Le
putsch des généraux
Par Loïc
Chardon
La
préparation du Putsch des généraux (1)
En métropole :
Massu est parti, laissant derrière lui une semaine de barricades
a Alger.
Challe est convoqué par de Gaulle qui le prévient qu’il
ne restera plus longtemps en Algérie et qu’il prendra le
commandement du centre Europe dans le cadre de l’OTAN. Place de
rêve pour un brillant militaire.
Mais
Challe veut finir SA guerre, son plan marche du tonnerre, ses commandos
de chasse remportent de plus en plus de succès et les ralliements
de fellaghas deviennent de plus en plus nombreux. L’ALN est en
train de s’asphyxier.
Seulement
de Gaulle ne veut pas entendre parler de ça, il autorise tout
juste Challe à retourner à Alger pour faire ses adieux
à ses troupes.
Dans son poste
de commandement de Fontainebleau, Challe rumine, non seulement l’Algérie
lui reste en travers de la gorge, mais en plus il se rend compte que
dans son « centre Europe » il ne commande que du vent.
Outre la 7ème
Armée Américaine, constamment sur le pied de guerre, au
complet avec armes et équipement, les autres unités ne
sont que poudre aux yeux. En outre chacun exécutait seulement
ce que son gouvernement lui disait de faire. Challe s’en plaignit
au général Norstad, le commandant suprême américain.
- Je commande une passoire, je suis là pour perdre la 1ère
bataille et espérer qu’il y en ait une seconde. Malheureusement,
la défaite sera totale à la 1ère.
- Cela n’a d’importance que politique, avait répondu
l’américain, en cas d’intrusion du bloc de l’Est,
l’affaire serait réglée à coups de bombes
atomiques par le Statégic Air Command.
Challe avait rapporté la conversation à de Gaulle en lui
faisant bien sentir que son poste de commandant du centre Europe ne
servait à rien.
Le président lui avait alors annoncé.
- Ce poste n’est qu’un pallier, Challe, je pense qu’un
jour vous remplacerez Norstadt.
Challe s’était raidit, outré, on le prenait pour
un imbécile.
- Mais mon général vous n’y pensez pas ?
De Gaulle avait demandé.
- Et pourquoi donc ?
-Norstadt est un officier général américain, ce
qui nous différencie, il a une option sur le SAC ! Vous pensez
réellement que le président des Etats Unis donnerait à
un général français une option sur cette arme fantastique
? Non !
De Gaulle avait répondu évasivement, puis avait congédié
Challe.
Le 30 décembre Challe avait présenté sa démission.
On le fit rencontrer Debré puis Messmer enfin Roger Frey. Bien
que l’Algérie ne le concernait plus Challe ne voulait nullement
cautionner la politique du gouvernement.
- Je vous dit qu’après la prise en main de la population
par le GPRA, ca sera la pagaille, le bain de sang, je ne veux donc plus
rester dans l’Armée.
On
le fit lanterner jusqu’au 1er mars 1961 et on l’autorisa
enfin a faire valoir ses droits à la retraite.
Depuis
qu’en décembre la situation en Algérie s’était
considérablement aggravée, un groupe réunissant
des civils et des militaires s’était constitué à
Paris.
On y retrouvait parmi les principaux participants Jacques Soustelle,
Robert Lacoste, Georges Bidault, Marc Lauriol, Max Lejeune et le général
Zeller.
Challe s’était joint à eux, il répétait
sans cesse son ambition, les français devaient se comporter en
grands frères avec les algériens, leur permettre d’évoluer
sur la même égalité afin de réaliser le grand
rêve du 13 mai 1958.
Avec l’ensemble des officiers et sous officiers d’active
servant en Algérie Challe pensait aux populations que chacun
d’eux avait contribué à rallier à la France
en leur promettant au nom du gouvernement que la France resterait toujours.
Pour Challe, aider les 200 000 musulmans engagés dans l’armée
et les 50 000 organisés en autodéfense semblait indispensable.
-« On ne peut les livrer à la vengeance du FLN et rester
muets devant le sort que de Gaulle prépare à l’Algérie.
S’il est facile à un gouvernement de dire cette politique
ne s’est pas montrée efficace changeons en, il est moins
facile à ceux qui se sont engagés sur place en son nom
de revenir sur leur parole. C’est même impossible, a partir
du moment ou une armée est au contact d’une population
elle se lie avec elle à moins d’être une armée
de mercenaires. Notre parole est en jeu. Il faut la défendre,
on nous demande d’être parjure, notre devoir est donc tout
tracé. »
Challe se révoltait, et ce langage était fait pour plaire
à de brillants colonels tels que Argoud, Broizat et d’autres
qui venaient souvent entretenir Challe de l’angoisse de l’armée.
Challe jouissait d’un grand prestige dans l’armée,
il avait organisé son plan en Algérie et l’avait
fait voler de victoires en victoires, les jeunes officiers lui disaient
:
- Vous ne pouvez laisser faire cela, avec tout ce que vous représentez,
on est prêts à prendre les armes si vous prenez notre tête.
Mais Challe hésitait encore, discipliné par 35 ans de
bons et loyaux services, marque du sceau de Saint Cyr, républicain
jusqu’au fond de l’âme, il lui était difficile
de sauter le pas de la révolte armée.
A
l’inverse de Challe qui hésite, le lieutenant Degueldre
lui n’hésite plus, il a refusé de rejoindre sa nouvelle
affectation au 4ème REI et a déserté, il a revêtu
une tenue d’aviateur qui lui permet d’assurer une liaison
régulière avec la métropole où ont été
mutés beaucoup d’officiers du 1er REP après les
barricades. Il y rencontre entres autres souvent le colonel de Blignière,
son ex officier au 1er REC et ami, qui commence a tisser une toile de
la future OAS en métropole.
De nombreux officiers supérieurs étaient prêt à
la révolte armée, mais il leur fallait un chef, une tête
qui prendrait les commandes.
- Il faudrait Massu, c’est le seul qui ait autant de prestige
sur l’armée que sur la population. Dit Degueldre à
Blignière.
Pour Massu c’était NON d’office. les colonels Argoud
et Broizat l’avaient déjà entrepris de cette démarche.
Le bouillant général para leur avait annoncé clairement.
- Je suis d’accord avec vous s’il s’agit d’un
baroud d’honneur, là je prend votre tête ! mais si
c’est pour prendre le pouvoir je n’en suis pas et je n’en
serais jamais.
Massu ne marchait pas, Argoud et Broizat, furieux avaient laissés
tomber.
Chose curieuse, Massu sait désormais qu’un
coup d’état se prépare, mais il n’en parle
ni à sa hiérarchie, ni aux ministères concernés.
Degueldre continue donc d’assurer les liaisons avec les officiers
les plus politisés mutés en métropole, comme le
capitaine Pierre Sergent, les lieutenants Godot et La Bigne, les colonels
Argoud, Broizat, Godard, Lacheroi et le général Faure,
un beau chasseur alpin qui commence à réunir des mouvements
civils en vue d’un putsch.
Habile diplomate,
le colonel de Blignière se servit de ses nombreuses relations
pour sonder les pays étrangers sur un changement de gouvernement
en France faisant suite à un putsch.
L’Angleterre répondit évasivement :
- Jouez votre carte, nous jouerons là notre ne comptez sur rien
»
Les Américains ne voulaient pas se brouiller avec la France pourtant
ils conseillèrent.
- Tenez 15 jours dans l’hypothèse d’un coup de force,
après quoi nous assurerons la logistique de base.
L’Afrique du Sud fut plus concrète.
- Tout ce que vous ferez pour le maintien de l’Européen
en Afrique sera parfait, nous ne somme pas très lié diplomatiquement
à la France, mais il faut tenir au moins 8 jours, après
quoi si vous avez besoin de matériel, trésorerie ou fournitures,
nous vous les donnerons.
L’Allemagne Fédérale connaissait la théorie
de Challe sur l’Algérie rattachée à l’Europe,
sa réponse fut simple et efficace.
- Si l’Algérie, le Sahara et son pétrole ne sont
pas mis seulement à la disposition de la France mais de l’Europe,
votre projet intéresse l’Allemagne.
L’Espagne de Franco répondit :
- Tenez le plus longtemps possible, notre politique se fera en fonction
de vos possibilités.
Blignière se frottait les mains, il avait réunis toute
une foule d’hommes politiques favorables à un putsch, il
y avait des centristes, des radicaux et des giscardiens.
L’atmosphère était favorable à un coup de
force, le colonel était satisfait, si le pouvoir insurrectionnel
tenait 15 jours ces arrières seraient assurés.
A Alger :
Challe est parti, laissant à sa place le général
Crépin, avec qui il n’est pas question de guerre révolutionnaires
ou subversive, dans le bled les bandes de l’ALN se reconstituent
petit à petit, plus de coups de boutoir du plan Challe à
craindre.
Crépin est toutefois fragilisé par la présence
de Salan à Alger, le général à prit sa retraite
mais il reste toujours politiquement dangereux, une grosse partie de
la population qui hier le détestait voit maintenant en lui un
sauveur. Qui plus est il le président de l’association
des anciens combattants d’Indochine qui donne des sueurs froides
au gouvernement lors des manifestations.
Le délégué du gouvernement Paul Delouvrier s’en
va trouver Salan et lui prie manu militari de bien vouloir partir d’Algérie
de lui même sans quoi il se verra forcé de l’expulser.
Salan obtempère et s’en va, mais pas en France… en
Espagne ou Franco l’accueille bien volontiers, il y retrouve l’ex
député Lagaillarde qui a également rejoint l’asile
franquiste.
Au
1er REP, ça gueule fort, le colonel Dufour est parti, muté
en métropole à la suite des barricades il défila
à la tête de son régiment sans la moindre décoration,
il a ensuite subtilisé le drapeau du 1er REP afin que son succéder
le colonel Guiraud, ne puisse prendre le commandement.
Menacé de graves sanctions Dufour finira par se soumettre.
Les jeunes officiers du 1er REP assistent de loin à la manifestation
musulmane du 11 décembre 1960, un lieutenant désobéi
aux ordres d’un chef de secteur qui lui ordonne de monter une
opération .
- Je ne vais pas allez faire tuer mes hommes alors que le drapeau fellouze
flotte sur Alger et que le pouvoir laisse faire.
