La Milice française a été créée par
une loi mise en application le 30 janvier 1943. C'est à l'origine
un mouvement politique, dirigé par Pierre Laval (1883-1945, Premier
Ministre de Pétain, fusillé en 1945) qui en est le chef
officiel, et commandé par Joseph Darnand (1897-1945, nommé
SS. Sturmbahnführer en 1943, fusillé en 1945), qui en est
le Secrétaire Général. Jamais dans l'histoire Française
contemporaine, une unité n'aura été autant honnie.
Au contraire des Volontaires de la LVF et des Waffen-SS qui ne furent
engagés que sur le front de l'Est et en Allemagne, les miliciens
se rendirent coupables de nombreux crimes, d'exécutions sommaires,
d'arrestations de juifs et de résistants et d'actions militaires
contre la résistance.
La Milice trouve son origine d’abord dans la Légion des
Combattants, créée le 29 août 1940 en zone libre,
les Allemands l’ayant immédiatement interdite en zone occupée.
Cette Légion est principalement composée d’anciens
combattants soutenants le régime de Pétain et sa Révolution
Nationale. En 1942, elle compte environ 1,5 millions de membres, y compris
ceux en Afrique du nord et autres colonies françaises.
Joseph Darnand :
Aimé Joseph Darnand est né le 16 mars 1897 à Coligny
dans l'Ain. Il est d'ascendance modeste, famille paysanne catholique
et d'esprit traditionaliste.
Il entre en octobre 1911 comme élève en classe de 6°
A au Collège Lamartine à Bellay. Il en sort 18 mois plus
tard en mars 1913 alors qu'il est en 4° A. Il est un élève
moyen, n'a pas de disposition éclatante pour les études
et la pension coûte cher.
A 16 ans, il entre en apprentissage chez un ébéniste de
Bourg, M. Dumarchy.
Lorsque la Guerre éclate en 1914, Darnand tente de s'engager.
Il est refusé parce qu'il ne pèse pas assez. Il en pleure
de colère. Le 8 janvier 1916, il est incorporé au 35ème
Régiment d'Infanterie. Nommé caporal en avril 1917, puis
sergent le 1er juin. Affecté au 366ème d'infanterie, il
monte au front en octobre. Volontaire pour toutes les patrouilles et
tous les coups de main, il fait preuve de bravoure le 30 novembre 1917
et reçoit sa première citation.
Quand la guerre se termine, Darnand est Adjudant et titulaire de six
Citations dont deux à l'Ordre de l'Armée, de la Médaille
Militaire, de la Croix de Guerre Belge. Il a été blessé
deux fois.
Il voudrait rester dans l'armée et préparer St Maixent.
Il s'en ouvre à ses supérieurs mais ceux ci le lanternent
et finissent par lui dire qu'il passera au choix. L'Armée de
Papa ne prise pas les Plébéiens.
Le 30 septembre 1919, il se rengage pour deux ans, est envoyé
au Levant et affecté au 17ème R.T.A. En Syrie, il comprend
qu'il ne sera jamais nommé sous-lieutenant. D'autres ,oui. Pas
lui…
Il part en permission libérable le 26 juillet 1921. Cet échec
est le grand tournant de sa vie.
Démobilisé, il rentre à Bourg et se fait embaucher
comme chef manutentionnaire à la fabrique de meubles Descher.
Le 25 février 1922, il épouse la nièce de M. Descher
qui lui donnera deux enfants : Une fille qui décédera
en bas âge et un fils, Philippe. En juin 1922, avec sa femme,
il s'établit à Maillat (Ain) et travaille dans une exploitation
forestière.
En 1923, il entre comme vendeur décorateur à la fabrique
de meuble Chaleyssin à Lyon. Travailleur tenace et volontaire,
mais d'une intelligence de second ordre selon M. Chaleyssin
C'est à Lyon que Darnand adhère à "Action
Française".
A la messe commémorative de la mort de Louis XVI le 21 janvier
1927, l'Association Marius Plateau dispose à Nice de deux porte
drapeaux : Joseph Darnand et Félix Agnely. Ils ont le même
nombre de citations. Ils deviennent des amis que la mort frappera mais
ne détruira pas.
Par l'intermédiaire d'Agnely, Darnand fera la connaissance de
celui qui deviendra son bras droit, son homme lige, Marcel Gombert.
Darnand devient le chef des "Camelots du Roi" de Nice puis
de Provence.
Il monte une société qui prospérera en 1929. tout
en gardant son entreprise, il devient directeur des autobus du littoral
qu'il abandonne en 1936 pour causes économiques. Darnand n'est
pas un homme d'argent. D'origine modeste, il voulait arriver, ce qui
est naturel. Il est arrivé, son affaire marche bien. Patron,
il est paternaliste. Social, il n'est pas mauvais homme.
Monarchiste, il s'abrite derrière ses médailles.
Mais il a besoin de se dépenser, de se battre. La politique,
les femmes, le rugby. La politique pour lui, c'est le recommencement
des copains.
