Pourquoi
?
les dernières opérations du plan du général
Navarre ont causées des pertes sensibles aux divisions vietminh
du général Giap.
Navarre envoi alors son adjoint, le général Bodet, à
Paris pour présenter ses résultats et sa demande de renforts.
Le ministre des armées, René Pleven, écoute les
arguments lits les rapports mais ne donne pas de réponse.
L'un des plans de Navarre est de protéger le Laos, qui vient
de rentrer dans l'Union Française, pour cela il comprend qu'il
devra se débrouiller par ses propres moyens sans attendre de
renforts ni de soutien de Paris.
Navarre
conçoit donc son plan qui vise à occuper une vallée
au Nord Ouest : celle de Diên Biên Phu.
Dans les différents états major en Indochine, le plan
surprend, mais on ne s'oppose pas ouvertement, le commandant au Tonkin,
le général Cogny, n'adresse que de lègères
remarques au plan de Navarre.
Seule
opposition franche, celle du colonel Nicot, le patron de l'aviation
de transport. Les différentes opérations précédentes
ont bien usées le matériel dont il dispose, ses avions
ont besoins de révisions, de changement de pièces et ses
équipages de repos, il y va de la vie de son personnel.
Nicot en fait part à Cogny, celui ci fait alors transmettre une
lettre à Navarre pour lui signifier son désaccord.
Navarre ne veut rien savoir et Cogny se soumet.
Autre
problème, le corps de bataille Viet qui se déplace à
une vitesse étonnante, certains commandants de secteur craignent
de voir leurs places privées d'unités monopolisées
à Diên Biên Phu. Ce qui faciliterait la tache des Viets de prendre
ces secteurs sans pertes conséquentes.
Dernier
point sensible, l'armée Vietnamienne, qui doit à terme
remplacer l'armée française...
Hormis quelques bataillons d'élite encadrée par des paras
français ou des commandos elle semble plus apte à parader
qu'à se battre.
Navarre
semble se désintéresser des critiques et déclenche
son opération : Castor.
Opération
Castor :
Le
20 novembre 1953, le 6ème Bataillon de parachutistes coloniaux
(6ème BPC) du commandant Bigeard « Bruno »
et le 2ème bataillon du 1er Régiment de chasseurs parachutistes
(2/1 RCP) du commandant Bréchignac « la Brèche »
sont en alerte sur les terrains de Bach Mai et de Gia Lam.
L'ordre est donné de lançer l'opération « Castor ».
les Groupes de transports sont le GT 1/64 « Béarn »
qui dispose de 24 C47 Dakota sur sa dotation de 25, le GT2/62 « Franche
Comté » qui en dispose de 23 et le GT2/64 « Anjou »
qui n'en dispose que de 18 mais en aura 24 à la rotation de l'après
midi.
La
consigne de décollage est d'une cadence de 20 secondes entre
chaque appareil, avec un regroupement par 3 à 30 minutes du terrain,
à Gia Lam, un Dakota est happé par un trou d'air et s'écrase
au sol, on ne déplore que quelques blessés parmi les paras
et les mécanos.
Aprés 2 heures de vol, les 1ers C47 donnent le signal
- GO !
Les paras sautent à la verticale de Diên Biên Phu, les paysans
Thais sont pris de panique en voyant les 1ères corolles blanches
tomber du ciel.
Le 6ème BPC de Bigeard saute sur la zone de saut (DZ) « Natacha »
que l'on dit déserte. Mais Bigeard tombe en plein sur 2 compagnies
Viets à l'exercice, Bigeard est suivi par la 17ème compagnie
du génie para et par 2 batteries du 35ème régiment
d'artillerie légère parachutiste (35ème RALP).
Au sol le regroupement s'organise au milieu du combat, les mortiers
sont mis en batterie mais les colis d'obus sont tombés plus loin.
Le médecin du 6ème BPC, le capitaine Raymond est tué
pendant la descente.
Bigeard apprend enfin que les bombardiers B26 arrivent sur Diên Biên Phu, il arrive à dégager et à regrouper ses unités.
Le
2/1 RCP accompagné du PC du groupe aéroporté n°1
du Lieutenant Colonel Fourcade saute sur la DZ « Simone »,
à la suite d'une erreur, ils se retrouvent à 2 km plus
au sud.
En
cette première journée, le verdict tombe, les avions manquent,
les bataillons paras sont largués sur une trop grande étendue
et peinent à se regrouper.
Dans
l'après midi, à 15 heures, sur la DZ « Natacha »,
41 Dakotas larguent le 1er Bataillon de paras coloniaux du commandant
Souquet, la compagnie étrangère parachutiste de mortiers
lourds (CEPML), l'antenne chirurgicale para n°1 et quelques batteries
supplémentaires du 35ème RALP.
Ce
n'est qu'au soir venu que le 6ème BPC appuyé par le 1er
BPC arrive à conquérir Diên Biên Phu, il est 16 h 10.
Les
bataillons paras sont fortement composés de vietnamiens, au 6ème
BPC ils sont 200 sur 651, et au 2/1 RCP 420 sur 827.