Le capitaine Sergent refuse lui aussi d’obéir à
un ordre ce qui lui vaudra d’être muté en métropole.
Sa compagnie est accrochée et poursuit les fellaghas jusqu’en
Tunisie, mais un ordre impératif lui ordonne de repasser la frontière
et de rechercher les fellaghas en Algérie !
Sergent annonce.
- je ne vais pas fatiguer mes hommes alors que les fells sont de l’autre
coté de la frontière et qu’on m’interdit de
les poursuivre
Crépin
sera finalement remplacé par le général Gambiez
en février 1961
La
préparation du Putsch des généraux (2)
En
métropole :
Plusieurs réunions se tenirent chez le colonel Lacheroy, on y
retrouvait le général Faure, les colonels de Blignière,
Argoud, Broizat, Gardes, Godard, le capitaine Sergent et autres .
Les conditions pour commencer un putsch devaient êtres réunies
L’un des plus beaux régiment de paras, le 1er REP devait
servir de détonateur pour entraîner le reste de l’armée
1 il fallait que le 1er REP soit au repos dans sa base arrière
de Zéralda, près d’Alger
2 Il fallait le colonel Guiraud, le chef de corps, soit en permission,
les anciens officiers du 1er REP n’avaient pas confiance en lui,
en revanche il pensaient que le commandant de Saint Marc serait sensible
à leurs arguments.
3 Il fallait que les anciens officiers du 1er REP, Sergent, Godot…
soient à Alger pour épauler leurs camarades.
En
outre, Blignière avait rallié ses camarades à son
opinion. Il fallait que se soit un homme connu, aimé de l’armée,
qui prenne la tête de la révolte.
Massu c’était non
Le maréchal Juin n’était pas hostile, du fait qu’il
était pied noir, mais c’était une caution morale,
rien d’autre.
Salan, pas question depuis l’Espagne il s’était pourtant
posé en champion de l’opposition à de Gaulle, mais
l’armée ne l’aimait pas.
Restait Challe, un général intelligent, républicain,
sérieux qui avait fait gagner l’armée en Algérie.
Il paraissait évident qu’il faudrait lui forcer la main.
C’est
le général Edmond Jouhaud qui fut chargé de le
convaincre, le 25 mars 1961, Challe vit débarquer son vieux camarade
qui lui annonça sans détours.
- Il faut que tu partes pour Alger, dimanche prochain c’est Pâques,
le 1e REP rentre d’opération, il sera à Zéralda,
il faut que tu prennes la tête de ses hommes et que tu sauves
l’Algérie Française.
Challe refusa.
- Mon vieux, avant de m’engager je veux savoir de quels moyens
je vais disposer, le 1er REP c’est bien joli mais insuffisant.
Jouhaud abattit alors une autre carte. Salan était associé
à Jean Jacques Susini, prônant plus ou moins des thèses
fascistes. Challe devait prendre le commandement afin de préserver
la république.
En outre le commandant Robin et ses commandos de l’Air acceptaient
de marche avec Challe, Robin avait annoncé.
- Pour moi c’est Challe ou Juin ou merde
Jouhaud ajouta que tout le monde était fin prêt et que
Challe n’aurait pas à intervenir dans le déclenchement.
Une fois le pouvoir prit par l’armée il n’aurait
qu’à prendre le commandement.
- En outre conclut Jouhaud, je te donnerais à Paris la liste
des unités qui sont déjà derrière toi.
Challe
se laissa fléchir et le 28 mars 1961 il se retrouva en compagnie
de Jouhaud, de Georges Bidault et des généraux Faure et
Vanuxem, la liste des régiments acquis était impressionnante.
Outre
le 1er REP dont chaque commandant de compagnie marchait et dont le commandant
par interim, le commandant de Saint March marcherait également
si Challe le lui demandait, il pourrait compter dès le 1er jour
sur le 27ème Dragons du colonel Puga, sur le 1er REC du colonel
de la Chapelle, sur le 18ème RCP du colonel Masselot, sur le
14ème RCP du colonel Lecomte et sur le 2ème REC du colonel
Coetgorden. Argoud avait lui même recueillis leurs adhésions
au cours de ses voyages dans le Constantinois.
En outre les régiments de la légion étrangère
suivraient le mouvement, conduits par leur chef le colonel Brothier
de Sidi Bel Abbès, une fois le putsch déclenché.
Pourtant
Challe hésitait encore, le 31 mars il apprit que les préliminaires
de la conférence d’Evian étaient ajournés,
c’était l’ultime répit car si la conférence
devait s’ouvrir publiquement la partie serait perdue.
Lorsqu’il
apprit que le général de Gaulle devait tenir une conférence
de presse le 11 avril, Maurice Challe annonça aux conjurés
qu’il leur donnerait sa réponse définitive le 12
au matin.
Dans
la conférence de presse, de Gaulle continua sur sa lancée,
il ne revenait nullement sur l’autodétermination et précisait
que la décolonisation était l’intérêt
de la France.
Pour
Challe la décision était prise, il prendra la tête
du putsch.
Dès
le 12 avril il se réunit donc avec les généraux
Jouhaud, Zeller, Faure et Vanuxem. Tou de suite il eut à trancher.
2 idées s’élevaient, ceux qui pensaient qu’il
était nécessaire d’agir sur Paris en même
temps que sur Alger, et ceux qui pensaient que l’action sur Alger
serait suffisante.
Les tenant de la 1ère école étaient les colonels
de Blignière, Godard et Vaudrey ainsi que le capitaine Sergent.
Selon eux, devant un coup de force à Alger et une action civile
et militaire à Paris, de Gaulle se retirerait pour ne jamais
revenir, les militaires choisiraient alors un gouvernement conforme
au sauvetage de l’Algérie Française.
A
la grande surprise, Challe trancha pour la seconde idée, il avait
bien sûr envie de renverser le gouvernement, mais il estimait
que les forces que l’on lui proposait était insuffisantes
- 1 bataillon de para de la région de Pau
- environ 1 grosse brigade venant d’Allemagne
- 2 200 anciens paras recrutés par Godard qui reprendraient du
service le grand jour.
En
Algérie il se sentait gagnant.
- Si l’armée me suit comme vous me le dites, je gagne la
guerre contre le FLN, Paris se soumettra ou se démettra , la
guerre gagnée en Algérie je renvoie le contingent en métropole,
mobilise 7 ou 8 classes de pieds noirs et de musulmans et le tour est
joué. Je vous prie de croire que face à l’opinion
publique pas un gouvernement n’osera s’opposer à
ceux qui renvoient leurs gamins à leurs parent.
Challe
était pressé .
- Compte tenu des promesses de tant d’officiers, ça peut
marcher. Mais vous comprendrez que n’ayant déjà
pas une position de force en Algérie, je refuse de mener une
action conjointe sur Paris, ce n’est pas l’envie mais les
moyens qui manquent.
Il faut se hâter, de Gaulle risque d’annoncer la date des
négociations d’Evian. Jouhaud a prévu environ 8
jours pour tout régler autant à Paris qu’à
Alger, nous sommes le 12, donc notre affaire aura lieu dans la nuit
du jeudi 20 au vendredi 21 avril.
A Madrid :
Salan était en exil à Madrid depuis son « éjection
» par Paul Delouvrier (remplacé depuis par Jean Morin).
Il savait par son ami Yves Gignac, le patron des anciens combattants
d’Indochine, que quelque chose se préparait. Un de ses
informateurs était venu l’informer , mais aucun des leaders
du putsch ne lui avait demandé son avis.
Ulcéré Salan avait envoyé une lettre à Challe
par laquelle il le nommait son représentant militaire en France.
Challe brûla la lettre, il n’avait aucune sympathie pour
Salan, il confiera plus tard à Yves Courrière :
- Primo je ne savais rien de ce que voulais Salan, secundo, je m’en
foutais éperdument.
Qui plus est Challe se méfie des amitiés civiles et brûlantes
de Salan.
Il désirait le tenir à l’écart jusqu'à
la prise en main complète de l’armée.
A
Alger :
18
avril 1961
Le général Gardy, ancien inspecteur de la légion
étrangère assistait à une nouvelle réunion
à laquelle participaient le général Faure, les
colonels Godard, Vaudrey, Bernard, de Blignière, Gallet ( le
représentant du général de Maisonrouge commandant
de zone en Oranie) le capitaine Sergent et quelques autres.
Faure prit la parole
- Je vous confirme que l’insurrection sera bien déclenchée
dans la nuit du 20 au 21 avril, c’est a dire après demain.
Les départs sont fixés ainsi : le général
Gardy, les colonels Argoud, Gardes, Broizat et Godard partent clandestinement
partent clandestinement par des avions réguliers, ils doivent
se débrouiller par leurs propres moyens.
Le colonel Lacheroy est déjà à Alger et prépare
le travail. Les 5 ex officiers du 1er REP quitterons Istres par avion
militaire. Les généraux Challe et Zeller disposerons également
d’un avion militaire qui quittera la région parisienne
le 20 dans l’après midi.
Vaudrey, Bernard, Gallet, Blignière et moi même restons
en métropole afin de déclencher tout de même quelque
chose sur Paris, Gardy, je compte sur vous pour forcer la main à
Challe et le décider à envoyer au plus vite des unités
sur Paris.
Gardy Demanda :
- Sur qui pouvons nous compter sûrement à Alger ?
Faure répondit
- Outre les 5 régiments acquis dans l’Est Algérien,
le 1er REP, les commandos de Robin, nous comptons sur Brothier et la
légion à Bel Abbés, un de ses officiers nous a
affirmé qu’il adhérait au mouvement. Challe est
sur de Bigot qui commande la 5ème région aérienne,
nous avons donc toute l’aviation. A paris on peut également
compter sur le général Nicot
Zeller pense pouvoir décider Gouraud qui commande le Constantinois,
quand à Pouilly en Oranie il ne marche pas mais ne nous mettra
pas de bâtons dans les roues, son adjoint le général
Lhermitte prendra le commandement et entraînera l’ensemble
des troupes.
A Alger, Vézinet est un gaulliste acharné mais Arfouilloux
marchera certainement de même que Maisonrouge en Oranie.
Les
dés étaient jetés, les conjurés ne pouvaient
plus faire marche arrière.
Le
dernier quart d'heure avant le putsch : derniers préparatifs.