En amitié, il est d'une fidélité d'homme des bois.
Il a l'esprit de bande. Il couvre et couvrira les sottises, les crimes,
à la condition que ce soit des hommes à lui qui soient
dans le coup. Avec cela, il a le respect des galons. Pourtant il sait
que les gens qui lui font bonne mine sont les mêmes que ceux qui
l'ont empêché de devenir officier.
En 1934, il est membre des Croix-de-Feu. Il adhère à la
Cagoule peu après et en devient le responsable de la région
Sud-Est. Il fait alors la connaissance de Jean Filliol. Il adhère
au Parti populaire français (PPF). Le démantèlement
de la Cagoule se poursuivant, il est arrêté en juillet
1938. Ses avocats sont Xavier Vallat et Robert Castille. En prison,
il reçoit la visite de Jean Bassompierre qui devient son ami.
Bénéficiant d'un non-lieu, il est libéré
en décembre.
En 1939-40, il rejoint un bataillon de chasseurs alpins (au corps franc
de la 29ème D.I), enfin devenu Lieutenant. Après avoir
ramené le corps de son chef et ami, le capitaine Agnely, de derrière
les lignes ennemies, Darnand fut nommé "premier soldat de
France" et devient officier de la légion d'honneur.
Pendant toute la retraite, Darnand a combattu avec son corps franc à
l'arrière garde de la 29ème Division d'infanterie. Il
y a montré ses habituelles qualités exceptionnelles de
combattant. Sa conduite lui vaut une huitième Citation du Général
Gérodias. Harassé, à bout de force, le lieutenant
Darnand est surpris et fait prisonnier à la Motte-Bouvron, en
Sologne le 19 juin.
Des 200 hommes du corps franc qui l'accompagnaient, il en reste 80.
Le baroudeur s’évade du camp de Pithiviers en août
1940 avec la complicité de Marcel Gombert. Il rencontre Pétain
a plusieurs reprises fin 1940, ce qui lui permet d'obtenir la direction
pour les Alpes-Maritimes de la Légion française des combattants,
qui se réunit pour la première fois le 9 octobre 1940
et remporte un vif succès.
C’est donc un héros des 2 guerres, au grand prestige, qui
va créer le S.O.L. et le conduire vers la Milice et, de là,
vers le désastre, la honte et le peloton d’exécution.
Le S.O.L :
En 1941, pour donner un peu de muscle a cette Légion, Joseph
Darnand, à cette époque responsable uniquement des Alpes
Maritimes, crée le Service d’Ordre Légionnaire,
S.O.L. Son intention est de regrouper les plus jeunes et les plus motivés
défenseurs de la "Révolution Nationale" de Pétain.
Il met en place son organisation, son programme, ses rapports avec la
Légion des combattants. La première investiture se fera
aux arènes de Cimiez a Nice.
Dés le début, le S.O.L sera bien plus qu'un simple service
d'ordre et sa doctrine se précisera peu à peu : "Le
S.O.L. sera le fer de lance des combats des forces révolutionnaires
de ce pays contre ceux que leurs intérêts entraînent
au maintien d'un ordre de choses que nous voulons abolir."
Durant l'hiver 1941-1942 Darnand déterminera les 21 points du
S.O.L. Théoriquement le S.O.L deviendra partie intégrante
de Légion des Combattants et par-là même une troupe
de choc de réserve.
Soutenu par l’amiral François Darlan (1881-1942, premier
ministre de Pétain, assassine à Alger) et Pierre Pucheu
(1899-1944, ministre de l’intérieur, fusillé), le
S.O.L. devient officiel le 12 janvier 1942 et Darnand est nommé
Inspecteur Général à Vichy. Le mouvement est également
interdit en zone occupée. Début 1942, le S.O.L. compte
environ 20 000 membres, la plupart d'entre eux anti-Allemands mais défenseurs
de la "Révolution Nationale" et également anti-Gaullistes
et anticommunistes.
L’évolution du S.O.L. est accélérée
par le retour de Laval au pouvoir en avril 42 et par le débarquement
des forces alliées en Afrique du Nord. Un certain nombre de S.O.L.
ont participés à des combats contre les Américains,
y compris dans la phalange Africaine.