L'encadrement composés d'officiers et de sous officiers français
fait ses preuves et les vietnamiens sont de solides combattants.
Le
21 novembre, à partir de 8 heures du matin, les renforts arrivent
à Diên Biên Phu.
Sautent, le 1er Bataillon étranger de parachutistes (1er BEP)
du commandant Guiraud, le Pc du GAP 2 du lieutenant colonel Langlais
et l'état major divisionnaire aéroporté (EDAP)
du général Gilles surnommé le Cyclope à
cause de son œil unique.
À 13h c'est le tour du 8ème bataillon de choc du capitaine
Tourret.
Langlais se casse à l'atterrissage et est évacué
sur Hanoï en passant le commandement du GAP2 au commandant Leclerc.
Le 22 Novembre arrive à son tour le 5ème bataillon de
parachutistes vietnamiens (5ème « Bawouan »).
l'opération
Castor est terminée, elle est une réussite, cependant
on se rend compte de certaines carences en matière de moyens
aériens.
Installation
du camp retranché :
Les
C47 reviennent quelques temps après avoir parachuté les
paras, ils larguent du matériel et de l'équipement, notamment
la piste d'aviation qui est assemblée après diverses péripéties.
Composée de plaques assemblables, elle est bricolée et
réparée et peut être ouverte à partir du
25 novembre.
On tente de parachuter un bulldozer, mal arrimé à ses
« pépins » il va se vomir dans la jungle,
un second est largué par un Fairchild C119, il atterrit en bon
état de marche.
L'armée
de l'air s'installe également, avec des chasseurs F8 Bearcat
et des avions d'observation Morane Criquet. Des hélicoptères
déposent le matériel radio nécessaire au guidage
de l'aviation et au bon fonctionnement de la tour de contrôle.
L'indicatif aérien de Diên Biên Phu est maintenant « Torri
Rouge »
Giap
est au courant de l'occupation de Diên Biên Phu, il donne l'ordre de
marche à ses meilleures unités, les divisions d'infanterie
308, 312 et 316 ainsi que la division d'artillerie la 351.
Giap sait que Navarre veut l'épreuve de force, Navarre à
choisi Diên Biên Phu pour contraindre Giap à une bataille rangée.
Le Vietminh est prêt à en découdre.Castor
désormais terminé le camp retranché est désormais
rebaptisé GONO, pour Groupement Opérationnel du Nord Ouest.
Les aviateurs n'hésitent pas à rebaptiser la cuvette,
le « bidet », le général Gilles,
le bouillant parachutiste ne semble pas si optimiste que Navarre et
Cogny, la vallée est encerclée par de nombreuses collines,
si les viets parvenaient à hisser leurs canons sur les falaises
le camp seraient sous leur feu direct.
Le
5 décembre 1953, une patrouille de reconnaissance composée
du 8ème Choc et d'une compagnie Thaï remonte à plus
de 30 km dans la montagne. Le 1er BPC et des unités du 2/1 RCP
remontent quand à eux le route provinciale 41. C'est aux environs
de Ban Him Lan que les viets se découvrent, ils chargent par
vague appuyés par des tirs de mortiers, les autres bataillons
paras arrivent à la rescousse et couverts par l'artillerie du
GONO, parviennent à décrocher.
Dans l'opération les français perdent 12 tués et
26 blessés.
Le
même jour, une patrouille de 2 chasseurs Hellcat est catapultée
depuis le porte avions Arromanche, les 2 chasseurs sont violemment prit
à partie par la DCA Viet
le
7 décembre, le général Gilles réclamant
incessamment son remplaçant le voit enfin arriver, il s'agit
du colonel Christian Marie Ferdinand de la Croix de Castrie. Un officier
venant des spahis marocains.
Gilles est presque en fin de séjour et très éprouvé
par les mois précédents, le vainqueur de Na San se retire.
Castrie à déjà servi avec Navarre en Allemagne
et au Tonkin avec de Lattre, on lui a fait miroiter que Diên Biên Phu
serait une base offensive, en attendant l'aviation livre 8 obusiers
de 105mm.
On
va également envoyer des chars à Diên Biên Phu, des M24
Shaffee, un escadron dont l'un des pelotons sera affecté sous
les ordres du lieutenant Préaud au PA « Isabelle »,
à 6 km au sud des autres positions.
C'est un officier du 1er régiment de chasseur à cheval
qui commandera les chars, le capitaine Hervouet.
Arrivés en pièces détachées par avions les
tanks sont assemblés par une unités de Légion,
la compagnie de réparation des engins blindés de la Légion
Étrangère (CREBLE).
On
aménage les points d'appuis (PA) « Béatrice »,
puis « Isabelle » sous le commandement du lieutenant
colonel Lalande, un légionnaire qui s'y installe avec le 1er
bataillon du 2ème régiment de tirailleurs algériens,
une batterie de 105, un pelotons de chars et le 3ème bataillon
du 3ème régiment étranger d'infanterie.
Les autres PA suivront, les « Anne Marie », « Claudine »,
« Huguette », « Dominique »
et « Eliane ».