Il
est prêt de minuit, le 20 avril 1961, Challe et Zeller survolent
Alger accompagnés du colonel Broizat.
A bord du Nord 2500 les 2 hommes ont quittés le terrain militaire
de Creil à 16 h, le pilote le commandant Schutz est dans le coup,
il a planqué les 3 hommes sous des paquets du service cinématographique
des armées.
A
Alger c’est la déconvenue, personne n’est là,
pour recevoir les 2 généraux, le pilote part aux nouvelles
et déclare que les hommes chargés de l’accueil des
généraux sont à Blida. L’avion reprend l’air
et va se poser un peu plus tard à Blida.
Des
ombres cernent l’avion, Zeller a un mouvement de recul en descendant,
mais il s’agit en fait des commandos de l’air du commandant
Robin qui saluent Challe et Zeller.
-
Enfin, vous voilà mon général ! Sourit Robin.
- Eh bien oui, Robin, et alors ? Demande Challe
- C’est décommandé pour cette nuit, l’affaire
est reportée de 24 heures
Challe est ébahi.
- Mais enfin pourquoi ?
- c’est vous qui l’avez ordonné mon général,
votre télégramme est bien arrivé.
Challe hausse les épaules.
Il n’a en fait jamais envoyé de télégramme,
il s’agit d’un télégramme envoyé par
les ex officiers du 1er REP qui ne pouvant pas décoller d’Istres
le 20 avril, ont prit sur eux d’envoyer l’ordre d’annulation.
Robin annonçe le programme :
- Mon général, vous allez coucher ici a Blida, chez un
capitaine du secteur qui vous attend, et demain je vous conduirez au
PC du GCP aux Tagarins pour tout mettre au point
Challe approuve et s’engouffre avec Zeller dans une 203, les paras
rembarquent dans leurs camions et la caravane prend la route de Blida
Le
général Gardy et le colonel Godard sont arrivés
à Alger le même jour au milieu de l’après
midi. Ils ont embarqués clandestinement a Marignane à
bord de la caravelle d’Air Algérie, grâce à
la complicité d’un des employés de l’agence
de Marseille.
Argoud et Gardes ont prit l’avion de Bône dans les mêmes
conditions.
Gardy
et Godard sont cueillis à froid à Alger, ni Degueldre,
ni Lacheroy ne sont au rendez vous fixé, heureusement pour eux,
les hôtesses d’air Algérie étant dans le coup,
les ont cachés ailleurs.
De
là, Gardy convoque sa fille Nicole Bésineau, femme d’un
capitaine du 1er REP qui arrive peu après accompagnés
de Degueldre.
Le capitaine Bésineau et le lieutenant Degueldre qui ont pourtant
suivis toutes les phases de la préparation du complot ne sont
prévenus de l’imminence de son déclenchement : le
1er REP n’est pas prêt a s’engager dans la nuit !
Lacheroy
devait prévenir les officiers du REP mais personne ne l’a
encore vu depuis une semaine. Nicole Bésineau se met donc à
la recherche du colonel et finit par le retrouver, celui ci annonce
calmement que l’affaire est remise de 24 heures.
Le
capitaine Bésineau et Degueldre sont formels, il est exclus de
mettre le coup en route si l’on compte sur le seul 1er RP, qui
plus est , il faut d’abord convaincre le commandant de Saint Marc,
ni lui ni ses compagnies ne marcherons si ils ne voient pas Challe en
personne.
21
avril 1961, 9heures du matin
Challes
est à la villa des Tagarins, PC des commandos de l’air,
quelques dossiers à portée de main il se sent en prise
direct avec le coup qu’il va mettre en route.
A l’extérieur de la villa, les commandos montent la garde
contre d’éventuels curieux.
Le 1er soucis de Challe est de fixer aux troupes les objectifs qu’elles
devront enlever dans la nuit. Le plan est mis au point par le colonel
Godard auquel Challe à laissé la main libre sur la zone
militaire d’Alger.
La prise d’Alger est divisée en 19 objectifs, tout y est,
l’horaire d’acheminement de chaque unité sur son
objectif, le chemin a prendre, l’horaire de l’assaut. Godard
a même prévu les heures de départ différentes
selon l’éloignement des objectifs.
En moins d’une heure, les centre nerveux de la capitale doivent
être pris. Délégation générale, état
major inter armé, corps d’armée d’Alger…etc.
Pour
chaque point visé, on a prévu l’itinéraire,
le plan des locaux, le nombre de sentinelles, Godard a même pensé
à recruter des civils qui servirons de guides aux unités
rebelles.
La
matinée se passe en vérifications et à décider
quelles unités pour quels objectifs.
Sergent et les anciens officiers du REP sont arrivés discrètement
aux Tagarins et attendent de reprendre du service.
Midi
:
Le
commandant de Saint Marc arrive au PC de Challe accompagné de
Degueldre et de Bésineau. Gardy l’a bien mis au courant
du coup monté, il veut voir Challe et obtenir de plus amples
explications. Il a confié à l’ancien inspecteur
de la Légion.
« de toute façon, sans présager de ma décision,
je vous donne ma parole que je ne révèlerais rien de ce
qui se passe et que si je ne participe pas je ne ferais rien pour vous
en empêcher »
Dans
son bureau, Challe serre la main du commandant para.
- Heureux de vous voir Saint Marc, marchez vous avec nous ?
- Quels sont vos buts mon général ?
Challe expose ses plans.
- Je suis un démocrate, Saint Marc, je ne veux pas d’un
putsch fasciste, mais il s’agit bien d’un coup d’état.
Devant une pareille situation, le régime s’effondrera et
on le remplacera par un autre conforme aux intérêts de
l’Algérie Française.
Saint Marc se met au garde a vous et annonce.
- Mon général je suis à vos ordres !
L’heure
H est fixée à 2 heures du matin, en effet, Saint Marc,
Bésineau et le capitaine Borel et leurs épouses sont invités
à dîner chez le général de Saint Hillier,
le commandant de la 10ème DP, annuler donnerait certainement
des doutes au général qui est fervent gaulliste.
Challe
donne ses dernières consignes.
- Dans la mesure du possible, évitez les effusions de sang, et
ne brutalisez pas les gens que vous aurez à arrêter.
Challe n’interdit pas (logiquement) les effusions de sang et pour
cause, il sait très bien qu’un homme qui se révolte
et à qui l’on interdit de tirer est battu d’avance.
Challe
confiera par la suite qu’il avait le plus grand soucis de ne pas
répandre de sang français, mais s'il devait prendre l’Algérie
au prix de certaines victimes, elles auraient été moins
nombreuses que celles qui suivirent le départ français.
Un
autre problème moral se pose aux patrons du putsch, celui de
la légion étrangère, peut on vraiment engager des
étrangers dans une affaire politique purement française
?
Sans hésitation, les chefs ont répondus oui, appuyé
par Gardy, ancien légionnaire : Les officiers sont tous français
et les légionnaires le sont devenus « par le sang versé.
»
En
outre, vu les ordres de modérations de Challe et la valeur des
unités engagés dans l’affaire, il est peu probable
que l’on arrive a un affrontement généralisé.
Challe
reste le chef incontesté et définit les rôles de
chacun.
Zeller
se chargera de 2 missions, convaincre définitivement le général
Gouraud, patron du Constantinois, de s’engager avec Challe, gros
morceau car c’est la région où il y a le plus de
troupes.
Zeller s’occupera ensuite de toutes les questions logistiques,
l’Algérie devra vivre un certains temps coupé de
la métropole et il faudra bien assurer les salaires de la fonction
publique et assurer le ravitaillement de la population.
Challe pense que si la machine tourne au moins 15 jours ça sera
gagné.
Jouhaud
s’occupera des relations avec la population, il est pied noir
et certains leaders civils ont toute confiance en lui. Dans l’esprit
de Challe, la mission de Jouhaud est d dire aux civils « laissez
nous faire, obéissez aux ordres et ne vous occupez de rien ».
Car
Challe refuse encore et toujours d’engager des civils dans le
putsch.
Gardy
sera chargé de convaincre quelques hésitants, qui plus
est Challe n’oublie pas qu’il est favorable à la
tendance Faure, Blignière qui veut agir sur Paris en envoyant
des paras pour appuyer les putschistes parisiens.
Godard,
dés la prise d’Alger s’installera aux commandes du
corps d’armée d’Alger.
Argoud
qui se trouve dans le Constantinois sera un « itinérant
» également.
Gardes
et Broizat s’occuperons de la propagande et Lacheroy de l’exploitation
psychologique.
On
a dressé des listes de personnes à arrêter, parmi
elles se trouvent Jean Morin, délégué du gouvernement,
le général Gambiez, patron en Algérie, le général
Vézinet, patron du corps d’armée d’Alger.
Tout
est minuté et pensé, il ne reste plus qu’à
Agir.
Le
putsch des généraux, le déroulement (1)
Le
commandant de Saint Marc a accepté de se joindre au général
Challe, mais il doit assister à un dîner auquel l’a
convié le commandant de la 10ème DP, le général
Saint Hillier.
Il s’y rend avec plusieurs de ses commandants de compagnie du
1er REP.
Au
camp de Zéralda un dodge 6x6 bâché est entré,
en sont sortis les anciens officiers du 1er REP, entre autres le capitaine
Sergent, les lieutenant Godot et Degueldre qui ont aussitôt repris
le commandement de leurs compagnies avec la complicité de leurs
successeurs.
Saint
Marc rentre enfin de son dîner, il fait réunir tout le
régiment et lance le 1er REP dans la révolte.
Les
légionnaires ont étés mis au courant par le capitaine
Sergent, ils embarquent sans un mot dans les camions du GT507 et prennent
la route d’Alger.
Un
1er barrage de gendarmerie mobile bloque les camions des légionnaires,
le capitaine Sergent s’avance, invoque une mission à Alger
et par ruse arrive a faire lever le barrage, le convoi reprend sa route
bientôt stoppé par un autre barrage de gendarmes, cette
fois ci plus question de ruser.
Le
Capitaine Rubin de Cervens ordonne à ses légionnaires
se dégager la route, ceux ci obtempèrent, les gendarmes
mobiles ne bougent pas, il faudrait tirer et l’effrayante réputation
de guerriers des paras du 1er REP ne leur dit rien qui vaille, le convoi
reprend sa route.