Création de la Milice :
En janvier 1943, la Milice française s’est donc substituée
au S.O.L., dont l’uniforme sera globalement conservé, ainsi
que les 21 points fondamentaux de l’organisation :
1. Contre l'égoïsme bourgeois. Pour la solidarité
française,
2. Contre le scepticisme. Pour la foi,
3. Contre l'apathie. Pour l'enthousiasme,
4. Contre la routine. Pour l'esprit d'initiative,
5. Contre l'influence. Pour le mérite,
6. Contre l'individualisme. Pour la société,
7. Contre l'ancienneté. Pour la valeur,
8. Contre l'anarchie. Pour la discipline,
9. Contre l'égalitarisme. Pour la hiérarchie,
10. Contre la vaine liberté. Pour les vraies libertés,
11. Contre la démagogie. Pour la vérité,
12. Contre la démocratie. Pour l'autorité,
13. Contre le trust. Pour le métier,
14. Contre le capitalisme international. Pour le corporatisme français,
15. Contre la tutelle de l'argent, Pour la primauté du travail,
16. Contre la condition prolétarienne. Pour la justice sociale,
17. Contre la dissidence gaulliste. Pour l'unité française,
18. Contre le bolchevisme. Pour le nationalisme,
19. Contre la lèpre juive. Pour la pureté française,
20. Contre la franc-maçonnerie païenne. Pour la civilisation
chrétienne,
21. Contre l'oubli des crimes. Pour le châtiment des coupables.
La Milice se voit confiée 3 responsabilités : Vigilance,
propagande et sécurité.
Dans le climat de guerre civile qui se développe en France à
cette époque, le futur de la Milice en tant qu’auxiliaire
de la police Allemande est évident.
Darnand, Secrétaire Général, est d'abord aidé
par Pierre Cance (1907-1988, Sturmbannführer Waffen-SS en 44) puis
par Francis Bout de l'An (1908-1977) quand Cance joint les Waffen-SS
en octobre 43.
La Franc-Garde :
Le 2 juin 1943, la Franc-Garde est créée au sein de la
Milice. Ce groupe est permanent, à la différence des Miliciens
"à temps partiel" ou bénévoles et est
principalement orienté vers la sécurité et la police.
Le commandant Jean de Vaugelas est à leur tête (1913 –
1954, décédé en Argentine. Accident de voiture
? Exécuté par le SDECE ? Personne ne sait vraiment et
la polémique dure toujours. Nommé SS Sturmbahnführer
en 44).
Les effectifs généralement cités sont de 30 000
miliciens dont environ 12 000 francs-gardes. Alors que les miliciens
de base sont surtout des militants politiques, se contentant de jouer
les indicateurs ou les assistants de la Gestapo dans la chasse aux résistants
et aux juifs, les francs-gardes sont armés et combattent la Résistance.
Ce sont eux qui commettront la quasi-totalité des exactions sanglantes
attribuées à la Milice, exécutions sommaires et
tortures de résistants, crimes gratuits comme les assassinats
de Georges Mandel, Hélène et Victor Bash, Jean Zay et
autres non-combattants.
Il est coutumier de dire que, avant de devenir les chasseurs, ces miliciens
ont d’abord été des cibles : Jusqu'en novembre 43,
la Franc-Garde ne recevra aucune arme. La résistance exécute
plusieurs douzaines d'entre eux avant que Darnand leur donne l'ordre
et les moyens de se battre. Cette question des armes et de la revanche
suite aux exécutions serait primordiale dans l’évolution
de la Milice. Elle aurait transformé ce mouvement en force de
police auxiliaire souvent brutale et accusée par ses adversaires
des pires crimes.
Cependant, même si une sorte de légitime désir de
revanche pourrait être éventuellement retenu à décharge,
l’échelle de valeurs quant aux exactions commises est claire.
Ce ne fut pas oeil pour oeil, dent pour dent, mais 300 yeux pour un
oeil, 300 dents pour une dent. De plus, la simple lecture des statuts
de la Milice et de ses 21 points laisse peu de doute quant au but final
: L’engagement au côté des Nazis, avec tout ce que
cela peut signifier.
Ce problème d'armement ne sera résolu que seulement fin
43, après plusieurs discussions entre Darnand et les SS : La
Milice encouragera le recrutement de Waffen-SS pour le front de l’Est
et, en échange, les SS fourniront à la Milice des armes
légères.
Environ 200 Miliciens ont joint les Waffen-SS dont Pierre Cance, Noël
de Tissot, Léon Gauthier et Henri Fenet.
Le 30 décembre, 1943, Darnand devient secrétaire général
au maintien de l'ordre. Il sera nommé secrétaire d’état
a l’intérieur le 13 juin 1944, au paroxysme de ce que beaucoup
d'historiens appellent la guerre civile.
Le 27 janvier 1944, la Milice est autorisée dans la région
nord, l'ancienne zone occupée. Darnand, occupé par ces
charges gouvernementales, délégue la gestion de la Milice
à Francis Bout de l'An. Pour l’aider à organiser
cette force, Jean Bassompierre (1914 - 1948, fusillé) et François
Gaucher (1910 - 1990) sont rappellés du front de l’est
et nommes inspecteurs.
En 1944, environ 30 000 hommes et femmes sont membres de la Milice.
10 a 12 000 sont membres des Francs-Gardes.
Darnand Secrétaire Général au Maintien de l'Ordre,
cela va être l'invasion de l'administration, des rouages de l'Etat
et de la France elle-même par la Milice La Bande à "Jo",
la porte ouverte s'installe aux leviers de commande.
Directeur de Cabinet de Darnand : Raymond Clémoz, officier de
marine marchande.