Sur demande de l'aviation, dans le but de protéger la piste d'atterrissage,
on aménage ensuite « Gabrielle », dans
l'axe de la piste.
Rapidement,
le personnel du camp retranché se rend à l'évidence,
les patrouilles ne parviennent plus à sortir du GONO.
La base offensive conçue pour lancer des raids ne parvient plus
à se dégager, les viets sont là, le GONO sera donc
une base de défense.
Entre temps Langlais est revenu, il reçoit le commandement de
l'intervention, on installe des unités nouvelles à Diên Biên Phu dans le but de relever les paras, seuls demeurent sur place
le 1er BEP et le 8ème Choc comme réserve d'intervention.
Au
15 janvier 1954, les renseignements indiquent que les viets auraient
regroupés 21 bataillons d'infanterie, 3 groupes de canons de
105 et 4 bataillons de DCA.
Une
opération est lancée pour dégager le nord ouest
du GONO, avec le 5ème bataillon du 7ème régiment
de tirailleurs algériens (5/7RTA)qui occupe le PA « Gabrielle »
appuyés par les légionnaires du 3ème bataillon
de la 13ème demie brigade de légion étrangère
(3/13 DBLE).
L'opération
se solde par un échec, il y a des morts et des blessés,
les combattants sont difficilement remplaçables, Navarre déconseille
ce genre d'opérations.
Le
11 mars 1954, un tir d'artillerie viet se déclenche sur Diên Biên Phu, c'est la piste d'atterrissage qui est visée, un avion
Fairchild C119 est détruit. Il se trouvait là à
cause d'une avarie de moteurs.
Le 12 mars Cogny se pose à Diên Biên Phu en inspection, à
son départ,il est 15 h 30, alors que son Dakota roule sur la
piste les obus tombent de nouveau sur le terrain d'aviation, détruisant
2 Morane Criquet.
A 17h30 c'est un Bearcat qui est atteint par la DCA au cour d'une patrouille.
Au
soir du 12 mars 1954, de Castrie réuni ses officiers pour le
briefing du soir, le capitaine Noël, chef du 2ème bureau
de Diên Biên Phu annonce que les villages de la région ont étés
évacués par les viets.
De Castrie laisse ensuite tomber :
- Messieurs c'est pour demain, 17 heures.
À
la veille de la grande bataille, les forces françaises sont les
suivantes :
Légion
étrangère :
1er Bataillon de la 13ème Demi Brigade de Légion Étrangère
(I/13e DBLE), Chef de bataillon de Brinon
3e Bataillon de la 13ème Demi Brigade de Légion Étrangère
(III/13e DBLE), Chef de bataillon Paul Pégot
1er Bataillon du 2ème régiment étranger d'infanterie(I/2e
REI), Chef de bataillon Clémençon
3e Bataillon du (III/3e REI), Chef de bataillon Henri Grand d'Esnon
Armée d'Afrique :
2e Bataillon du 1er régiment de tirailleurs algériens
(II/1er RTA), Capitaine Pierre Jeancenelle
3e Bataillon du 3ème régiment de tirailleurs algériens(III/3e
RTA), Capitaine Jean Garandeau
5e Bataillon du 7ème régiment de tirailleurs algériens
(V/7e RTA), Chef de bataillon Roland de Mecquenem
1er Bataillon du 4ème régiment de tirailleurs marocains(I/4e
RTM), Chef de bataillon Jean Nicolas
Troupes
coloniales :
2e Bataillon Thaï (BT 2), Chef de bataillon Maurice Chenel
3e Bataillon Thaï (BT 3), Chef de bataillon Léopold Thimonnier
Armée vietnamienne :
301e Bataillon Vietnamien
Supplétifs :
2 Compagnies de Thaïs Blancs, Capitaine Michel Duluat
Reliquats des Compagnies de Supplétifs Militaires (CSM) du 1er
Groupement Mobile de Partisans Thaïs (GMPT 1), Capitaine Bordier,
provenant de Lai Châu
Groupement Wième, Lieutenant Réginald Wième
431e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 431)
432e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 432)
434e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 434)
413e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 413)
414e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 414)
415e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 415)
433e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 433)
272e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 272)
341e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 341)
416e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 416)
424e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 424)
On
notera que nombre d'unités ont été aérotransportées
avec au moins une partie de leurs supplétifs.
3e
Escadron de marche 1er Régiment de Chasseurs à Chevaldu
(3/1 RCC), Capitaine Yves Hervouët, équipé de 10
chars M24 Chaffee.