A Alger :
Jean
Morin, le délégué du gouvernement est en pleine
partie de bridge au palais d’été, avec lui entre
autres se trouve Jacques Coup de Fréjac, le ministre de l’information
du gouvernement. C’est lui qui répond.
Le téléphone sonne, au bout du fil se trouve un de ses
ami devenu secrétaire général à Oran.
- Un coup est parti, des troupes de réserve générales
se dirigent vers Alger et Oran.
Coup de Fréjac raccroche et informe Morin. Celui ci parvient
à joindre le colonel Cousteau responsable des troupes de réserve
générales, qui le rassure.
- Tout est parfaitement calme, j’ai vérifié. Répond
Cousteau, et pour cause dans quelques heures il va devenir chef d’état
major de Challe.
Le
commandant en chef Gambiez arrive accompagné du général
Vézinet.
Gambiez ne croit pas à un coup de force militaire.
- J’ai parlé au Général Saint Hillier, il
a joint Saint Marc au téléphone, chez lui tout est calme,
le 1er REP est au repos et les légionnaires pensent a autre chose
qu’à une révolution.
Le téléphone sonne à nouveau.
Un officier rapporte que le 1er REP a franchit les barrages de gendarmerie.
Morin est fou de rage, Gambiez quand à lui décide d’aller
arrêter lui même les légionnaires paras en compagnie
de Saint Hillier.
- J’y vais on va bien voir si ils ne vont pas m’obéir
!
Gambiez parvient a rejoindre le convoi du 1er REP, profitant d’un
ralentissement le chauffeur parvient à immobiliser sa voiture
au milieu de convoi, Ganbiez s’en extirpe et se plante devant
une jeep.
- Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis le commandant en chef.
Le lieutenant Durand Ruel lui répond violemment.
- Vous n’êtes plus rien, Challe et Zeller sont arrivés,
c’est à eux que nous obéissons
Gambiez s’étrangle de rage.
- De mon temps le lieutenants ne répondaient pas ainsi aux généraux
!
- De votre temps les généraux ne vendaient pas l’Algérie
Française. Rétorque Durand Ruel avant de bousculer sa
voiture sous l’œil effaré du général
Saint Hillier, les 2 hommes sont ensuite arrêtés par les
paras,
Le
convoi arrive enfin a destination à Alger, chaque compagnie se
place devant ses objectifs.
Le
capitaine Sergent doit prendre la caserne Pélissier, le siège
du corps d’armée d’Alger, il a prit le soin de remplir
une grande enveloppe de papier vierge. Le secrétariat du 1er
REP a apposé dessus une masse de tampons officiels.
Sergent entre seul sans problèmes, à l’étage
règne une effervescence parmi les officiers réunis autour
du commandant de corps, le général Vézinet.
Celui ci interroge Sergent sur sa présence, Sergent tend l’enveloppe,
Vézinet s’aperçoit de la supercherie et ordonne
d’arrêter Sergent qui dévale les escaliers a toute
vitesse poursuivi par une nuée de commandants et de colonels,
le capitaine arrive devant la porte se la fait ouvrir et appel sa compagnie
à la rescousse pour maintenir la porte ouverte.
Les
légionnaires s’engouffrent dans la caserne provoquant la
panique parmi les secrétaires qui les voient, ébahis arrêter
le général Vézinet. Gaulliste inconditionnel, il
n’est même pas la peine de lui demander de se rallier.
Le
lieutenant Durand Ruel à quand à lui prit le Gouvernement
Général sans anicroche.
Seule
la 3ème compagnie du capitaine Estoup à eu malheureusement
à tirer pour prendre l’émetteur radio à Ouled
Fayet.
Un jeune sergent, le sergent Pierre Brillant, se doute de quelque chose,
il demande confirmation de l’ordre avant de laisser pénétrer
les paras, Estoup le suit pour aller téléphoner. Durant
son absence, les légionnaires du 1er REP neutralisent sans mal
les sentinelles et rentrent dans l’enceinte. Le sergent s’en
aperçoit, il arme sa MAT et vise, un légionnaire veut
protéger son capitaine et tire le 1er, le sergent Brillant est
tué sur le coup.
Au
Palais d’Eté, le délégué du gouvernement
Jean Morin est consigné dans sa chambre, les paras ne se sont
pas aperçut qu’il conservait une ligne téléphonique
dans ses appartements.
Challe
peut désormais téléphoner sans se soucier des écoutes.
Sa
1ère communication téléphonique est pour le général
Gouraud, commandant le corps d’armée de Constantine.
- Ca y est mon vieux Gouraud, nous venons de prendre Alger, comme promis
vous marchez avec nous ?
Gouraud répond par l’affirmative
-Prenez toutes les dispositions pour vous rendre maître de la
situation dans votre corps d’armée, je vous rappellerais
plus tard.
Challe
se rend auprès des autres conjurés et annonce que Gouraud
marche comme prévu.
L’ambiance
est au triomphe, le Constantinois et le sud algérois sont conquis,
on a promis à Challe que le général Arfouilloux
marcherait, Alger est prit. Reste Oran, le général de
Pouilly se laissera peut être convaincre, de tout manière
son second le général Lhermitte suivra le mouvement. (Lhermitte
est en permission en métropole sans que Challe soit au courant
!)
Il y a aussi Sidi Bel Abbes avec la légion du colonel Brothier,
le colonel de la Chapelle du 1er REC et quelques autres ont assurés
à Challe qu’ils lui apporteraient leurs soutiens.
Avant
de retourner au téléphone Challe lit aux autres la proclamation
qu’il va faire aux troupe et qui apprendra enfin la réalité
du putsch au grand public.
«
Je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud
pour tenir notre serment, le serment de l’armée de garder
l’Algérie, pour que nos morts ne soient pas morts pour
rien. Un gouvernement d’abandon nous apprenait successivement
l’Algérie Française, puis l’Algérie
dans la France, l’Algérie algérienne, l’Algérie
indépendante associée à la France. Il s’apprête
aujourd’hui à livrer définitivement l’Algérie
à l’organisation extérieure de la rébellion.
Etais ce cela la paix annoncée ? »
Suit
ensuite une violente attaque contre le gouvernement qui refusa de traiter
avec Si Salah et une justification de la révolte de l’armée
en ce qui concerne l’Algérie future.
Pas
un mot sur le général Salan.
Gardy
à Paris à promit de faire le tampon entre Salan et Challe,
il demande alors.
-
Si vous ne citez pas le nom de Salan mon cher Challe, cela va faire
un drame quand il arrivera et ce sera fâcheux pour commencer une
collaboration nécessaire.
Challe
hésite un instant puis rajoute à la suite des 3 noms de
généraux : « en liaison avec le général
Salan »
Le
putsch des généraux, le déroulement (2)
Il
accepte également que le nom de Salan figure à la fin
du texte proclamant l’état de siège en Algérie
à partir du 22 avril 1961, 0 heure et qui assure tout les pouvoirs
à l’armée.
Challe
va ensuite enregistrer son ordre du jour à l’armée
sur magnétophone, c’est Gardy qui enregistrera la proclamation
de l’état de siège.
Après
cela Gouraud rappel Challe.
- Mon général je vous ai donné mon accord tout
à l’heure, depuis j’ai réfléchi.
C’est en réalité Jean Morin qui de sa chambre à
appelé Gouraud avec son téléphone caché
et qui l’a convaincu de ne pas s’engager avec les putschistes.
Challe est furieux.
-
Ah non mon cher Gouraud. Vous m’avez donné votre accord,
c’est avant qu’il fallait réfléchir.
- Bien sur mais ça débouche sur quoi votre affaire ?
Pour la énième fois depuis son retour Challe expose son
plan, ses buts, les moyens dont il dispose, mais Gouraud n’est
pas convaincu.
Il abandonne pour apprendre enfin la permission de Lhermitte, remplacé
par le général Hublot, un pur gaulliste.
Quand
vers 5 h du matin Challe enregistre sa proclamation, il sait déjà
qu'il y a du mou dans la corde,
Pourtant
rien n'est perdu, pour convaincre Gouraud il y a Zeller et pour rallier
l'Oranie il y a Gardy, Challe le charge de partir pour Sidi Bel Abbès,
fief de la Légion et ensuite pour l'Oranie, Challe apostrophe
le vieux légionnaire
« - Si ces gens ne marchent pas, s'il nous font obstacle, balayez
moi toute l'Oranie avec la Légion, sans hésiter Gardy,
si nous échouons, nous sommes foutus, mais surtout l'Algérie
est foutue, la France est foutue, C'est la dernière chance, Allez,
j'ai confiance en vous, A bientôt »,
Challe
quitte ensuite la villa des Tagarins pour retrouver le quartier Rignot,
fief du commandant en chef,
Le
22 avril 1961 Alger s'éveille, les algérois découvrent
partout des bérets verts de la légion et des commandos
paras, il se passe quelque chose,
Rapidement la nouvelle arrive et se propage, la radio distille de la
musique militaire puis soudain...
« - ici Radio France, le général Challe vous parle...
»
La population européenne exulte, on embrasse les paras, des voitures
haut parleur répètent les ordres des généraux.
Alger
est gagnée, mais pas l'Algérie, le colonel Cousteaux arrive
enfin pour prendre son poste de chef d'état major auprès
de Challe, ce dernier le voit débarquer encadré d'une
escorte de légionnaires.
Challe bat ensuite le rappel des officiers d'état major, ils
arrivent un à un viennent aux nouvelles, de la sympathie mais
pas vraiment d'enthousiasme,
Cousteaux essaye de mettre la machine en route
- Ne vous occupez pas de ce qui se passe à l'étage, c'est
l'affaire du général Challe, poursuivez votre boulot,
la guerre continue.
Le
capitaine Léger est présent, lui marche à fond,
il rigole en voyant l'attitude des officiers d'état major, mais
à part le général Héritier, chef d'état
major de Gambiez, un colonel du 2ème bureau qui refusent de servir
sous les ordres de Challe et ont envoyés en prison, les autres
discutent, ne font rien, se parlent.
Bigot
le patron de l'aviation, marche, mais il est seul, ses officiers ne
le suivent pas.
En Kabylie, rien ne bouge alors que certains officiers devaient prendre
l'affaire en main et s'empare du commandement.