Chef de Cabinet : Emile Coutret, l'avocat de Darnand à Nice.
Délégué Général du Maintien de l'Ordre
en Zone Nord : Max Knipping.
Secrétaire Général à la Milice : Bout de
l'An
Chef du 2ème Service : Jean Degans
Chef du Service de Sécurité : Marcel Gomberg.
Service Financier : Fontaine
Aux Effectifs : Carus
Directeur de la propagande : Maurice Bertheux ex-professeur au Lycée
d'Annecy.
Darnand manque d'hommes pour encadrer la Milice en cours d'extension.
Il fait rappeler du Front de l’Est Jean Bassompierre et François
Gaucher. Bassompierre est nommé Inspecteur Général
et Gaucher Délégué Général en Zone
Sud.
La Milice en action :
La Franc-Garde sera engagée dans plusieurs opérations
contre les Maquis : Glières, Limousin, Bourgogne, Bretagne, etc
avec des résultats contrastés, dépendant principalement
de la qualification des officiers locaux. En fait ils n'ont pas été
préparés pour des ces actions de type policier et leurs
résultats seront vivement critiqués dans les deux camps.
Les Francs-Gardes forment la grande majorité de ces Français
qui ont fait couler le sang français sur le sol de France. Les
autres unités engagées aux cotés des Allemands
et ayant perpétrés le même genre d’exactions
sont presque négligeables en nombre : Le sinistre Bezen Perrot
en Bretagne (De 60 à 80 membres), une section de la Division
Brandebourg (180 membres) plus la Phalange africaine (Environ 200) qui,
si elle n’a pas commis d’exactions a néanmoins combattu
contre des troupes alliées où se trouvait des Français
en Tunisie.
Ces combats furent très durs, sauvages même. La Milice
et la Résistance ont souvent les mêmes symptômes
et travers : Des groupes organisés dans une lutte fratricide
qui n’ont pas la déontologie d’une armée reconnue
comme telle par les conventions internationales.
Au-delà de leurs combats sauvages contre la Résistance,
les Miliciens se sont également rendus coupables de l’assassinat
de plusieurs personnalités non-combattantes, mais soupçonnées
d’opposition a Pétain : Hélène et Victor
Bash, Jean Zay, Georges Mandel, etc
Un témoignage, celui du préfet de la Corrèze, M.
Pierre Trouillé. Cela se passe à Tulle le 21 juin 1944,
alors que la 2.Pz.SS Das Reich, arrivée la veille est en train
de quitter la ville non sans avoir pendu 80 civils. Pierre Trouillé
écrit :
"Comme je me dirige vers la sortie de l'usine, un grand SD
au visage agréable se présente à moi : "Michel,
fils de Française et de Bavarrois.
Je vous ai aidé tout à l'heure dans vos efforts en intercédant
auprés de mes camarades obsédés par la haine du
Français. Mais des Français à notre service sont
pires qu'eux. Tenez, allez faire un tour au laboratoire de la manu,
vous y verrez des choses instructives". Piqué de curiosité,
je vais vers le bâtiment qu'il me désigne. Des hommes attendent
là, l'air hébété devant une salle du laboratoire.
L'expérience est dans la pièce. J'entre pour voir trois
miliciens âgés au plus de vingt ans verser de l'acide sur
les plaies du visage d'un homme qu'ils viennent de frapper à
coups de nerf de bœuf…Je les insulte, ils ricanent, mais
lâchent leur victime. Hélas! Je suis impuissant à
leur arracher les suspects qu'ils prétendent devoir interroger."
Le cas n'est nullement exceptionnel. Après le départ des
Allemands et de leurs complices, on trouvera dans des fosses communes
des centaines et des centaines de corps, disloqués, les jambes
cassées, les bras cassés, les yeux crevés, brûlés
à l'acide sulfurique.
Qui sont les tortionnaires de la Milice ? Ils appartiennent à
tous les milieux : de la pègre bien sûr ; des traîne-savates
; des ratés hargneux comme Dehan ; des bons bourgeois et des
fils de famille.
Mais plutôt que de vous faire ici une longue et pénible
liste des multiples exactions sanglantes commises par la Milice dans
les régions où elle fut active, concentrons-nous sur une
région que nous connaissons mieux, la Bretagne qui, si elle a
été à la pointe de la Résistance, a par
contrecoup été à la pointe de la répression
:
Un colonel allemand dit de la Résistance Bretonne : "Les
Terroristes sont partout, dans les cinémas, les rues, les campagnes
les plus reculées. Bientôt, nous les découvrirons
dans nos valises où ils dissimulent parfois des machines infernales.
Ils assassinent nos Soldats, nos officiers, nos généraux
mêmes, comme le 17 juin sur la route de Guingamp à Brest."
En avril, Darnand a dépêché en Bretagne le chef
Di Costanzo et 250 Franc-Gardes. A ces hommes s'ajoutera en juillet
une centaine venue de Paris. Une cinquantaine de miliciens de Rennes
participera aussi aux opérations.
