truman abandonna son idée première qui était de réunifier les deux Corée.
Il poursuivit alors un seul et unique but : mettre un terme à l'agression communiste en Corée.
Les Américains lançèrent une offensive (opération "Killer") le 21 février 1951 visant à reprendre les territoires de la Corée du Sud occupés par les communistes. Sous la pression des armées alliées, les Chinois se retirèrent progressivement de la Corée du Sud.
Séoul fut reprise par les troupes sud-coréennes le 14 mars et, le 22 avril, les forces de l'ONU occupaient des positions un peu au nord du 38ème parallèle.
A partir de cette date, le front se stabilisa. Entre-temps, le 11 avril, le général MacArthur, qui avait publiquement défendu une stratégie militaire très agressive, voulant prolonger le conflit jusqu'en Mandchourie et envisageant d'utiliser la bombe atomique s'il le fallait, fut relevé de son commandement.
Son successeur fut le lieutenant-général Ridgway.


Le front se stabilise


Sur le 38ème parallèle

La stabilité du front dès le mois d'avril 1951 ne signifia en aucun cas une accalmie dans les batailles.
Des combats terrestres et aériens très importants avaient encore lieu.
Certaines des batailles les plus acharnées eurent lieu sur les collines appelées Old Baldy, Capital, Pork Chop, T-Bone...
Les forces communistes tenaient fermement leurs positions mais ils n'auraient certes pas pu soutenir une autre offensive d'envergure.
Les troupes américaines comprenaient 260 000 hommes.
Celles des autres forces de l'ONU étaient de 35 000, tandis que celles de la République de Corée étaient de 340 000.
Les forces chinoises et nord-coréennes se montaient à 865 000 hommes, et leur force blindée totalisait près de 520 tanks.
Leurs forces, qui tenaient parfaitement leurs positions, rendirent la stratégie de défense de l'ONU très coûteuse.


Le rôle clé des forces aériennes


F-86 "Sabre"

Pour la première fois dans l'histoire militaire, des avions de guerre à réaction furent utilisés.
La Chine était devenue une puissance aérienne majeure et possédait 700 Mig-15 sur 1 400 chasseurs.
Le Mig-15 était considéré comme le meilleur avion du monde. Il fallut attendre que les États-Unis produisent le F-86 "Sabre" pour que les forces de l'ONU aient des avions capables de rivaliser avec les Mig-15.
Les avions de guerre de l'ONU soutinrent les forces terrestres en détruisant les lignes de ravitaillement chinoises, les terrains d'aviation nord-coréens, les lignes de chemin de fer et toutes les infrastructures industrielles de la Corée du nord.
Cette guerre fut aussi marquée par des émeutes dans les camps de prisonniers de guerre américains où ces hommes captifs étaient maltraités par les geôliers nord-coréens qui ne respectaient pas la convention de Genève.
La Corée du nord finit par accepter l'échange des prisonniers de guerre malades ou blessés. Enfin, les Alliés découvrir les atrocités commises par les communistes contre les membres de l'ONU capturés.


L'armistice de Panmunjon


Le général Clark
signe l'armistice

Après des négociations entamées à partir de juillet 1951, l'armistice fut enfin signé le 27 juillet 1953 à Panmunjom (village situé sur la ligne de démarcation), entre les représentants de l'ONU, de la Chine et de la Corée du Nord.
Les pertes humaines (tués, disparus et blessés) étaient estimées à 4 000 000 millions.
Le nombre des victimes sud coréennes s'élevait à 1 312 836 hommes (1 000 000 de civils, dont 415 004 étaient morts).
Celui des victimes nord-coréennes s'élevait à 2 000 000 de personnes, dont 1 000 000 de civils et 520 000 morts au combat. Les Américains comptèrent 157 530 victimes (33 629 soldats perdirent la vie, dont 23 300 au combat).
Les pertes humaines des autres nations de l'ONU s'élevèrent à 16 532 (dont 3 094 morts).
La France perdit durant ce conflit 287 soldats, 1 350 blessés, 12 prisonniers et 12 disparus.
Les pertes chinoises furent estimées à 900 000 hommes, dont 200 000 tués.


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