La campagne du réservoir de Chosin, novembre-décembre 1950
Par Frédéric Ortolland

1- La poussée vers le Yalu

Après l’incroyable réussite du coup de poker que représentait le débarquement d’Inchon l’idée de l’infaillibilité du général Mc Arthur fit son chemin dans les esprits. Pourtant, à partir de la poussée au nord du 38ème parallèle, il sépara délibérément la 8ème Armée du général Walton "Bulldog" Walker du 10ème Corps du général Edward Almond. A compter du 1er Octobre la 8ème Armée entamait sa traversée symbolique de l’ancienne frontière entre les deux Corées. Elle fit face à une forte résistance pendant environ une semaine avant de prendre Pyongyang le 19. La ligne de front ennemie s’était purement et simplement effondrée. Le 25, des éléments avancés atteignaient le fleuve Yalu et la frontière chinoise. Les deux divisions du 10ème Corps (1er Marines et la 7ème Armée) avaient pour but la prise des réservoirs de Chosin (Changjin en coréen ) par les Marines et de Fusen par l’Armée, chacun à environ 100 Km à vol d’oiseau du port de Hungnam. Elles devaient avancer le plus rapidement possible vers le Yalu afin d’encercler lors de leur jonction avec la 8ème Armée le restant des forces nord-coréennes. Ainsi séparées d’une centaine de Km par "l’épine dorsale" de la Corée - une chaîne de montagnes pouvant s’élever jusqu’à 1500 m - chacune des deux armées allait devoir subir seule son propre supplice. Le 10ème Corps débarqua fin octobre à Wonsan, rallia Hungnam et s’engagea vers Chosin sur la Principale Ligne de Ravitaillement (PLR), en fait la seule route praticable, bordée de falaises d’un côté et d’à-pics vertigineux de l’autre. La route commençait à Hungnam. Treize Km plus loin se trouvait Hamhung, puis Sudong à 46 Km, Chinghung-Ni à 10 Km, Koto-Ri à 16 Km, Hagaru-Ri à 18 Km et enfin Yudam-Ni à 22 Km. Cent vingt-cinq Km de ce qui allait devenir une des pires routes jamais foulée par les Marines. Après avoir franchi les 13 Km de pente raide menant à la passe de Fuchinlin et au plateau de Koto-Ri (850m) la PLR rejoint Hagaru à la pointe sud du réservoir. Puis la route monte jusqu’à la passe de Toktong (1 350 m) avant de redescendre dans la vallée de Yudam-Ni. Là, la route se sépare, soit vers le nord, soit vers l’ouest. Courant novembre, la 1ère Division se déploya le long de la PLR entre Koto-Ri et Yudam-Ni pendant que la 7ème division remontait le réservoir par l’Est à partir d’Hagaru.