Harcelés sans cesse depuis 1943, les Allemands mènent
la vie dure aux maquis bretons. Ils emploient contre eux des Ukrainiens
et quelques Polonais de l’armée Vlassof et l'une de ses
plus affreuses bandes qui sévissent à leur service et
à leur gage : Le Bezen Perrot.
En Ille et Vilaine, les miliciens de Di Constanzo participent à
des opérations à Rennes, à Fougères, à
Talensac, à Saint Hilaire des Landes, à Broualan, à
La Lapinière, à St Rémy du Plain où huit
personnes sont fusillées, à la Roche aux Merles, à
Mordelles, à Mézière, à St Aubin d'Aubigné.
Dans les Côtes du Nord, ils opèrent à Loguivy-Plougres
(onze suspects seront déportés en Allemagne), à
Perros-Guirec, à Plouguenast, à Trébican, à
Loudéac, à St Nicolas du Pelem, à Bourbriac.
Dans le Morbihan à Questembert et à Ploërmel avec
la Milice Perrot, à Allaire dont le notaire M. René Le
Mauff, arrêté le 29 mai, conduit au siège de la
Milice Française à Rennes, meurt sous la torture ; à
Josselin où à partir de juillet sévira un Sonderkommando
Spécial composé d'agents du S.D. et de Miliciens.
Dans le Finistère à Plonevez du Faou.
Regardons de plus prés quelques-unes unes de ces opérations.
(Ames sensibles s’abstenir).
Le 7 juillet 1944, cent cinquante miliciens de la Milice Française
venus de Rennes perquisitionnent à Broualan. Ils tuent deux personnes.
Ils pillent puis incendient la ferme Léonard exploitée
par une femme âgée de soixante six ans, dont les deux fils
sont prisonniers en Allemagne, sous le prétexte que la ferme
servait habituellement de repaire aux Terroristes.
Le 8 juillet 1944 à la Roche aux Merles en Vieux Vy sur Couesnon,
des miliciens arrivés en voiture arrêtent et torturent
pendant des heures sous les yeux de plusieurs témoins, un jeune
homme Yvonnick Laurent. Mis torse nu et couché à terre,
Yvonnick Laurent est flagellé au moyen d'une corde à nœuds
que les miliciens trempent dans un seau d'eau. Le malheureux poussent
des cris déchirants, mais refuse de répondre aux questions
que ses tortionnaires lui posent. Les miliciens le font monter dans
leur voiture et repartent. Le lendemain soir le cadavre de Yvonnick
Laurent, tué d'une rafale de mitraillette, est découvert
dissimulé sous des fagots dans une ancienne carrière,
à quelques kilomètres de là.
Le 16 juin, un cultivateur de Sencerie en Brice, M. Pierre Regnier,
est arrêté dans sa ferme par des miliciens commandés
par l'Inspecteur de la Milice Paul Vieilly. Il est roué de coups.
Comme il refuse de parler, les miliciens le conduisent au siège
de la milice à Rennes où l'interrogatoire reprend. Entièrement
nu, Pierre Regnier est frappé pendant deux heures, sans un instant
de répit à coups de matraques, de ceinturons, et de crosses
de revolver. Pierre Regnier supplie ses bourreaux de le tuer. Ils lui
répondent : "Nous ne te tuerons pas, tu accoucheras
d'abord et tu crèveras quand même".
Reconnu et formellement accusé par la mère d'un jeune
résistant de Fougères, Mme Garnier, dont il avait torturé
le fils, Paul Vieilly dira devant le Tribunal Militaire de Paris en
séance Publique le 20 décembre 1961 : "Je sais
que j'ai été violent".
Le 27 juillet au village de Hévert, des Allemands et des miliciens
en civil surprennent un groupe de jeunes réfractaires du S.T.O.
Une fusillade éclate. Quatre jeunes gens sont faits prisonniers.
Ils sont aussitôt passés par les armes par un peloton mixte
de miliciens et d'Allemands devant un mur de la ferme de Monsieur Thébault.
Le 19 juin, un jeune homme de Talensac, André Leclerc est arrêté
et emmené à Rennes par les miliciens. Entendu le 19 avril
1945 par l'adjudant chef de gendarmerie "Quinquenel", commandant
la brigade de Montfort sur Meu. A propos des circonstances de la mort
de son fils M. Leclerc dira :
"Mon fils a été arrêté par deux
miliciens "Schwaller" capitaine et un autre inconnu de moi.
Il a été arrêté le 17 juin 1944 à
21 heures et emmené en moto par deux hommes à Rennes au
Camp de la Croix Rouge. A minuit le même jour, il a été
ramené à Talensac chez Villoury. Il avait été
martyrisé et ne tenait plus debout. Ils le prenaient par les
cheveux et disaient à Villoury :
"Voilà votre chef, on le tient ". Le mardi
21 juin 1944, vers 10 heures, M. le Maire de Talensac est venu m'avertir
que mon fils avait voulu s'évader et que les miliciens l'avaient
tué. Lui-même tenait cette version d'un agent de police
de Rennes qui était venu lui apporter cette mauvaise nouvelle.