2e
Groupe du 4e Régiment d'Artillerie Coloniale (II/4 RAC), Chef
de bataillon Guy Knecht, avec 12 obusiers de 105
3e Groupe du 10e Régiment d'Artillerie Coloniale (III/10 RAC),
Chef de bataillon Alliou, avec 12 obusiers de 105 mm M2A1
11e Batterie du 4e Groupe du 4e Régiment d'artillerie Coloniale
(11/IV/4 RAC), Capitaine Déal, avec 4 obusiers de 155 mm
M114
1 Section du 1er Groupe Antiaérien d'artillerie Coloniale d'extrême-Orient
(1 GAACEO), Lieutenant Paul Redon, avec 4 affûts quadruples de
mitrailleuses de 12,7 mm
Groupe de marche du 35e Régiment d'Artillerie Légère
Parachutiste (GM/35 RALP), Chef de bataillon Millot, avec canons de
75 mm sans recul (SR)
Bataillon Artillerie Autonome Laotienne (BAAL), Capitaine Ladous
1re Compagnie Étrangère Parachutistes de Mortier Lourds
(1 CEPML), Lieutenant Erwan Bergot avec 12 mortiers de 120 mm
1re Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Étrangère
du 3e Régiment Étranger d'infanterie (1 CMMLE), avec 8
mortiers de 120 mm
2e Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Étrangère
du 5e Régiment Étranger d'Infanterie (2 CMMLE), avec 8
mortiers de 120 mm
31e
Bataillon de Génie (31 BG) (2 compagnies), Chef de bataillon
André Sudrat
En plus, de Castrie dispose du 8ème Choc et du 1er BEP en réserve
d'intervention sous les ordres de Langlais.
La Bataille :
Béatrice
:
le 13 mars 1954, à 17 h 15, un déluge d'artillerie s'abat
sur le camp retranché, les avions du GONO sont visés,
seul 3 chasseurs Bearcat , après avoir fait chauffer leurs moteurs
dans leurs alvéoles, arrivent à s'engager sur la piste
et à prendre l'air dans des conditions acrobatiques. Le reste
des forces aériennes du GONO est détruit au sol. Le Faichild
Packet est également touché par un obus viet.
Sur « Béatrice » les légionnaires
du 3/13 DBLE baissent la tête, l'artillerie du GONO semble incapable
de riposter efficacement aux tirs viets.
Dans son PC du GM 9 le Colonel Gaucher, patron de la 13ème DBLE
rend comte à de Castrie que ses légionnaires sont au contact,
il demande de l'artillerie pour les soutenir, mais le colonel Piroth
et ses pièces ne parviennent toujours pas à riposter.
Soudain, les tirs cessent sur « Béatrice »,
les vagues d'assaut Viets arrivent en masse, les légionnaires
du 3/13 DBLE ripostent, fauchant les Bo Doï par rangs entiers,
ils en viennent au corps à corps, et repoussent finalement les
viets.
Ceux ci reculent, remplacés de nouveau par l'artillerie, les
légionnaires consolident les tranchées à la main
sous le feu ennemi, le lieutenant Lemoine du 3/13 est tué, il
est 18h
18h30, la radio de Gaucher ne parvient plus à joindre « Béatrice »,
à force de patience, le radio arrive à attraper une émission
c'est une voix teinté d'un fort accent allemand.
- Ici Béatrice, dans PC tout le monde tué : un obus à
retard... Ici tout le monde est mort, Alles tot...
Gaucher saute sur le micro
- Passe moi un officier !
- Plus Officier.
Gaucher à comprit, la 11ème compagnie du 3/13 est anéantie,
les viets surplombent donc les positions de la 9ème et de la
10ème compagnie, Gaucher prend alors la pénible décision
de faire tirer sur les emplacements de ses compagnies pour déloger
les viets.
19h45, un, obus tombe en plein sur l'abri de Gaucher, le colonel légionnaire
est gravement blessé, des membres arrachés, il meurt à
20 h.
Vers
00h00 on entend encore les combats sporadiques des légionnaires
qui résistent toujours au nettoyage viet, les dakotas luciole
continuent d'éclairer.
La contre attaque, venue trop tard, ne récupérera que
14 légionnaires blessés que les viets ont renvoyés
en leur disant :
- Prévenez vos camarades que nous arrivons bientôt.
« Béatrice » est tombée
Au
PC de de Castrie c'est la consternation, avec la chute de Béatrice
et la mort de Gaucher, Giap vient de frapper un grand coup.
D'autant plus qu'un obus a frappé en plein sur le toit du lieutenant
colonel Langlais, patron des paras, l'obus a fait beaucoup de bruit
mais pas de casse.
C'est désormais Langlais le para qui remplacera Gaucher le légionnaire
au sous secteur centre, l'intervention est confiée au Lt Colonel
de Seguins Pazzis.
Gabrielle
:
Si Béatrice à subit les assaut répétés
des viets et à finie par être submergée, avec juste
de l'artillerie, les viets ont réussis à endommager moral
et personnel sur Gabrielle.
Au 5/7 RTA, le médecin à été tué
parmi les premiers. Le Commandant de Mecquenem, patron du 5/7, réclame
un autre médecin, sans succès, et donne l'ordre à
ses tirailleurs de se tenir prêts à repousser l'assaut
viet.
Entre temps, le 5ème Bataillon de paras vietnamiens du commandant
André « Dédé » Botella saute
sur Diên Biên Phu en renfort le 14 mars, à 14h45.
De son Coté de Castrie sait qu'il lui faut d'autres renforts,
mais il demande des obus avnt l'épuisement de ses réserves,
la nuit de « Béatrice » en a fait dépensé
6 000 coups, et il n'en reste que 20 000.