Le général Simon commandant la Kabylie annonce à
Challe,
- Je vous obéirai opérationellement, mais administrativement
je continue à dépendre de Paris,
Challe est outré,
- Vous êtes fou Simon, j'ai sauté le pas, je suis un rebelle,
ou vous êtes totalement avec moi ou totalement contre moi.
Simon sera contre, Challe enverra alors le dimanche un escadron d'EBR
du 1er REC pour l'obliger à prendre position, le général
se déguisera en caporal chef d'aviation et réussira à
gagner Paris alors que tout sera terminé
Challe
se rend compte que la hiérarchie joue contre lui, on lui dit
oui, on ne s'oppose pas mais au moment de l'action, on ne sait pas quoi
faire, comme le général de Maisonrouge, commandant la
zone de Colomb Béchar.
Contacté par Zeller il avait apporté son plein soutien
au putsch, Zeller le recontacte à Alger,
- C'est formidable de vous savoir là, que puis je pour vous ?
Demande Maisonrouge
- Prenez un avion et arrivez à Alger, vous aurez un commandement
important,
- Je passe quelques consignes avant de partir,
- Non plus tard, nous avons besoin de vous dans quelques heures.
- Je vous téléphonerai ! Coupe Maisonrouge avant de couper
laissant Zeller médusé.
Plusieurs
heures plus tard, Zeller rappel et tombe sur son aide de camp.
- Le général de Maisonrouge viens d'avoir une terrible
crise de palu !
- Mais il n'avait rien tout à l'heure! S'emporte Zeller
- Ça a été subit, il ne peut plus bouger.
Challe réessaye de le convaincre lui même, il arrive enfin
à le joindre.
- Mon vieux Maisonrouge, venez vite à Alger, je vous nomme commandant
du corps d'armée de Constantine en remplacement de Gouraud.
- Impossible, je crache le sang !
Challe n'insiste pas
Challe
charge le colonel Ceccaldi, qu'il a connu pendant l'opération
« jumelle », de prendre la base aérienne de Telergma
puis de se diriger sur Constantine ou le général Gouraud
devra se soumettre ou se démettre, il charge un commandant de
l'état major para de transmettre ces ordres à Ceccaldi
Le commandant demande alors ?
- Bien mon général, mais si les aviateurs résistent?
- On prend la position de force !
- Mais alors on va tirer ?
- Évidemment qu'on va tirer, expliquez moi comment faire autrement
? Explose Challe.
- Mon général il est impossible de donner de pareils ordres,
il est impossible de tirer sur des Français
Dès
cet instant, Challe comprend que la partie n'est pas gagnée,
Zeller ne s'embarrassant pas des mêmes scrupules il se charge
de transmettre les ordre à Ceccaldi et en profite pour sonder
les unités de la 10ème DP.
Ceccaldi
l'accueille à bras ouvert, pour la 10ème DP les nouvelles
sont bonnes, sur 4 régiments d'infanterie para, un régiment
de hussards paras et un groupe d'artillerie seul le 3ème RPIMa
(ex 3ème RPC de Bigeard et Trinquier) refuse de marcher.
Le
colonel Leborgne, Patron du 3ème RPIMa l'annonce clairement à
Zeller
- Je ne crois pas à votre réussite, en outre j'y suis
opposé dans le principe !
Zeller demande alors
- Bien, au moins vous, vous n'hésitez pas, me tirerez vous dessus
?
- Jamais, je suis opposé à toute lutte fratricide, mais
mon régiment ne vous suivra pas, tout mes officiers sont de mon
avis.
- Pourtant tout les régiments de la 10ème DP marchent
et j'ai besoin de tout le monde
- Je resterais neutre, si il y a du travail aux frontières, envoyez
moi mais ne comptez pas sur moi pour jouer un rôle dans votre
mouvement.
Zeller gardera toujours une grande estime pour l'un des rares officiers
qui osa franchement s'engager contre les putschistes.
A
la 25ème DP en revanche, le général Autran a assisté
en pyjama au départ des régiments de Masselot et de Lecomte,
il a simplement dit à Zeller
- Je suis heureux de vous voir là, votre affaire prend une bonne
tournure, mais vous n'avez pas intérêt à garder
longtemps mes régiments pour faire votre besogne.
Autran restera neutre, mais ne participera pas à la lutte contre
le putsch comme vont le faire le général d'aviation Fourquet
suivi par le généra Ailleret
Quand
Zeller regagne Alger, la situation n'a guère évoluée,
les régiments de choc ont tenus parole : le 1er REC de la Chapelle,
le 1er REP de Saint Marc, les commandos de l'air de Robin, les 14ème
et 18ème RCP de Lecomte et Masselot, la totalité de la
10ème DP à l'exception du 3ème RPIMa, le 27ème
Dragon du colonel Puga dont les chars sont arrivés à Alger
et le 5ème REI dont le commandant Camelin à prit la tête
se sont rangés sous la bannière de Challe.
Le
putsch des généraux, le déroulement (3)
Les
généraux tergiversent ou se défilent. L'aviation
ne suit pas à l'exception du général Bigot,mais
un aviateur sans avions ne sert pas à grand chose.L'amiral Querville
tient la Marine bien en main et refuse catégoriquement de marcher.
En Oranie, Gardy depuis le matin tente de rallier l'Ouest algérien
à la cause des putschistes.
Quant au Constantinois, Gouraud ne s'est toujours pas décidé.
Challe
ordonne alors à Zeller
- Mon cher Zeller il faut que vous partiez demain matin pour retourner
Gouraud. Il faut que le Constantinois bascule. Coûte que coûte.
Paris ne va pas se laisser faire, déjà de Gaulle à
réagit.
A Paris :
C'est
le 1er ministre Michel Debré qui annonce la nouvelle du putsch
à de Gaulle. Ce dernier a simplement écouté puis
a chargé Debré de prendre l'affaire en main.
Dans la nuit, réunion à l'Elysée, il y a là
Debré, Joxe, Foccard. De Gaulle est calme, il veut se rendre
compte de l'état d'esprit de l'Armée avant de précipiter
ses décisions.
Il
envoie immédiatement Louis Joxe et le général Olié
(chef d'état major de la défense nationale) se rendre
compte en Algérie, ils décolleront à l'aube dans
une caravelle du GLAM. Par décret présidentiel, Joxe,
ministre des affaires algériennes aura, en Algérie, tout
les pouvoirs de la République, Olié est nommé commandant
en chef en Algérie en remplacement de Gambiez, arrété
par les paras.
Ses
collaborateurs supplient de Gaulle de prendre la parole pour s'adresser
à la nation, celui ci refuse, il attend.
Un
officier sort de l'Elysée, il a vu de Gaulle, il est catastrophé
:
- C'est foutu, ils ont Alger, Oran. Constantine va tomber. Pour le général
c'est affreux, pour nous tous, c'est affreux. Se plaint t'il à
un ami.
L'ami
en question n'est autre que le colonel de Blignière, qui est
l'une des chevilles ouvrières du putsch, personne ne s'en doute.
Blignière compatit devant son ami mais en réalité
il se frotte les mains.
Un général Para qui n'est pas du complot rapporte à
Blignière l'étrange dialogue qu'il a eu avec un fonctionnaire
haut placé dans la police.
- Je ne sais pas si vous êtes dans le coup, mais je tiens à
vous dire ceci : quoique les généraux et les paras entreprennent
sur Paris on ne fera rien contre eux !
Un
officier supérieur de la 1ère région militaire
viens avertir Blignière que les munitions des chars Sherman des
gardes mobiles du camp de Satory sont des munitions a blanc.
Un
autre général para supplie Blignière de lui trouver
un avion pour l'Algérie où il désire aider Challe.
Le colonel arrive enfin à trouver un chasseur prêt à
Meaux, il apprend que le général est déjà
parti pour l'Algérie pour le compte de de Gaulle.
En
métropole, les militaires sont indécis également.
Il
n'en ai pas de même pour Michel Debré et Roger Frey.
Debré s'occupe de tout, il téléphone à tout
les généraux qu'il connait, il prend les mesures nécessaires
pour l'armée en métropole et celle d'Allemagne, Le ministre
de la défense, Pierre Messmer, est à Rabat pour une cérémonie,
c'est Debré qui le remplace.
Il a la haute main sur les affaires de l'armée et de l'Algérie.
Roger
Frey , lui s'occupe de la métropole. Il prend les mesures nécessaires
pour défendre la capitale, il fait arrêter le général
Faure et quelques autres.
Paris
reste calme à la proclamation de Debré le samedi à
13h20 diffusé par la radio et la télévision.
«
le gouvernement à décidé de faire respecter la
volonté de la nation.
J'adjure tout ceux qui ont une responsabilité […] de ne
pas s'engager dans une aventure qui ne peut avoir pour la nation que
de tragiques lendemains.
Ce n'est pas seulement à la fidélité et au devoir
que je fait appel, c'est aussi, c'est avant tout, au respect des intérêts
fondamentaux de la nation »
A
17 heure, le conseil des ministres est réuni. Il décrète
l'état d'urgence à partir du 23 avril à zéro
heure, les chefs de la mutinerie seront déférés
devant le justice militaire
L'état
d'urgence est d'autant plus justifié que le plan du colonel Godard
est une réalité. Dans la nuit de vendredi à samedi,
les 2200 anciens paras armés ont étés acheminés
de la France entière vers Orléans. Ils se retrouveront
samedi soir 1800 dans la foret d'Orléans et 400 dans celle de
Rambouillet. En tenue léopard de para, avec béret rouge
et armement léger, ils se tiennent prêt à se mêler
aux colonnes du 2ème Hussards d'Orléans et du 501ème
chars de combat de Rambouillet dont la mission est de s'emparer de la
préfecture de police, de l'Élysée, du ministère
de l'intérieur, de Matignon et de l'assemblée nationale.
Les
2200 anciens paras attendront une partie de la nuit des ordres qui ne
viendront pas, et pour cause, le général Faure ayant été
arrêté.
Des officiers de la gendarmerie nationale, peu désireux d'engager
le combat iront les voir et leur diront:
- vous n'avez pas d'ordres, vous êtes là comme des imbéciles.
Rentrez chez vous, filez avant qu'il ne soit trop tard.
Ils s'en vont donc, beaucoup passeront à l'action dans quelques
temps, dans les rangs de l'OAS.
En
Algérie :
le
général Gardy arrive sur le terrain de Sidi Bel Abbés.