Je suis allé à Rennes en compagnie de mon frère,
et après maintes démarches, j'ai su qu'il se trouvait
à la morgue.
Là, j'ai vu mon fils. Il avait le nez et la figure tout tuméfié,
sous la gorge il portait des traces de piqûres, il avait la mâchoire
brisée et portait la trace d'un coup de poignard d'un côté
de la bouche.
Je n'ai pas vu le corps, mais j'ai entendu dire qu'il avait une jambe
abîmée, j'ai également entendu dire qu'il avait
la verge éclatée. La nuit suivante de l'arrestation de
mon fils, Villoury et Gloux, tous les deux de Talensac ont été
arrêtés et relâchés quinze jours plus tard
après avoir subis de mauvais traitements."
Le 29 juin à Talensac, une trentaine de miliciens surprennent
un groupe de maquisards. Deux sont tués les armes à la
main au cours de l'accrochage. Deux autres se réfugient dans
le café de Mme Guéguen. Les miliciens encerclent le café
et y mettent le feu. Les deux malheureux sont brûlés vifs.
Le 4 juillet à Loudéac, trois miliciens et un détachement
d'Allemands attaquent un groupe de maquisards dont sept sont tués,
mais c'est au moins un combat.
Le 10 juin, quatre Résistants dont un garçon de seize
ans, Albert Trégaro, sont faits prisonniers dans un accrochage
avec des miliciens et des Allemands. Ils sont emprisonnés à
St Marcel où on les attache sur un tas de fumier. Transportés
ensuite au camp de la milice à Saint-Martin-sur-Oust, ils sont
martyrisés puis fusillés par les miliciens de Sérignac.
Le 26 juillet, vers cinq heures du matin, des miliciens en uniforme
se présentent au château de Trélan en Préchâtel,
demeure de M. Duclos. Ils enfoncent la porte et se précipitent
dans la chambre de M. Duclos à qui ils ordonnent de s'habiller.
Ils lui passent les menottes et lui reprochent de donner asile à
des terroristes. Ils le somment de dire leurs noms ce à quoi
il se refuse. Il est alors frappé à coups de poing et
de ceinturons. Sa gouvernante Mlle Le Guet est frappée avec le
manche d'un fouet et avec un casse-tête trouvé au château.
Vers midi, M. Duclos et Mlle Le Guet ainsi que deux autres suspects,
les époux Bouet sont conduits par les miliciens au Château
d'Apigné en Le Rheu. (Ille et Vilaine). Là les sévices
recommencent. M. Duclos est jeté nu dans une cave et est contraint
de rester trois heures les bras en croix avec une bouteille d'un litre
dans chaque main. Cet exercice est ponctué de questions et de
coups. Puis les miliciens mis en gaieté s'amusent à allumer
des roseaux et à les éteindre sur son corps.
Torturée, Mlle Le guet meurt deux jours plus tard, le 28, au
château d'Apigné.
Entre temps, le 27, profitant de ce que M. Duclos est entre leurs mains
à Apigné, les miliciens retournent au château de
Trélan en Préchâtel qu'ils pillent. Le 2 août,
M. Duclos et les époux Bouet sont autorisés à regagner
leurs domiciles.
Le 14 juillet, quatre miliciens dont deux portent des vêtements
civils se font passer pour des résistants en compagnie de deux
autres en tenues de parachutistes britanniques. Ils se présentent
chez M. René Piquet au Bois-Mainguy en Sérent. Ils lui
montrent une liste sur laquelle figure son nom et l'indiquant comme
chef de dépôts d'armes et d'essence. Ils lui expliquent
que leur chef, le capitaine parachutiste Marienne a été
tué la veille à Plemelec dans le Morbihan, qu'ils ont
trouvé sur lui la liste des dépôts d'armes et de
munitions et qu'ils devaient enlever le jour même.
M. Piquet appartient à la Résistance. Mis en confiance,
il part avec ses assassins. On retrouve son corps disloqué dans
un fourré le 24 juillet. Selon le témoignage de M. Joseph
Emeraud, cultivateur en Bois Mainguy en Sérent, qui lui aussi,
a été emmené par les miliciens puis relâché,
M. René Piquet fut martyrisé jusqu'à ce que mort
s'en suive. Ses bourreaux lui cassent les membres et lui décollent
la tête à coups de pelle. Hurlant de douleur, René
Piquet supplie ses tortionnaires de l'achever d'une balle. Ils refusent.
Les coups de pelle éteignent le dernier tressaillement. La mort
délivre le malheureux.
Le 15 juillet, le Sonderkommando spécial arrête à
Josselin un résistant, Philippe Nicolas et deux parachutistes
de Gavres. Les trois hommes après avoir subi des tortures épouvantables
sont abattus le 17. Les corps seront retrouvés le lendemain dans
la Lande de Talhoutet-Loguen prés de Moriac.