2- L’intervention chinoise

La participation des Etats-Unis à la guerre sous l’égide de l’ONU alerta grandement les communistes chinois au pouvoir depuis moins d’un an. Une victoire américaine en Corée, associée au récent blocus du détroit de Taiwan, menacerait aussi bien leur sécurité que leurs intérêts idéologiques. Après la prise d’Inchon et de Séoul le front se rapprocha de plus en plus de la Mandchourie, région industrielle de 1ère importance. Les Chinois usèrent de différents canaux pour prévenir les Américains de leur possible intervention si ceux-ci devaient s’approcher trop près de leur frontière. Hypnotisé par l’idée d’une victoire totale Mc Arthur (et la majorité du Gouvernement) négligea ces allusions et le 1er Octobre les troupes sud-coréennes franchissaient le 38ème parallèle. Le 8, le président Mao Ze Dong autorisait les "volontaires" Chinois (en fait l’Armée de Libération Populaire sous les ordres de Peng De Huai- la Chine ayant par la suite nié la participation de Lin Piao, alors en disgrâce il et vrai, à la guerre) à franchir la frontière. La 1ère phase de l’offensive chinoise commença quand le 13 ème Corps attaqua à compter du 25 Octobre le 2ème Corps sud-coréen (ROK, Republic of Korea), étrillant sa 6ème Division. De fait, la trop grande extension des lignes fit porter la menace sur le 2ème ROK tout entier qui s’enfuit, laissant le flanc droit de la 8ème Armée à découvert. Le 8ème de Cavalerie US fut envoyé à la rescousse du 1er ROK désormais dans la ligne de mire chinoise à Unsan. Les Américains furent rapidement submergés et battirent en retraite le 2 novembre. De son côté le 10ème Corps fut pris à partie entre Sudong et Chinghung-Ni entre le 2 et le 6 novembre sans toutefois que les "volontaires" ne puissent enfoncer ses lignes. Au matin du 7 les troupes ennemies avaient disparu de la totalité de la ligne de front. Mc Arthur n’apprécia pas la gravité de ce qui venait de se passer malgré la retraite tactique de Walker. Persuadé d’avoir infligé une sévère défaite à la Chine et convaincu par les estimations indiquant la présence d’entre 16 et 34000 Chinois, il s’enferma dans l’idée qu’une avance rapide empêcherait toute nouvelle velléité d’intervention et fit reprendre la marche de ses 2 formations. A cette date, c’est en fait 300 000 Chinois qui se trouvaient en Corée du Nord.

3- La déroute de la 8ème Armée

Avec l’espoir d’en finir avant Noël les forces sous mandat de l’ONU avançaient toujours plus loin, étendant dangereusement leurs lignes- ainsi que l’avait prévu Peng De Huai- et mésestimant totalement les forces de l’adversaire. La 2ème phase de l’offensive chinoise débuta au soir du 25 novembre. Deux divisions du 13ème Corps (180 000 hommes au total) devaient détruire le 2ème Corps ROK en Corée centrale afin de couper la retraite des 1er et 9ème Corps US. Au soir du 26, le 2ème Corps était désintégré et les Chinois encerclaient la 2ème Division d’Infanterie (DI) US. Dans le même temps le reste du 13ème Corps attaquait le front des lignes de l’ONU afin de les clouer contre leur mouvement de flanc. Le 1er Corps battit précipitamment en retraite vers la côte. A ce stade, c’est toute la 8ème Armée qui était menacée d’encerclement. Mc Arthur n’autorisa la retraite de la 2ème DI que le 28 mais à cette date la 38ème Armée chinoise avait coupé la route de Kunu-Ri à Sunchon, investissant les collines et harcelant les soldats en déroute du feu constant de leurs armes et de leurs mortiers. Des quantités considérables de matériel et débris divers (tanks, artillerie, véhicules de transport…) furent abandonnés lors de ce qui s’apparentait désormais à une déroute. Le soutien aérien de l’ONU, notamment les bombardements au napalm, contint du mieux qu’il put la pression chinoise. N’ayant pas les moyens matériels de réellement bloquer la route, les "volontaires" durent laisser s’enfuir les soldats désorientés. Le 30 novembre les survivants de la 2ème DI (5 000 pertes) firent leur jonction avec la 27ème Brigade du Commonwealth dépêchée en urgence pour les relever. Le restant du 1er et du 9ème Corps battit en retraite par Anju vers la côte Ouest. Les Chinois n’avaient pas été assez rapides pour bloquer cette issue.