Son Chéf détat Major, le colonel Keller à eu une
grave crise nerveuse, il reste prostré dans son abri, il sera
renvoyé sur Hanoï.
Le colonel Piroth, patron de l'artillerie subit les reproches de Langlais
qui lui reproche l'inefficacité de ses tirs de riposte et également
la mort de Gaucher.
Sur « Gabrielle », Le Commandant de Mecquenem
voit arriver le sergent chef Soldati, infirmier de la Légion,
ce dernier bénéficie d'une grande expérience des
combats et réorganise immédiatement son infirmerie.
18h00, la préparation d'artillerie viet reprend sur « Gabrielle »,
2 batteries appuyées par des mortiers lourds pilonnent la position.
Les tirailleurs du 5/7 RTA restent à leurs postes de combat,
malgré la poussière et le bruit assourdissant.
19h45, à la tombée de la nuit, le pilonnage s'intensifie,
aux canons et mortiers lourds s'ajoutent des mortiers légers
et des mitrailleuses lourdes, bientôt rejoints par des pièces
de DCA.
20h00 les 1ères et 4ème compagnie du 5/7 RTA signalent
les vagues d'assaut viets en visuel, le pilonnage détruit un
par un les blockhaus de la 4ème compagnie et son PC.
Giap lance sa division d'élite, la 308, à l'assaut de
« Gabrielle » rebaptisée par les viets
« Doc Lap », (indépendance). Les bo doï
progressent vite, certains que les tirailleurs ont étés
écrasés par le matraquage de l'artillerie.
Les tirailleurs sont à leurs poste, un Dakota « luciole »
éclaire le terrain, au dernier moment les tirailleurs ouvrent
le feu, causant de larges brèches dans les rangs viets, l'artillerie
du GONO se met de la partie, écrasant et décimant un peu
plus les rangs de la 308.
Au PC du commandant de Mecquenem, les rapports arrivent, le nord de
sa position est en difficulté, le commandant dépêche
alors des groupes d'assaut équipés de lance flammes pour
dégager ses unités. La manœuvre réussit et
les viets commencent à reculer.
02h30, les viets reculent et les tirs d'artillerie cessent, Giap a ordonné
à la 308 de se replier devant les pertes subies.
Le Commandant de Mecquenem sait qu'il ne s'agit là que d'un sursis,
il fait le bilan de sa position, ses 2ème et 3ème compagnies
n'ont que des pertes légères, au nord par contre la 1ère
et la 4ème compagnie enregistrent des pertes assez lourdes, il
n'y a plus de réserves et 2mortiers de 81 sont détruits.
Giap est également décidé, il remplace la 308 par
la 312, 10 000 nouveaux bo doï se préparent à monter
à l'attaque.
03h30, la préparation d'artillerie reprend sur « Gabrielle »,
Giap a renforcé ses batteries, utilisant des obus à retard.
Après la destruction de tout les mortiers, des blockhaus et des
tranchées, la défense devient difficile, malgré
l'aide de l'artillerie du GONO qui se montre plus efficace que pour
« Béatrice ».
04h30, 2 obus à retard explosent dans le PC du 5/7 RTA, le commandant
Kah est affreusement mutilé, le commandant de Mecquenem est blessé
ainsi que tout ses officiers, le sergent chef infirmier Soldati est
tué dans l'explosion de l'infirmerie. Le PC du5/7 RTA est ravagé,
incapable d'assurer la liaison avec le PC GONO
C'est le capitaine Gendre, de son PC de la 3ème compagnie qui
va se charger d'assurer la liaison.
Castrie lui annonce qu'une contre attaque est décidée,
elle attend le petit jour pour se mettre en marche, il fut tenir jusqu'au
matin.
Mais les viets de la 312 arrivent en masse, à 08h00 le 15 mars
à la demande de la 4ème compagnie du 5/7 RTA, le capitaine
Gendre demande à l'artillerie de Piroth de tirer sur ses positions
pour les dégager.
Les salves font mouche et les viets stoppent leurs attaque, momentanément.
Dans le reste de leurs abris, les tirailleurs espèrent la contre
attaque, mais c'est un régiment viet de réserve le TD
165, qui attaque de nouveau.
La contre attaque ne vient pas, le lieutenant colonel Langlais refuse
de lâcher ses paras du 8ème choc et du 1er BEP. Après
de nombreuses hésitations c'est finalement le 5ème BPVN
arrivé la veille.
Le 5ème « Bawouan » a été
matraqué toute la nuit par les mortiers viets, il a subit des
pertes sensibles, de plus les paras vietnamiens sont basés sur
« Eliane »4, il leur faut parcourir un gros bout
de chemin avant d'arriver sur les emplacement d'attaque. Ils ne connaissent
pas le terrain.
La mort dans l'âme, de peur de dégarnir le réduit
central, Langlais accepte d'envoyer 2 compagnies du 1er BEP (capitaine
Martin et Domigo).