La maison mère de la légion semble déserte. Gardy
aperçoit enfin le colonel Brothier, patron de la légion.
-
Eh bien Brothier, tout va bien ici ?
- très bien mon général.
- Tout de même, j'ai hésité à me poser, j'attendais
la garde que j'avais demandé
- C'était inutile mon général il n'y a aucun risque.
Gardy
entre dans le bureau de Brothier, il y a là le colonel de Baulny,
le second de Brothier et quelques autres officiers dont le capitaine
Glasser, gendre de Gardy.
Gardy
est effaré.
- Eh bien Baulny, je vous croyais à Oran
- J'en reviens, mon général, j'ai tenté de convaincre
le général de Pouilly.
- Mais qui commande les compagnies que je vous ai ordonné d'envoyer
sur Oran.
Le colonel Brothier intervient alors.
- Baulny est allé seul à Oran, il n'est pas question d'envoyer
des unités de Bel Abbés.
Gardy découvre alors que le colonel Brothier ne marche pas du
tout. Il ne croit pas qu'un mouvement partant d'Algérie puisse
réussir, qui plus est il refuse d'engager des étrangers
dans une affaire de politique française.
Gardy
contacte Challe pour lui annoncer la mauvaise nouvelle, Challe annonce
que Argoud arrive avec les régiments de Masselot et Lecomte pour
s'occuper de prendre Oran à la place de la légion.
Cette
matinée du 22 avril est dure pour les nerfs de Gardy, il est
ensuite chargé de contacter le général de Pouilly,
le chef du corps d'armée d'Oran. Celui ci refuse de se rallier,
Gardy essaye néanmoins d'obtenir sa neutralité. Pouilly
refuse tout net, son parti est prit, il ne peut se rallier à
Challe mais reste tout de même son ami.
A
Alger, Challe essaie une fois de plus de convaincre en expliquant sa
politique, il a devant lui le général Goubard, adjoint
du général Arfouilloux, celui ci à bien promis
de se rallier mais veut savoir sur quoi ça débouche, aussi
il envoi son adjoint.
Challe explique.
- Nous aurons l'armée comme en 1958
- Non car cette fois vous avez une volonté à Paris, de
Gaulle n'est pas Pflimlin, en outre l'armée ne vous suivra pas
car si on a 3 mois de vivre, on a pas 3 mois d'essence. Sans carburant
pas d'hélicos, ils sont notre seule supériorité
sur les fells. Pas d'essence et pas de vivres c'est mince.
- Alors nous irons à pied et nous mangerons du mouton, en attendant
des appuis extérieurs, écoutez Goubard, je sais que vous
êtes pour l'Algérie Française, racontez tout ce
que je vous ai dit à Arfouilloux et dites lui que je le nomme
commandant du corps d'armée d'Alger en remplacement de Vézinet.
Goubard
rapporte à Arfouilloux qui tergiverse, finalement le dimanche
il restera en pyjama sans prendre la moindre décision.
Goubard explose :
- Mon général, vos commandant de secteur attendent vos
ordres, le 27ème Dragons de Puga est parti pour Alger, mais un
commandant d'escadron s'est fait bousculé par ses hommes quand
ils ont appris qu'ont les emmenés soutenir le putsch, le 4ème
Tirailleurs est Algérie Française à 100 % et le
2ème REC de Djelfa va partir pour Alger.
Le
dimanche soir, Arfouilloux se décidera tout de même à
annoncer sa position de fidélité au gouvernement.
La
caravelle transportant Joxe et Olié vole très bas pour
éviter les radars des putschistes. Ils tentent de gagner Télergma
sans se faire repèrer.
Ils viennent de Mers El Kébir, la base de la marine fidèle
à de Gaulle, là bas ils ont put conférer avec les
généraux de Puilly et Perrotat, Pouilly à rendu
compte de l'arrivée de Gardy et de celle imminente du colonel
Argoud, il a aussi rendu compte de sa crainte de voir la Légion
basculer dans le camp de Challe et de voir les mouvements européens
réunis sous l'étiquette OAS prendre le contrôle
d'Oran.
- en cas de besoin peut on résister par la force ? Demandent
Joxe et Ollié
- Rigoureusement impossible, a répondu Perrotat, vous allez avoir
en face de vous prés de 7 bataillons de légion, je ne
pourrais leur opposer que 2 bataillon du 21ème RI, un escadron
de chars et 2 batteries d'artillerie.
Arrivés
à Télergma les envoyés du gouvernement savent pouvoir
compter sur le général d'aviation Fourquet de Constantine
et sur le général Ailleret à Bône. Celui
ci à vu Gouraud dans l'aprés midi, il lui a demandé
son avis.
- C'est une splendide connerie à répondu Ailleret, il
faut résister, même à coups de fusil !
Gouraud a mollement approuvé.
Gouraud
rencontre Joxe et Olié, Joxe le trouve désemparé,
il est prêt à basculer du coté de Challe.
Alger l'appelle sans arrêt pour tenter de le faire basculer. Challe
lui ordonne d'arrêter Joxe et Olié.
Gouraud
refuse finalement et publie un ordre à ses troupes pour leur
ordonner de ne pas rallier le putsch.
Ordre
non suivi par certains, car Joxe et Olié ont juste le temps d'embarquer
dans leur caravelle en apercevant au loin les phares d'un convoi de
paras qui viennent les arrêter.
A Alger, en ce samedi 22 avril Challe fait le point, il est maitre à
Alger et Oran va certainement tomber, Pouilly a vu Argoud et lui a annoncé
son retrait. A Bel Abbès, Brothier ne veut toujours rien savoir,
c'est le colonel de Baulny qui vraisemblablement prendra le commandement
de la légion.
Le
5ème REI s'est rallié, le commandant Gendron à
prit le commandement de la 13ème DBLE qui se rallie aussi
adhérent également au mouvement le 2ème REI, la
demie brigade de fusiliers marins de Nemours, le 1er Cuirassiers, et
le 6ème Chasseur d'Afrique, sauf problème l'Oranie est
gagnée.
Les
paras de Ceccaldi ont prit Télergma, ratant de peu Joxe et Olié.
La
seule opposition sérieuse vient de Fourquet et d'Ailleret, Challe
compte sur le colonel Buchoud, commandant du secteur de la Calle pour
convaincre Ailleret dés le lendemain matin.
Le
dimanche 23 avril, les colonels Gardes et Broizat et le commandant Robin
insistent pour que Challe, Jouhaud et Zeller enregistrent une proclamation
pour la télévision.
- Mais j'ai autre chose à faire. Proteste Challe
- Il est primordial que l'on vous voie, dit Gardes, beaucoup de gens
croient que vous n'êtes même pas en Algérie.
Challe finit par céder.
Zeller
après l'enregistrement à des soucis avec les gens de l'administration,
beaucoup marchent mais ils s'inquiète de leurs avenirs en cas
d'échec du putsch.
Zeller est très embêté, il ne peut pas remplacer
au pied levé tout les rouages d'une administration complexe.
Le
putsch des généraux, le déroulement (4)
Un
des hauts fonctionnaires propose alors d'envoyer dans chacun des services
le sous directeur à la place du directeur...
Zeller pense alors que l'opportunisme ne marche pas que chez les militaires.
A
la banque d'Algérie, Zeller doit trouver l'argent pour assurer
les salaires de la fonction publique.
Le fonctionnaire de service lui donne simplement en demandant un ordre
de réquisition.
La
population d'Alger est ravie, les militaires tiennent la ville.
Les civils de l'OAS commencent à se manifester, on arrête
quelques personnes d'étiquettes communistes ou gaullistes. Certains
fanatiques veulent les fusiller sur place.
Mais les chefs OAS interviennent et font transportés les prisonniers
à la caserne Pélissier pour qu'ils soient interrogés
par le colonel Godard.
Godard
est préoccupé, il refuse que l'OAS se serve du putsch
pour régler ses comptes, il attrape un militant par l'oreille
devant ses camarades et le menace.
- Si vous touchez à un seul civil, je vous fait fusiller par
la compagnie de paras qui se trouve sur le Forum.
Les
assassins de Maitre Popie, l'avocat libéral, libérés
par les hommes de l'OAS se précipitent pour s'engager au 1er
REP. Le commandant de Saint Marc les
renvoie durement.
- Pas d'assassins dans mon régiment.
Une
quinzaine de parlementaires civils sont reçut par Challe.
- nous voulons participer aussi au mouvement, nous voulons aider.
Challe répondaient
- Et bien, c'est très simple, vous allez me préparer un
projet sérieux de réforme agraire et de redistribution
des terres, ça m'aidera beaucoup plus que des milices armées.
En
Oranie, cette journée de dimanche va être essentielle.
Le général de Pouilly et son adjoint le général
Hublot s'installent à Tlemcen avec quelques membres de l'administration.
Ils ont emmenés d'Oran 3 compagnies de CRS. Mais 2 d'entre elle,
composées de pieds noirs se sont mutinées en apprenant
qu'ils allaient représenter le pouvoir légal.
Pouilly
rédige un télégramme ou il déclare clairement
son opposition au putsch, de son coté le général
Perrotat à rejoint le colonel Brothier à Sidi Bel Abbès,
eux aussi représentent le pouvoir légal.
Gardy,
Argoud et quelques officiers ont prit le contrôle du corps d'armée
à Château Neuf, ils tentent en vain de faire exécuter
leurs ordres, les officiers du corps d'armée ont étés
laissés par Pouilly et sont rigoureusement hostiles aux putschistes.
Argoud tente alors de téléphoner au général
Perrotat pour l'inviter à déjeuner. Celui ci en réfère
à Pouilly qui lui interdit d'y aller.
Argoud s'emporte et menace d'aller le faire arrêter par la Légion.
Perrotat déclare alors
- Dans ces conditions je n'ai plus rien à vous dire !
Quelques instant plus tard, Brothier reçoit l'ordre d'Argoud
de faire arrêter Perrotat.
- Il n'en est pas question, et puis je vous donne l'ordre de faire renter
mes compagnies qui sont parties sur Oran sans mon assentiment.
Gardy
refuse tout net, il dépeche les colonels Lancrenon et Chayla
vers Bel Abbès afin de convaincre Perrotat de venir à
Oran.
Les 2 colonels arrivent à la maison mère de la Légion
et trouvent un vrai drame.