4- Chosin : Début de l’offensive

Les Marines reprirent leur progression le 27 novembre. Le soir même les Chinois lançaient leur attaque, pas uniquement sur les avant-postes mais sur plus de 50 Km le long de la PLR. Il sembla aux officiers que chaque unité des 2 régiments présents à Yudam-Ni (5ème et 7èmee) reporta être attaqué ce soir-là. Sans appui d’artillerie les Chinois se lancèrent frontalement à l’assaut par vagues successives, de nuit, à la grenade et à l’arme légère, stupéfiant les Marines par leur résolution et leur obstination à contre-attaquer malgré les pertes terribles qu’ils leur infligeaient. Malgré leur faible puissance de feu les Chinois étaient très largement supérieurs en nombre face aux Américains (1 contre 10 environ) et la tactique de la "vague humaine" faillit plus d’une fois l’emporter. De très nombreux combats au corps à corps furent reportés. Les cuisiniers et membres du personnel administratif durent prendre les armes à Koto-Ri et Hagaru où la colline de East Hill qui verrouillait la vallée au Nord-Est subit vague après vague les assauts ennemis. A Yudam-Ni les Chinois parvinrent même à atteindre le PC du 3/5 du lieutenant-colonel Taplett- tuant son commandant en second, le major Canney- avant d’être repoussés. Les Marines subirent de nombreuses pertes mais parvinrent à tenir leurs lignes. Au matin du 28 les Américains tenaient 3 secteurs isolés les uns des autres : Yudam-Ni (5e et 7e régiments), Hagaru (3/1) et Koto-Ri (2/1). Les Marines prirent rapidement conscience de la précarité de leur situation face à un ennemi très supérieur en nombre (12 divisions) et s’interrogèrent sur la poursuite de leurs objectifs. Hagaru, avec son terrain d’aviation et ses entrepôts de réserves à la jonction de la seule route d’évacuation possible n’était défendu que par un bataillon. Les forces US étaient dispersées sur des centaines de Km² de montagnes désolées le long de leur unique source de ravitaillement et par-là même des proies tentantes pour l’encerclement par un ennemi qui lui se déplaçait à sa guise. La nécessité d’une retraite s’imposait mais Almond mit du temps à en prendre conscience et ne consentit à cette mesure que 2 jours plus tard. Entre-temps, le commandant de la 1ère Division de Marines, le Major-Général Oliver P. Smith, mit tout en œuvre pour renforcer le nœud vital qu’était Hagaru.

5- Chosin : Task Force Drysdale

Le 28 novembre, 235 commandos des Royal Marines arrivèrent à Koto-Ri. Initialement prévus comme un groupe de reconnaissance, la situation exigeait de renforcer immédiatement Hagaru avec chaque homme disponible. Le 29 au matin les Britanniques, alliés à une compagnie de Marines (G/1) et une d’infanterie (B/31)- soit 922 hommes et 141 véhicules au total- et sous le commandement du lieutenant-colonel Drysdale, partit de toute urgence vers le Nord. La Task Force Drysdale (Groupe de Combat Tactique) rencontra l’ennemi quasiment immédiatement. Les hommes se déployèrent et partirent difficilement nettoyer les hauteurs qui les entouraient. Malgré le renfort d’une compagnie de tanks, à la tombée du jour (vers16h15) la TF n’avait progressé que de 6Km. Smith insista pour que l’avance se poursuive coûte que coûte. Le chef de la compagnie de blindés ne relevant pas du commandement de Drysdale, il refusa malgré la demande de ce dernier de distribuer ses chars le long du convoi et les massa en tête. Cette malheureuse répartition fit que lorsque la TF fut prise en embuscade le long d’un défilé que l’on appellera plus tard "hellfire valley" les hommes et les véhicules de transport se trouvèrent sans protection "lourde". A 22h, à 8km de leur base de départ, le convoi se trouva coupé en deux. Une partie des soldats de queue put retourner sur Koto-Ri au prix de nombreux combats. Les Marines américains et britanniques passèrent quant à eux la plus grande partie de la nuit à subir les assauts chinois. A minuit les premiers éléments du convoi durent forcer un nouveau barrage avant de pouvoir pénétrer en catastrophe dans Hagaru. 150 morts, 150 blessés, de nombreux prisonniers au moins 75 véhicules détruits et seulement 1/3 de la force initiale arrivée à bon port soldaient la tentative de percée de la Task Force Drysdale. Les 175 survivants des Royal Commandos furent immédiatement placés sous les ordres du 5ème Regiment pour repartir au feu.