Le commandant Guiraud, patron du BEP exige de les accompagner
La contre attaque démarre alors que le jour est déjà
levé, les artilleurs viets la prennent aussitôt sous le
feu de leurs pièces. Giap a également mit en place un
bataillon de la 312 à un point de passage obligatoire pour accéder
à « Gabrielle », le village de Ban Khé
Phai.
Appuyés par les chars du capitaine Hervouët, les légionnaires
para de « loulou » Martin chargent, ceux de Domigo
retiennent les viets sur leurs positions.
Seulement, les viets sont maitres d'une grande partie de « Gabrielle »,
et appellent leur artillerie au secours. Devant le matraquage, Guiraud
demande des renforts, la réponse du GONO arrive :
- récupérez les compagnies restant sur « Gabrielle »!
C'est la confusion, captant le message, le capitaine Gendre ordonne
à ses tirailleurs de décrocher, Botella et ses paras vietnamiens
voyant cela appelle le PC du GONO et demande à ce que les chars
montent sur « Gabrielle » pour l'épauler
afin de reprendre la position.
La réponse arrive aussitôt.
- On ne peut plus rien pour vous, sauve qui peut !
Pendant ce temps, malgré le pilonnage, les légionnaires
paras et les chars arrivent à 400 m de « Gabrielle »
en attente des rescapés, le char « Smolensk »
est endommagé par un obus, le maréchal des logis Guntz
est tué net.
L'opération de recueil permet de ramener 150 rescapés
du 5/7 RTA ainsi que quelques légionnaires de la section de mortiers
de 120 avec leur chef, le lieutenant Clerget, blessé.
Tout les blessés vont êtres évacués sur Hanoï.
Les rescapés sont envoyés sur « Isabelle »
sous le commandement du Lieutenant colonel Lalande.
Avec les pertes de « Béatrice » et de « Gabrielle »,
la piste d'aviation se trouve directement sous le feu de la DCA Viet.
Les défenseurs ont perdus 658 hommes, 483 morts et 175 disparus
(la plupart prisonniers).
Lalande ne récupère que 120 tirailleurs et légionnaires.
Officiellement, « Gabrielle » est tombée
à 9h00. Malgré des nids de résistance esseulés
ou des tirailleurs tiendront encore jusqu'à 13 heures.
Au PC GONO, accablé par les reproches de Langlais et conscient
d'avoir sous estimé l'artillerie de Giap, le colonel Piroth se
suicide en dégoupillant une grenade.
En ce lundi 15 mars, le mauvais temps qui règne sur Diên Biên Phu empêche toute attaque sérieuse de l'aviation, pourtant
7 Bearcat du GC 2/22 Languedoc accompagnés par 3 patrouilles
de Hellcat de la flottille 11F de l'aéronavale attaquent les
batteries viets, après des pertes sensibles les avions français
rentrent sur leurs bases.
Dans les antennes chirurgicales, la situation est dramatique, aux blessés
de « Béatrice » et à ceux de « Gabrielle »,
s'ajoutent les blessés de la contre attaque manquée.
Anne
Marie :
Pendant ce temps, partis des bases de « Gabrielle »
les tranchées viets commencent à cerner « Anne
Marie » et arrivent également aux abords de « Dominique ».
Cette approche commence à inquiéter les Thaïs de
la 12 ème compagnie du bataillon Thaï n°3, commandé
par le capitaine Guilleminot. Ces hommes originaires de Son La et de
Ngia Lo sont trop éloignés de leurs famille et engagés
dans un combat pour lequel ils ne sont pas fait.
Faute d'un encadrement suffisant, ils désertent avec armes et
bagages abandonnant « Anne Marie » qui est prise
sans une perte par les viets.
Les autres Thaïs, resterons en revanche fidèles jusqu'à
la fin.
3
postions sensibles sont donc conquises par Giap, de Castrie est pessimiste,
le capitaine Noël, son chef des renseignements lui affirme que
les viets ont brulés leurs munitions et qu'ils ne pourront pas
êtres réapprovisionnés avant longtemps.
Le 16 mars, le 6ème BPC du commandant Bigeard « Bruno »
saute sur Diên Biên Phu.
L'espoir renait, Bigeard amène avec lui un bataillon d'élite
et une légende de chance et de sens de la manœuvre. Le 6ème
BPC à 20 mois de séjour en Indochine, il est presque rapatriable
et a été de tout les coups durs depuis Tu Lè jusqu'à
« Castor »
Bigeard a proposé à Cogny de sauter à la tête
d'un autre bataillon, mais les hommes du 6 sont aguerris et on ne peut
se passer d'eux.
Ils sautent prés de la position de Lalande, à Isabelle,
à 6km du centre principal.
Bigeard, mal remis d'un précédent parachutage se casse
à l'atterrissage, c'est dans une jeep affrétée
par Lalande qu'il rejoint le PC du GONO. Entre temps, son ami Botella
du 5ème BPVN l'a prévenu.
- C'est un beau bordel, tu auras du mal à changer quelque chose
!
Entre temps, Langlais a pris sur lui d'ordonner au 6ème BPC de
se regrouper sur la parti ouest du PA « Eliane »
4. Bigeard est furieux, il arrive dans le PC de Langlais.
- Mon Colonel, vous n'avez pas d'ordres à donner directement
à mon bataillon, le général Cogny m'a prévenu
qu'ici rien n'était fait sérieusement, j'ai bien l'intention
que ça change.