Début juillet, le maquis lance une attaque prés de Bourbriac
dans les Côtes du Nord. En représailles, le 9, une grande
opération de ratissage a lieu sur les territoires des communes
de Peumerit-Quintin, Canihuel, Trémargat, Sainte Tréphine
et le Haut Corday. Y participent deux unités de SS , la Gestapo
de Rennes avec le capitaine Roëder, un escadron monté de
l'armée Vlassof, une section de la milice Perrot et une trentaine
d'hommes de la milice française sous le commandement de fait
d'un sous officier allemand, le Feldwebel Max Jacob.
Ce sont les Allemands et les cavaliers de l'armée Vlassof qui
ratissent. Miliciens Perrot et miliciens de la Milice Française
suivent avec des camionnettes où sont mis les prisonniers. A
Sainte Tréphine, les renégats russes et caucasiens, après
un accrochage capturent deux blessés. Autre accrochage à
Canihuel. Des suspects sont arrêtés.
Parmi ceux ci à Sainte Tréphine, se trouve un bossu. Il
est frappé à coups de poings et coups de crosses par le
milicien Georges Hilemann, dit "La Rafale" et quelques autres
qui lui disent : "Vas-tu te tenir droit, fumier ?"
. Le curé de Sainte Tréphine tente de s'interposer et
est giflé par un milicien.
Une partie des captifs est conduite à l'école publique
d'Uzel. Ils y sont affreusement torturés par les miliciens du
Bezen Perrot et par des gestapistes. Le 14 juillet la receveuse des
PTT et le maire d'Uzel assistent à l'embarquement des malheureux,
pieds et poings liés dans des camionnettes qui partent pour une
destination inconnue.
On sait aujourd'hui où les Allemands et les nazis bretons emmenaient
leurs victimes. Ils les conduisirent dans la forêt de Lorges.
C'est là que fut découvert le charnier : Trente huit corps
enfouis à fleur de terre, disloqués, tordus, membres brisés,
mâchoires fracturées, thorax enfoncés. L'un de ces
martyrs avait les lèvres cousues avec du fil de fer.
D'autres captifs, surveillés ceux là par des miliciens
de la milice française, sont emmenés à Bourbriac
dans une maison qui appartient à Mme Souriman. Des Allemands
en uniforme et des membres de la Gestapo les accueillent avec le sourire,
cravaches aux poings. Les hurlements commencent.
Pour le Milicien Daigre dit "L'œil de Verre" (Que nous
connaissons déjà), tout cela est du temps perdu. Il dit
au Feldwebel Max Jacob : "Pourquoi les garder plusieurs jours
? On aurait mieux fait de les crever tout de suite".
Les interrogatoires sont faits par la Gestapo et par des miliciens de
la Milice Française. Daigre, la plupart du temps en état
d'ébriété, vocifère.
Il ne parle pas Allemand, mais pour faire impression, il fait semblant.
Entre deux coups de trique, il insulte et menace ses victimes dans un
sabir composé de Français et de quelques mots à
Consonance germanique. Il dit : "On crèvera tous, on
vous fera ch..r vos tripes."
Gourdins, nerfs de bœuf, cravaches, coups de règles sur
les testicules, tout est bon.
Un captif blessé, une balle dans l'épaule depuis dix jours
implore d'être examiné par un médecin. Une prétention
si extravagante provoque l'hilarité de ses tortionnaires.
Le 16 juillet, le supplice s'achève. Sept des captifs de Bourbriac
sont chargés dans une camionnette. Le chef de la Gestapo Roëder,
ses adjoints et des miliciens de la milice française prennent
place dans deux voitures. Le convoi se rend à une dépression
de terrain marécageuse prés de Garzonval. Ce qui suit
a été rapporté par un témoin impuissant
qui de loin assiste à la scène :
Allemands et miliciens font descendre les captifs qui ne peuvent marcher
seuls, qui ne peuvent plus tenir debout. Ils les amènent au bord
de la dépression où ils les tuent l'un après l'autre
d'une balle dans la nuque. Voici les noms de ces martyrs : Corbel, Maillard,
Secardin, Danguy, Torqueau et les frères Le Berre.
En Bretagne comme partout ailleurs, les rapports de la milice avec la
gendarmerie sont très mauvais. Les gendarmes ont des yeux pour
voir et ils reçoivent des plaintes et les confidences des habitants
du pays. Di Constanzo accuse les gendarmes de lâcheté,
d’imbécillité et de trahison.
Le 27 juin, des miliciens incendient la caserne de gendarmerie de Plouguenast.
Un mois plus tard, jour pour jour, 200 miliciens prennent d'assaut la
gendarmerie de Saint Aubin d'Aubigné.
Des opérations identiques ont eu lieu en Gironde, dans le Lot
et Garonne, le Lot, les Basses Pyrénées, en Haute Garonne,
dans l'Aude, l'Ariège, l’Hérault, dans le Massif
Central, le Loiret, l'Eure et Loir, l'Yonne, le Vercors, le Vaucluse,
les Bouches du Rhône, les Basses Alpes.