Brothier à réuni tout ses officiers pour proclamer son
opposition au putsch, la séance est tendue, le colonel de Baulny
et le capitaine Magne refusent d'exécuter les ordres de Brothier.
- S'il en est ainsi, je ne perdrai pas mon temps à donner des
ordres qui ne seront pas exécutés. En conséquence
je rentre chez moi. Déclare Brothier en claquant la porte.
De
leur cotés les colonels Lancrenon et Chayla tentent de convaincre
Perrotat de rejoindre Oran. Celui ci en réfère une fois
de plus à Pouilly qui refuse tout net une fois de plus.
Gardy
vient d'essuyer 2 échecs successifs avec le général
Clausse, commandant de l'aviation d'Oran, qui refuse sèchement
de s'engager auprès de Challe et avec l'amiral Querville qui
a rallié la base de Mers El Kébir et accepte seulement
de poursuivre les missions contre le FLN sans intervenir pour ou contre
le putsch.
Un officier de Marine assure à Gardy que l'on peut prendre Mers
El Kébir dés que l'on aura les moyens, mais personne ne
les a.
Au
corps d'armée d'Oran, Argoud et ses quelques officiers sont débordés,
ils répondent aux civils de l'OAS, ils tentent de rallier les
hésitants, tandis que Pouilly multiplie coups de téléphone
et télégrammes pour ordonner la fidélitè
au gouvernement.
Il
faut intervenir rapidement contre Pouilly qui constitue une sorte d'Algérie
gaulliste à partir de Tlemcen.
Rien
n'est possible avant l'arrivée des 18ème et 14ème
RCP de Masselot et Lecomte. Ils sont parvenus à Alger dans la
nuit de samedi à dimanche et Masselot à voulu que ses
hommes dorment un peu avant d'entreprendre la route sur Oran .
Brothier
voit son obstination devenir payante dans l'après midi du dimanche.
Il voit ses officiers défiler devant lui pour lui demander de
reprendre son commandement, parmi eux, il a la surprise de voir le colonel
de Baulny.
Challe à voulu jouer la hiérarchie, elle se retourne contre
lui.
Gardy
et Argoud se battent sur tout les fronts, aucun des généraux
du corps d'armée d'Oran ne s'est rallié, mais surtout,
depuis que Pouilly installé à Tlemcen peut communiquer
avec Paris par le biais des télécommunications marocaines,
ils envoient des messages de fidélité envers de Gaulle.
Il faudrait pouvoir les remplacer, mais il n'y a aucune personne susceptible
de le faire.
Gardy
et Argoud sont donc décidés à faire taire Tlemcen
et ses fidèles, ce sera la mission 1ère du 14ème
et 18ème RCP.
Sur
la route entre Orléansville et Oran, Masselot est épuisé
par 3 nuits sans sommeil mais surtout découragé par le
manque de vigueur du mouvement.
Il constate que l'unanimité est loin d'être faite autour
du général Challe, le 18ème RCP à dût
virer dans le fossé un groupe de gendarmes mobiles qui voulaient
contrôler son convoi.
L'atmosphère qui règne à Oran n'est pas faite pour
rassurer Masselot, Gardy semble à bout de nerfs c'est Argoud
qui à prit toutes les affaires en main, mais face aux déclarations
de Pouilly, il ne fait pas le poids.
Argoud ordonne à Masselot,
- Il faut que vous éliminiez Pouilly demain, dés l'aube.
- Je vais d'abord lui téléphoner, sa femme est avec lui
?
- Non elle est restée à Oran , elle est ici dans ces appartements.
C'est
dans le salon de Mme de Pouilly que Masselot appel le général.
Les 2 hommes se connaissent bien, ils sont amis et un drame personnel
les unis, en effet le fils de Masselot à été tué
sous les ordres de Pouilly et celui de Pouilly est tombé sous
les ordres de Masselot.
- Alors Masselot vous venez m'arrêter ?
- Mon général c'est ridicule, j'ai bien trop d'estime
pour vous pour croire que je serais obligé d'en arriver là.
Et pour vous le prouver j'irais seul à Tlemcen demain matin,
mes 2 régiments ne dépasserons pas Bel Abbès, ils
n'interviendrons que si je ne suis pas rentré demain soir.
-C'est ça Masselot, à demain.
Masselot
rassure ensuite l'épouse du général.
Vers
19h30 Gardy appel Challe et lui transmet le bilan de la journée
qui n'est pas fameux. Personne ne peut remplacer les commandants de
secteur et la Légion Étrangère n'a pas marché
pour les faire plier par la force.
Il reste l'espoir qu'une fois Pouilly muselé par Masselot, tout
bascule encore.
A
Constantine :
Lorsque le général Zeller arrive à Constantine,
tout est calme.
Le colonel Ceccaldi et ses éléments de la 10ème
DP sont installée à la lisière de la ville.
Zeller entre dans le QG de Constantine, à son passage les officiers
disparaissent, les portes claquent. Ce n'est pas l'enthousiasme.
Il y rencontre le général Gouraud au borddu désespoir.
Gouraud cherche son chemin, malgré son télégramme
de fidélité à de Gaulle il n'est pas sûr
de souhaiter la victoire du gouvernement mais il est incapable de se
rebeller seul.
Zeller tente alors de le convaincre.
- Mon cher Gouraud, vous savez ce qui arrivera si nous échouons,
vous partirez comme tout les autres et s'en sera fini de l'Algérie
française. Vous aurez combattu pour rien.
Au bout d'une vingtaine de minutes Gouraud se prononce enfin.
- Oui, je vous suis.
- Vous me dites oui c'est bien, mais il faut que vous fassiez une proclamation
au corps d'armée et que vous obteniez l'accord de vos commandants
de zone.
- Ce ne sera pas facile, mais je vais pourtant essayer.
Zeller regagne ensuite l'aéroport.
Dans l'après midi, 2 télégrammes vont le rassurer.
Gouraud annule sa fidélité à de Gaulle et donne
l'ordre à ses commandants de zone de rallier le général
Challe.
Sera
t'il suivi par ses officiers ? Rien n'est moins sûr.
Le général Lennuyeux commandant la 14ème DI reste
fidèle au gouvernement de la France métropolitaine, le
général Ailleret renvoit sèchement le colonel Buchoud.
- Si des hommes passée à le rébellion viennent
sur mon PC je répondrais avec mes moyens. J'ai eu il y a 17 ans
la gestapo aux fesses et ceux là à coté sont des
enfants de cœur.
Ailleret déplace ensuite son PC de Bône à Gambetta
pour ne plus y recevoir de pressions.
En
fin d'après midi l'Algérie entière apprend que
le général de Gaulle doit parler à 20 heures.
A
Alger
Le général Salan arrive dans l'après midi au PC
de Challe, il a attendu en vain le mot code qui devait l'avertir de
quitter Madrid pour Alger, message codé que personne n'a envoyé.
Salan est accompagné par Susini qui reprend immédiatement
contact avec ses camarades civils de l'OAS.
Challe n'est pas ravi de son arrivée mais l'entrevue reste correcte,
Salan ne semble d'ailleurs s'occuper que des civils.
Challe installe donc Salan au GG et lui demande de s'occuper des affaires
civiles avec Jouhaud
en
se dirigeant vers le poste radio qui va lui permettre d'écouter
la déclaration de de Gaulle Challe fait le point sur la situation
qui n'est pas brillante.
Partout
les unités putschistes sont acclamées, on leur offre le
champagne mais on ne se rallie pas.
20
h, de Gaulle parle enfin :
«
Un pouvoir insurrectionnel s'est établi
en Algérie par un pronunciamiento militaire.
Les coupables
de l'usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines
unités spécialisées, l'adhésion enflammée
d'une partie de la population de souche européenne qu'égarent
les craintes et les mythes, l'impuissance des responsables submergés
par la conjuration militaire.
Ce pouvoir a une
apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a
une réalité : un groupe d'officiers, partisans, ambitieux
et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire
expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent
la nation et le monde que déformés à travers leur
frénésie. Leur entreprise conduit tout droit à
un désastre national.
Car l'immense
effort de redressement de la France, entamé depuis le fond de
l'abîme, le 18 juin 1940, mené ensuite jusqu'à ce
qu'en dépit de tout la victoire fût remportée, l'indépendance
assurée, la République restaurée ; repris depuis
trois ans, afin de refaire l'État, de maintenir l'unité
nationale, de reconstituer notre puissance, de rétablir notre
rang au-dehors, de poursuivre notre oeuvre outre-mer à travers
une nécessaire décolonisation, tout cela risque d'être
rendu vain, à la veille même de la réussite, par
l'aventure odieuse et stupide des insurgés en Algérie.
Voici l'État bafoué, la Nation défiée, notre
puissance ébranlée, notre prestige international abaissé,
notre place et notre rôle en Afrique compromis. Et par qui ? Hélas
! Hélas ! par des hommes dont c'était le devoir, l'honneur,
la raison d'être, de servir et d'obéir.
Au nom de la France,
j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés
pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant
de les réduire. J'interdis à tout Français et,
d'abord, à tout soldat d'exécuter aucun de leurs ordres.
L'argument suivant lequel il pourrait être localement nécessaire
d'accepter leur commandement sous prétexte d'obligations opérationnelles
ou administratives ne saurait tromper personne. Les seuls chefs, civils
et militaires, qui aient le droit d'assumer les responsabilités
sont ceux qui ont été régulièrement nommés
pour cela et que, précisément, les insurgés empêchent
de le faire. L'avenir des usurpateurs ne doit être que celui que
leur destine la rigueur des lois.
Devant le malheur qui plane sur la patrie et la menace qui pèse
sur la République, ayant pris l'avis officiel du Conseil constitutionnel,
du Premier ministre, du président du Sénat, du président
de l'Assemblée nationale, j'ai décidé de mettre
en oeuvre l'article 16 de notre Constitution. A partir d'aujourd'hui,
je prendrai, au besoin directement, les mesures qui paraîtront
exigées par les circonstances. Par là même, je m'affirme,
pour aujourd'hui et pour demain, en la légitimité française
républicaine que la nation m'a conférée, que je
maintien quoi qu'il arrive, jusqu'au terme de mon mandat ou jusqu'à
ce que me manquent, soit les forces, soit la vie, et dont je prendrai
les moyens d'assurer qu'elle demeure après moi.