Langlais, bondit et hurle en désignant une poutre de l'abri.
- Je suis breton, tu es lorrain, nous allons frapper dans cette poutre,
nous verrons bien qui à la tête le plus dure.
Bigeard éclate de rire, Langlais aussi, les 2 officiers se serrent
la main, l'alliance est forgée.
Sur la PA « Eliane »4 le 6ème BPC s'installe,
rien n'est prévu pour lui, malgré l'artillerie viet qui
se met à tonner, Bigeard fait aménager les emplacements
de combat
le même jour, parachutage de l'antenne chirurgicale N°3 du
lieutenant Résillot qui va résider sur « Isabelle »,
dans ses rangs se trouve le quartier maitre Segalen, un infirmier de
la marine.
Toujours le 16 mars, un Dakota C 47 du GT « Franche Comté »
arborant les croix rouges tente de se poser à Diên Biên Phu,
mais les obus viets l'encadrent déjà, il remonte tourne
un moment, mais le PC aérien du GONO, « Torri Rouge »
lui interdit de se poser, il repars.
Le
17 mars, Langlais, décide de réorganiser sa défense.
« Anne Marie » 3 et 4 deviennent « Huguette »
6 et 7, sur ce dernier PA, les Thaï du BT 3 du capitaine Désiré
sont envoyés sur « Isabelle », remplacés
par la 1ère compagnie du 5ème BPVN.
La 4ème compagnie du Lieutenant De Wilde, du 6ème BPC,
est engagée pour tenter une reprise des « Anne Marie »,
elle est surprise par une salve de canons sans recul et des mitrailleuses
lourdes, la compagnie du 6 est contrainte de reculer.
13h50, un Dakota du « Franche Comté » piloté
par le lieutenant Ruffray, se pose sur la piste, il liovre quelques
caisse de plasma et ramasse 32 blessés, avant de remettre les
gaz et de re décoller dans des conditions acrobatiques, encadrés
par les obus viets.
Malheureusement, un obus viet tombe en plein sur un groupe de blessés
invalides restés au sol...
Le personnel de l'armée de l'air , les mécanos des Bearcats
et les responsables de la piste se trouvent affectés au 1er BEP
du commandant Guiraud.
A Hanoï, Navarre veut des têtes, il accuse l'aviation, le
colonel Nicot, vocifère et hurle, il défend ses pilotes
et équipages, de 3 700 heures de vol par mois, ses hommes sont
passés à 7 000, de plus les Dakotas doivent larguer entre
7 000 et 9 000 pieds, ce qui implique une grande dispersion des hommes
et du matériel parachuté, sans pour cela mettre les avions
hors de portée de la DCA viet.
Qui plus est, il n'est plus possible de récupérer les
parachutes, on commence à en manquer, on en commande de nouveau
en urgence à la métropole.
Le
19 mars, plusieurs appareils décident de se poser, tous feux
éteints pour évacuer les blessés, malgré
la discrétion, les viets se doutent de quelque chose et ouvrent
le feu, chaque avion remporte tout de même 19 blessés.
une petite unité de 38 supplétifs commandés par
le sergent chef Cadiou signale des tranchées arrivant sur « Dominique »
2, l'unité de supplétifs dépend du 3/3 RTA du commandant
Garandeau. Les tranchées se faufilent jusqu'à une centaine
de mètres de la position.
Cadiou ne dispose que d'un 57 sans recul et d'un lance flamme comme
arme lourde.
21
mars, le 1er BEP tente une ouverture de route vers « Isabelle »,
les viets sont là, bien embusqués, l'accrochage est violent,
il faudra l'intervention des chars de Hervouët et ceux de Préaud
venus d' « Isabelle », pour dégager
le BEP.
22
mars, un hélicoptère S 55 se pose sur « Isabelle »
pour évacuer des blessés, dont le lieutenant Gambiez,
fils du général, lieutenant de Légion, l'hélico
est touché au décollage, il s'écrase et prend feu,
les blessés ne peuvent être dégagés et périssent
dans les flammes.
Toujours
le 22 mars, une nouvelle tentative de percée vers « Isabelle »,
toujours avec le 1er BEP, les légionnaires paras sont frustrés
de leur victoire de la veille et sont pressés d'en découdre,
malgré cela, les viets de la division 304 tiennent bon, et une
nouvelle fois les chars doivent intervenir des 2 cotés pour dégager
le BEP.
Sur « Dominique » 2, les viets sont à 200mètres
des barbelés de la compagnie des supplétifs, durant la
nuit, les viets creusent des tranchées et amènent des
canons de 57 SR, ils bombardent les positions des supplétifs,
ces derniers ripostent, quelques jours plus tard, Dominique 2 et ses
défenseurs seront rayés des contrôles par le GONO,
Dominique 2 à été submergé.