6- Chosin : Task Force Faith

L’Armée et les Marines avaient deux missions séparées, de toute évidence non coordonnées. Comme prévu, les soldats avaient commencé à remonter Chosin par l’Est en direction de Fusen. Au soir du 27 novembre un PC temporaire était installée à Hudong-Ni, à 5 Km d’Hagaru.
3 bataillons avancés étaient positionnés 6 Km plus loin autour de la crique de Pungnyuri : 2 bataillons d’infanterie (3/31, 1/32) et le 57ème d’artillerie de campagne regroupés à cette date sous l’appellation de "Task Force Mc Lean". L’impréparation évidente de cette campagne d’hiver- pas de stocks de munitions, rations ou essence, pas de vêtements chauds, radio quasi inexistantes, fit que les batailles engagées le furent séparément, dans des conditions précaires et sans possibilité de soutien mutuel. Ce même soir les avant-postes de la TF furent repoussés au niveau du bataillon après de nouveaux furieux combats de nuit (spécialité chinoise) allant là aussi jusqu’au corps à corps.
Les 3 jours suivants allaient plus ou moins se passer selon le même schéma, à l’instar des Marines : bombardements aériens des Marines et de la Navy et harcèlement constant des Chinois de jour, violentes attaques de nuit. Le colonel Mc Lean fut capturé le 29 novembre. Il mourut 4 jours plus tard au cours de son transfert vers un camp de prisonniers. Les 2 autres chefs de bataillons étant blessés c’est au lieutenant colonel Don Faith qu’échut le commandement de la TF qui prit désormais son nom. Les Marines ne pouvant apporter un soutien autre qu’aérien et les positions de Hudong-Ni ayant été évacuées tant bien que mal, c’est sur ses propres moyens que devait compter la Task Force Faith pour rejoindre Hagaru. Les blessés ayant été entassés du mieux possible dans les camions le départ eut lieu péniblement le 1er décembre, toujours sous le feu constant de l’ennemi. La progression se fit dans des conditions atroces, chaque heure amenant son lot de nouveaux blessés à transporter. A la tombée de la nuit l’absence de couverture aérienne provoqua l’hallali. Le convoi fut proprement désintégré, Faith tué. Hagards, désemparés, pour beaucoup blessés et/ou souffrant de graves engelures (la température pouvait atteindre la nuit de –20 à –35°), 1000 survivants sur les 3000 que comptaient la force initiale finirent par rejoindre Hagaru, certains allant même jusqu’à traverser le réservoir gelé, parfois en rampant. Trois cent quatre vingt cinq hommes seulement furent jugés apte à reprendre le combat.

7- Chosin : De Yudam-Ni à Hagaru

Après avoir impatiemment demandé à ses subordonnés d’étendre leurs lignes de manière inconsidérée, le général Almond ne souhaitait plus que les revoir sur la côte. Malgré sa propostion d’abandonner tout le matériel sur place O.P. Smith était déterminé à conduire "une retraite honorable et en bon ordre", rapatriant dans la mesure du possible "le matériel avec lequel [les Marines] combattaient", véhicules et artillerie inclus. C’est de cette volonté des Marines (Almond était un général d’Armée) que partit la "légende" de la retaite de Chosin. Le 1er décembre les survivants des 5èm et 7ème Régiments commencèrent la première partie de leur voyage de retour vers Hungnam sur les 22 Km séparant Yudam-Ni d’Hagaru. Les bataillons se relayaient les uns les autres par sauts de puces sous le tir constant des mitrailleuses et des mortiers chinois. Les Marines ne pouvaient avancer qu’en envoyant section après section nettoyer les premières hauteurs en avant de leurs positions, chaque mètre étant âprement disputé à l’ennemi. Les blessés ne cessaient de s’entasser dans les camions ou même sur les capots des véhicules. C’est aussi grâce au soutien indéfectible de leur aviation que les Marines purent avancer. Même les pilotes ayant reçu des ordres de mission plus au nord gardaient quelques munitions en réseve afin de les larguer sur l’ennemi au retour. Régulièrement la colonne devait s’arrêter, bloquée par un barrage placé plus avant. C’était souvent le seul moment où ceux qui n’étaient pas au feu pouvaient fermer les yeux pour se reposer, quelques minutes seulement, les risques d’engelures graves voire de mort étant omniprésents sous les températures polaires de la Corée du Nord. Dans la journée du 2 la liaison était faite avec la poignée de rescapés de Fox 1/7 qui tenait la passe de Toktong seule depuis le 27 novembre, difficilement ravitaillée par les airs. L’après-midi du 3 décembre la tête de colonne pénétrait dans Hagaru, les éléments de queue le 4 au soir. C’est à cette date que l’on attribue à O.P. Smith la phrase qui stupéfia les journalistes présents à Hagaru ce jour-là : "Retraite ? Sûrement pas ! Nous ne faisons qu’attaquer dans une autre direction". Cette remarque, tout d’abord interprétée comme un extraordinaire défi à la réalité fut quelques temps plus tards expliquée comme tactiquement exacte : Les Marines attaquaient réellement dans une autre direction car il est impossible de battre en retraite quand on est encerclé.