La retraite :
En août 44, une partie de la France est déjà libérée,
l'autre partie est dans un état de semi-insurrection. Les risques
sont extrêmement sérieux pour les miliciens et leurs familles.
Il est clair qu’ils seront les premiers dans la ligne de mire
de la Résistance. Darnand décide de les regrouper en Alsace
où ils séjourneront au camp du Struthof. L’ordre
du départ a été transmis dés le 12 juin.
L’exode commence le 16 août. Dans le Sud, les miliciens
doivent se regrouper à Bordeaux, Poitiers, Toulouse, Montpellier,
Marseille, Vichy, Limoges, Clermont-Ferrand, Lyon et Dijon. En zone
Nord, c’est à Paris, Lille et Reims qu’ils doivent
se rendre. La saga de ce mouvement de douzaines de convois de miliciens
est un cauchemar : de manière permanente sous la menace des attaques
de la Résistance, voyageants avec des femmes, des enfants et
des vieillards dans des véhicules improvisés et souvent
défaillants, bon nombre d'entre eux n'atteindront jamais l'Allemagne.
L'improvisation est la devise quotidienne. Ils ont même dû
quasiment attaquer quelques bureaux du Trésor Public pour obtenir
les fonds nécessaires pour la nourriture et le carburant. Le
plus rude voyage fut celui de la colonne de Limoges. Le Limousin est
en état d’insurrection, les maquis FTP du Colonel Guingoin
contrôlent presque toutes les routes. Dirigée par le commandant
de Vaugelas lui-même, la colonne mettra huit jours pour faire
les 80 km séparants Limoges de Guéret, après avoir
forcé une dizaine d’embuscades et subit un siège
en règle. Mais ils parviendront quand même à rejoindre
l’Alsace via Vichy et Belfort.
Par contre la colonne de Montpellier connut un dur échec. 600
miliciens et membres de leur famille, dont ceux de Perpignan qui viennent
d’arriver, devaient se diriger sur Avignon mais reçoivent
l’information que le pont sur le Rhône est détruit.
Ils font donc demi-tour, hésitent, pense se réfugier en
Espagne puis, finalement, décident de se disperser puis d’aller
se fondre dans la nature. Grave erreur, la plupart d’entre eux
seront arrêtés. Ayant fait leur jonction a Belfort, les
convois rescapés se rendent à Mulhouse le 7 septembre
puis au camp de Struthof. Environ 6 000 miliciens, dont de nombreux
Francs-Gardes et 4 000 membres de leurs familles arriveront en Alsace.
De là, ils se replient en Allemagne ou ils rejoignent Ulm le
22 septembre. Environ 1 500 d’entre eux rejoindront la Division
Charlemagne sur le front de l’Est via Wildfleken. La plupart des
autres, avec Darnand, vont combattre les partisans en Italie du Nord
dans l’éphémère République de Salo
de Mussolini. Ils livreront leur dernier combat les 24 et 25 avril 1945
à Tirano, encerclés par les partisans italiens, seront
fait prisonniers et remis aux autorités françaises.
Nombre d'entre eux ont été arrêtés après
la guerre et habituellement condamnés à de lourdes peines.
De nombreux miliciens ont été sommairement exécutés
durant l’épuration sauvage, comme les 75 passés
par les armes après un simulacre de procès le 24 août
1944 au Grand-Bornand (Savoie). Cet acte est certes répréhensible
mais il faut se remettre dans le contexte de l’époque :
combien des camarades des résistants de l’AS et des FTP
qui les ont fusillés avaient été arrêtés,
torturés puis massacrés par la Franc-Garde ?
D’autres, dont Darnand, jugés par des tribunaux légaux
et condamnés à mort. Il semblerait que les miliciens de
la dernière heure ont été généralement
moins sanctionnés.
Quelques-uns des miliciens qui étaient restés en Allemagne
auront plus de chance : Roger Poisson, milicien depuis début
44, se "procure" de véritables documents de travailleur
STO, des ordres de mission allemands qu’il leur distribue avec
quelque argent. Ils se dirigent tous vers l’ouest, déchirent
le document allemand dès qu’ils arrivent en vue des lignes
américaines et rentrent en France avec les STO et prisonniers
de guerre libérés.
Pour l’Histoire, ces hommes resteront sans doute les plus honnis
de tous les collaborateurs.
Sources :
Histoire de la Milice 1918-1945, Jacques Delperrié de Bayac,
Librairie Arthème Fayard, 1969.
Histoire de la Collaboration, Dominique Wenner, Editions Pygmalion,
2000
Les Années 40, Edition Tallandier, Hachette
Le S.O.L, Jean Paul Cointet, Magazine Batailles N°15
Les souvenirs et archives de Roger Lenevette et de ses camarades
Plus divers sites web, merci Google