Dirlewanger
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Lors
de l'insurrection de Varsovie en août 1944, les deux unités
les plus impitoyables de la Waffen SS, les futures 29ème et 36ème
divisions, qui portent comme seuls noms ceux de leurs chefs (Bronislav
Kaminski et Oskar Dirlewanger), sont chargées de la répression.
Ces deux unités qui mènent, depuis le début de
la guerre à l'est, une atroce guerre contre les partisans soviétiques
ont une théorie qui a le mérite de la simplicité
: "Contre le terrorisme, une seule méthode, la terreur."
Oskar Dirlewanger se targue d'être un vieux camarade de guerre
de Gottlob Berger, le grand recruteur de la SS en armes. Ils ont servi
ensemble pendant la 1ère guerre mondiale.
Démobilisé, le Dr Dirwelanger s'engage dans les corps
francs, puis milite au NSDAP dès 1923. Divers démêles
avec la jstice le conduiront par deux fois en prison. Libéré,
il est prié de disparaître d'Allemagne et s'engage pour
la guerre d'Espagne, d'abord dans le "Tercio", puis à
la légion"Condor". En 1939, il revient en Allemagne,
entre à l'Allgemeine SS, puis en 1940, dans la Waffen SS.
En 1941, lors d'une rencontre avec son vieux camarade Berger, il lui
déclare, en parlant des prisonniers qu'il a connus dans sa vie
aventureuse: "Tu sais qu'on pourrait faire une unité fantastique
avec ces gens-là." C'est le vieux principe énoncé
par Rudyard Kipling : "l'armée idéale serait composée
de chenapans conduits par des gentlemen...". Mais Dirlewanger est
tout ce que l'on veut, sauf un gentleman.
Berger se laisse convaincre et finit par convaincre Himmler de donner
à Dirlewanger sa chance. Himmler ne fait qu'une seule objection
: "qu'au moins "ces gens-là" ne portent pas au
col les deux lettres runiques de la SS."
Les nouvelles recrues arboreront un insigne spécial : deux fusils
entrecroisés au-dessus d'une grenade. L'unité portera
différents noms, avant de devenir une division SS à part
entière : Sonderkommando, Einsatz Bataillon, puis SS Sturmbrigade
Dirlewanger, forte de 4 000 hommes.
Le recrutement se fait dans les prisons et les camps de concentration.
On rencontre de tout : des allemands et des étrangers, des criminels
de droit commun et des détenus politiques, des déserteurs,
des maquisards et des braconniers.
Une seule catégorie est exclue : les lâches.
Berger a donné, les yeux fermés, tout pouvoir à
son vieux camarade : "tu as droit de vie et de mort sur tes hommes".
Couvert par ce chèque en blanc, Dirlewanger va multiplier les
atrocités.
Dès le début 1942, Konrad Morgen, juge au tribunal suprême
de la SS, décide de mettre fin aux brigandages de cette "unité
de rachat".
L'obergruppenführer Kruger, qui ne passe pas pour un tendre, téléphone
lui-même à Gottlob Berger : "Si "ces gens-là"
ne disparaîssent pas de la région de Lublin, je les fais
tous coffrer".
Berger se contente de muter l'unité à Mogilev. La sale
réputation acquise en Pologne va se confirmer en Russie. Dirlewanger
prend l'habitude de faire déminer les chemins en y faisant précéder
ses hommes par des paysans russes.
Les villages sont brûlés. On fusille ou on pend. Tout suspect
devient aussitôt "partisan". Les prisonniers sont arrosés
d'essence et brûlés vifs. Les femmes sont violées
et égorgées. Les enfants sont empalés sur des baïonnettes....
En une seule opération, en août 1943, Dirlewanger inscrit
15 000 têtes à son tableau de chasse. Son unité
n'a perdu qu'une centaine de soldats.
Pendant ce temps, Berger se contente de jeter à la corbeille
tous les rapports des autorités allemandes, affolées par
les "exploits" de l'unité Dirlewanger.
Pendant l'insurrection de varsovie, l'unité de Dirlewanger va
faire montre d'une telle cruauté, qu'elle sera retirée
avant la fin. Renforcée par de nouveaux détenus politiques
provenant des camps de concentration, l'unité devient la 36ème
division SS. Ses soldats ne se font aucune illusion sur le sort qui
les attend. Alors, ils se feront tuer jusqu'au dernier, en Slovaquie,
en Hongrie ou en Poméranie.
Le SS-Brigadeführerr Oskar Dirlewanger, blessé au combat
en février 1945, sera arrêté le
7 mai 1945, par une compagnie du 5ème RTM. Après avoir
bénéficié d'un repas, le
SS-Brigadeführer
fut remis par l'officier de 2ème bureau français entre
les mains de la sécurité Militaire US.
Dirlewanger aurait
été exécuté le 7 juin 1945 à Altshausen
dans un camp de prisonniers par d'anciens détenus de camps de
concentration. Son corps sera exhumé pour identification formelle
en novembre 1960.
Dirlewanger,
le 7 mai 1945
Photo colonel Pierre Bouchet de Fareins, (1908-2000)
Au centre,
le capitaine Pierre Bouchet de Fareins, appartenant à la Cie de
commandement (CB2) du 2/5ème Régiment de Tirailleurs Marocains
; à droite, Dirlewanger ; à gauche, un tirailleur
Au centre,
le médecin-capitaine Laburthe, du 5ème Régiment
de Tirailleurs Marocains ;
à droite, Dirlewanger ; à gauche, un tirailleur
Le capitaine
Pierre Bouchet de Fareins, Autriche, mai 1945
Je remercie
vivement le fils de Pierre Bouchet de Fareins,
Serge, qui m'a autorisé
à mettre en ligne ces photos inédites. HistoQuiz.
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