8- Chosin : Retour à Hungnam

Bien que le premier et le plus grand danger encouru par la 1e Division ait été surmonté par le retour à Hagaru de 2 de ses régiments, personne ne se faisait d’illusions quant à la suite suite des évènements. Le reste du chemin jusqu’à Hungnam serait du même tonneau. L’aéroport d’Hagaru tourna à plein régime, évacuant les blessés les plus graves par les airs. Le 6 décembre la division se prépara à franchir les 18 Km qui la séparait de Koto-Ri. Il était prévu que tous les éléments auraient quitté la base du réservoir à la nuit tombée mais les combats qui ralentirent l’avant-garde du convoi mit l’arrière-garde, toujours à Hagaru, aux prises avec les Chinois qui commençaient à descendre des collines environnantes. Finalement les Américains purent s’extraire d’Hagaru, laissant derrière eux des tonnes de matériel brûlé ou détruit mais emportant leurs morts. Trente huit heures de marche sous la neige, 103 morts et 506 nouveaux blessés fut le tribut payé pour atteindre Koto-Ri. Là, les morts furent enterrés dans une fosse commune creusée à l’explosif dans la terre gelée. La mauvaise nouvelle suivante fut la destruction du pont de la passe de Funchinlin par les Chinois, pour la 3ème fois, mais cette fois pour de bon. Heureusement le Génie put rapidement mettre au point un pont en sections qu’ils parachutèrent à Koto-Ri. Le trajet entre Koto-Ri et Hamhung se passa dans des conditions similaires aux précédents ; froid, neige, fatigue, engelures, et toujours et encore la pression des Chinois qui parvenaient régulièrement à détruire un véhicule, bloquant la progression du convoi pendant plusieurs heures. Le 10 décembre les premiers éléments du convoi atteignaient Hungnam où les attendaient de nombreux bateaux. Petiti à petit les hommes embarquèrent, au fur et à mesure que les civils pillaient ou que le Génie détruisait l’énorme entrepôt qu’était devenu le port. Le 24 décembre l’évacuation était terminé et le port réduit en cendres par un bombardement sans grande justification militaire de la Navy. Malgré la conduite héroïque de sa "retraite" le 10ème Corps avait perdu la bataille. A eux seuls les Marines avaient supporté 4 400 pertes au feu et 7 300 autres plus particulièrement dûes aux engelures. Les pertes chinoises furent estimées à 37 500, dont une très grande partie là-aussi dûe au froid intense qui sévissait dans la région, les misérables tenues des soldats chinois et leurs conditions de ravitaillement étant sans commune mesure avec celles des Américains. Il est vrai que durant les derniers jours de sa longue marche vers Hungnam le 10ème Corps ne souffrait plus que sporadiquement des attaques ennemies. Eux-aussi étaient épuisés, au bout de leurs ressources. Mais ils pouvaient se vanter d’avoir gagné une bataille stratégique : Ils avaient repoussé le 10ème Corps, une force militairement très supérieure, hors de Corée du Nord. Les grandes offensives de Printemps allaient pouvoir se mettre en place.

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