Françaises,
Français ! Voyez où risque d'aller la France, par rapport
à ce qu'elle était en train de redevenir.
Françaises,
Français ! Aidez-moi ! »
A
Alger Challe et Zeller s'interrogent.
- On a peut être eu tort de ne pas brouiller son allocution !
Dit Zeller
- Oui, peut être. répond Challe qui téléphone
toujours.
Déjà
la caserne du régiment de Zouaves d'Alger composé d'appelés
métropolitains commence à s'agiter.
Aux fenêtres des cris et des injures fusent contre les putschistes.
Le capitaine Sergent dépêche une section de légionnaires
paras pour calmer les zouaves.
Voyant arriver les légionnaires du 1er REP précédé
de leur réputation de glorieux léopards, les zouaves préfèrent
rentrer dans leurs chambrées.
Mais la mal est fait, l'armée est coupée en 2 même
dans les unités fidèles à Challe.
Pour
les jeunes loups du 1er REP c'est la goute de trop.
Sergent, Godot, Degueldre, veulent en découdre pour réussir
le putsch, ils reprochent à Challe de garder le 1erREP et les
commandos de l'air à Alger au lieu de les envoyer sur Paris.
Au moins rallier par la force les hésitants, ils veulent jouer
la carte civile.
Les
jeunes officiers du REP sont sûrs de ne faire qu'une bouchée
des forces métropolitaines, Jouhaud et les colonels sont de cet
avis.
Jouhaud recense les moyens aériens dont il dispose en tout de
45 Nord 2500.
Le général Nicot patron de l'aviation à Parsi et
fidèle au putsch a prévenu ses amis d'Alger que la chasse
à été mise en alerte et qu'environ 20 % des pilotes
obéiraient à l'ordre d'ouvrir le feu.
Le
putsch des généraux, le déroulement (5)
Challe
surtout refuse encore.
Il confiera plus tard à Courrière :
- Partir pour Paris avec 3 ou 4 régiments de paras fidèles,
en laissant une Algérie qui n'était pas passée
de mon coté, jouer avec des effectifs infimes face à l'énorme
masse de l'organisation française, c'était ridicule. Si
l'armée entière avait été derrière
moi je n'aurais pas hésité, mais là ...
A
Paris :
Ignorant
les ennuis de Challe, dans la capitale on croit vraiment à une
attaque putschiste.
Se rappelant du plan « résurrection » de 1958. Toutes
les troupes de maintien de l'ordre sont concentrées avec leurs
chars prés des organes officiels du gouvernement, l'Élysée,
le palais Bourbon, Matignon...
On se méfie de l'armée, le général Vanuxem
à été arrêté car il devait prévoir
la prise d'un aérodrome pour l'arrivée sur Paris d'une
vague de 3 régiments de paras allégés.
Les
militaires sont consignés dans leurs casernes. Le premier ministre
Michel Debré a choisi de défendre les centre vitaux en
laissant libres les aéroports et les voies d'accès à
la capitale.
Pour
défendre ces points il choisit de s'adresser à la population.
A 23h45 il s'adresse à la France.
«
Des avions sont prêt à lancer ou à déposer
des parachutistes sur divers aérodromes afin de préparer
une prise du pouvoir […] Dès que les sirènes retentiront,
ordonne-t-il, allez -sur les pistes des aérodromes-, à
pied ou en voiture, convaincre ces soldats trompés de leur lourde
erreur."
Place
Beauvau, des centaines de volontaires se présentent, ils exigent
des armes pour « défendre la République »
, André Malraux harangue les volontaires en évoquant la
guerre d'Espagne et la résistance.
Les syndicats et les partis de gauche réclament « des armes
pour le peuple »
En
métropole, personne n'acceptera une victoire de Challe.
A
Oran :
Comme prévu, le 14ème et le 18ème RCP sous le commandement
de Masselot se mettent en marche sur Tlemcen pour neutraliser Pouilly.
Seulement Masselot à arrêté les 2 régiments
à Sidi Bèl Abbés, il s'engouffre dans une alouette
dont les 2 pilotes sont armés jusqu'aux dents alors que le colonel
para n'a aucune arme sur lui.
Arrivé
à Tlemcen, il rencontre Pouilly au bord du désespoir.
- Finissons en. Amenez moi dans le jardin et abattez moi. Dit Pouilly.
Masselot éclate de rire.
- Pour cela mon général il faudrait que vous me prêtiez
un pistolet
A force de discussion Masselot arrive à convaincre Pouilly de
se rendre à Alger ou Challe pourra certainement le convaincre.
Gardy
de son coté espère toujours faire changer d'avis au colonel
Brothier, mais rien n'y fait, Brothier à fait rentré la
compagnie de légion qui gardait l'état major d'Oran, c'est
une compagnie du 14ème RCP de Lecomte qui s'en chargera.
A
Alger Zeller, fou de rage fait arrêter Pouilly à la sortie
du bureau de Challe, en effet Pouilly à réussi à
faire transmettre le discours de de Gaulle par le biais des télécommunications
marocaines.
A
Oran c'est la débâcle, le général Perrotat
à repris le commandement de la zone et est décidé
à faire respecter la légalité.
L' Oranie est définitivement perdue pour les putschistes.
A Alger :
Challe
à comme convenu fait procéder à la libération
des classes de contingent prévu, il espère au moins s'attirer
la neutralité des appelés.
Mais le discours de de Gaulle à été entendu.
A Blida, la base aérienne est en état d'insurrection contre
le putsch, on y verra même flotter un drapeau rouge.
Au
sein même du 14ème RCP ça ne marche plus, le colonel
Lecomte recevra même une grenade sur son PC.
Les services de téléphone et de radio tenus par des appelés
sont sans cesse encombrés, Challe peine à téléphoner.
Du GG les colonels et Zeller le prient de faire une allocution pour
la foule massée devant le Gouvernement Général.
Challe
accepte de mauvaise grasse et parait devant la population entouré
de Salan, Jouhaud et Zeller. Ils prononcent chacun quelques mots, puis
Challe se retire afin de prendre un peu de repos, il demande à
son aide de camps.
- Réveillez moi quand la 13ème DBLE arrivera à
Alger.
Challe dormira bien, malgré l'annonce de son ralliement, la 13ème
DBLE n'a pas marché non plus.
Le
25 avril au réveil, Challe ne peut que constater la débalcle.
Personne à l'état major n'obéis plus aux putschistes.
Challe
ordonne alors de faire rentrer d'Oran les 14ème et 18ème
RCP, il pense que si il tien l'Algérois jusqu'au Sahara, il pourra
encore discuter, il ordonne de laisser les éléments de
la 10ème DP à Constantine.
Salan et Jouhaud tentent une fois de plus de faire fléchir Challe
et d'engager des civils dans l'affaire.
Mais
c'est non et toujours non. Challe sent la fin proche.
A
midi Challe réunis les chefs du putsch et annonce sa décision.
- Je me livre, dites à Paris que je ne veux qu'une seule condition,
qu'il n'y ai ni journaliste ni photographe à mon arrivée
en métropole.
Zeller proteste.
- Ah non, on est pas venus ici pour quatre jours, il va falloir se battre,
en Kabylie on peut mettre sur pied une organisation militaire de résistance.
Le colonel Cousteau arrive alors et annonce
- Inutile, les unités sont de plus en plus nombreuses à
se dresser contre nous, le discours de de Gaulle à porté.
A
16h Challe réunis les chefs de corps des régiments fidèles.
- Messieurs, rentrez dans vos garnisons avec vos unités. L'affaire
est finie. Nous avons échoués. Il faut maintenant en tirer
les conséquences. Je ne vous laisserez pas payés seuls,
rassurez vous ça n'est pas mon genre.
Le commandant Robin tente alors de faire fléchir le général
- Vous avez déclenché un coup, il faut aller jusqu'au
bout, nous y sommes prêts
- Non, Robin , ce n'est pas possible
- Alors dans ce cas c'est criminel d'avoir si mal préparé
ce coup.
- Le coup était parfaitement préparé pour ce que
je voulais faire. J'avais reçu des promesses, je n'ai fait qu'une
seule erreur d'estimation, jamais je n'aurais cru qu'il y ai autant
de salauds dans l'armée française.
Godard s'insurge à son tour.
- Lagaillarde avec 1 000 type à tenu une semaine et nous avec
2 divisions on flanche au bout de 4 jours, ça non !
Le ton monte rapidement, Challe se retire.
Le
capitaine Sergent arrive à son tour, il accuse violemment Challe
de trahison.
Salan tente de le calmer.
- Tout ceci est atroce, mais nous n'y pouvons rien.
- Si je peux encore aller lui tirer une balle dans la tête.
Il sort son révolver mais Salan l'arrête d'un geste.
Arrive
alors Jean Jacques Susinni qui demande à parler à Challe,
il s'entretient avec lui durant un long moment, puis Challe ressort
de son bureau et déclare aux autres généraux.
- D'accord, je viens avec vous au Gouvernement Général,
on mourra tous ensemble.
Pendant ce temps les gendarmes mobiles commencent à reprendre
les points névralgiques de la ville.
Au Gouvernement Général, l'ambiance est morne, les généraux
paraissent une dernière fois au balcon puis se retirent.
Challe dit alors à Saint Marc.
- Ça m'est égal d'être fusillé, mais je ne
veux pas recevoir de coups de pieds au cul des gardes mobiles.
- Venez avec moi à Zéralda mon général,
chez moi ça se passera proprement.
Jouhaud,
Salan et Zeller s'enfoncent dans la clandestinité avec les colonels
et quelques officiers subalternes du 1er REP.
A
l'aube c'est le commandant de Saint marc qui négociera la reddition
de Challe avec le général Héritier.
Le
putsch est définitivement terminé, c'est à présent
l'heure de l'OAS.
Merci à
Général
Wolf
Sources :
La préparation du Putsch des généraux :
Yves courrière, les feux du désespoir
Secrets des la 5ème république Rémy Kauffer
Pierre Sergent je ne regrette rien
Le
dernier quart d'heure avant le putsch : derniers préparatifs
:
Yves
Courrière, la guerre d’Algérie volume 3, les feux
du désespoir.
Pierre Sergent : je ne regrette rien.
Le putsch des généraux,
le déroulement :
Yves Courrière, la guerre d'Algérie tome 4
Pierre Sergent : je ne regrette rien
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