À 22h un Dakota du groupe de transport « Béarn »
tente un poser pour une évacuation sanitaire, des viets embusqués
ripostent au FM, blessant le pilote et le mécanicien, le pilote
parvient à poser son C47 et à débarquer, les 2
aviateurs sont dirigés sur l'antenne chirurgicale du commandant
Grauwin, dés l'aube, les mêmes aviateurs reprennent les
commandes du Dakota et parviennent à décoller emmenant
25 blessés
A Cat Bi, une conférence d'état major décide d'employer
les C 119 Packet pour larguer des bidons de napalm sur les positions
viets autour de Diên Biên Phu
le 24 mars, le 6ème BPC de Bigeard parvient à accrocher
des éléments viets entre « Claudine »
et « Isabelle ». Des difficultés se présentent
sur « Huguette » 6, dangereusement investie par
les viets, au nord de la piste d'aviation.
Le 25 mars, les missions napalm se poursuivent à un rythme accéléré,
ils sont cependant réservés aux militaire, les pilotes
américains civils du Civilian Air Transport se chargent eux des
parachutages sur Diên Biên Phu.
« Huguette » 7 est continuellement harcelée
depuis les anciennes « Anne Marie », le 8ème
Choc de Tourret, en mouvement, se fait accrocher entre « Dominique ».
26
mars, un dakota est sérieusement touché, il est contraint
de se poser sur la piste secondaire, au sud, les canons viets l'encadrent
et l'équipage n'a que le temps de se jeter dehors avant la destruction
de l'appareil.
26 volontaires ont eu le temps de sauter en renfort, ils n'appartiennent
pas à une unité parachutiste, mais sont volontaires pour
sauter, en bloc, sans entrainement para préalable, on les surnomme,
les volontaires d'un saut, ils viennent de toutes les unités
possibles, avec comme seule envie de rejoindre les copains dans cette
bataille que tout le monde désigne comme LA bataille ultime.
Dans la nuit, 19 autres volontaires sont largués.
Une tentative de dégagement du PA « Huguette »
7 est effectuée par le 1er BEP et le 5ème BPVN.
27 mars, un Dakota sanitaire est endommagé par la DCA, l'infirmière
Geneviève de Galard est contrainte de rester à Diên Biên Phu, elle propose ses services au commandant Grauwin, les hommes la
surnommerons « l'ange de Diên Biên Phu »
28 mars, les sapeurs viets ne cessent de creuser des tranchées,
pour s'y opposer, ou du moin les limiter, les paras et les légionnaires
partent à l'assaut et les rebouchent tant bien que mal, particulièrement
aux abords de la piste d'aviation, on crée un nouveau PA, baptisé
« opéra », à l'est de la piste,
une compagnie du 8ème Choc s'y installe.
Les viets cherchent à grignoter le terrain autour des PA et à
les encercler.
Bigeard
à l'assaut de la DCA viet :
La
situation du pont aérien et des parachutages devient de plus
en plus critique, la DCA viet est de plus en plus précise et
meurtrière.
De Castrie convoque Bigeard.
- Bruno, il faut que tu aille me chercher cette DCA.
Bigeard à carte blanche du patron du GONO, il prend les moyens
qu'il juge le plus efficace.
Ça sera son 6ème BPC, le 8ème Choc, le 1er BEP
et le 1/2REI du commandant Clémençon, les blindés
d'Hervouët et les appuis d'artillerie et d'aviation disponibles.
Le 1er BEP sera en réserve prés de « Claudine »
et le 1/2REI servira d'unité de recueil
6h00 du matin, l'artillerie française ouvre le feu sur les positions
viets jusqu'à 6h15, l'aviation prend ensuite le relai durant
¼ d'heure.
6h30, le 6ème BPC et le 8ème Choc s'élancent à
l'assaut, le 8ème Choc est immédiatement au contact, il
tombe sur des bo doï de la 308, mais avec l'appui des chars et
de l'aviation, les paras de Tourret s'emparent de quelques positions
dépourvues de DCA. Les pièces sont plus loin, Tourret
engage alors sa manœuvre pour s'en rapprocher.
Au sud, le capitaine Lepage à prit la tête du 6ème
BPC pendant que Bigeard coordonne la manœuvre. Le lieutenant Vigouroux
anéanti un nid de 12,7, il est tué juste après.
La CIP du capitaine de Wilde est engagée pour déborder
Ban Ong Pet par le nord, elle est prise dans un violent combat au corps
à corps, de Wilde à une main arrachée, le lieutenant
Jacob le remplace, il donne l'assaut à une batterie de canons
de 20 mm, il tombe, frappé à mort.
À son PC, Bigeard fait donner la 3ème compagnie du 8ème
choc, appuyés par des chars pour dégager sa CIP, après
un violent affrontement, les chocs font leur jonction avec les paras
du 6ème BPC.
Venu d' « Isabelle », le peloton de chars
du lieutenant Préaud fonce sur Ban Ong Pet, il entraine dans
son sillage la compagnie Trapp du 6ème BPC qui bouscule l'adversaire
et arrive à la lisière du village, mais un tir d'arrêt
les bloque, ils ne peuvent plus avancer.
Bigeard alerte alors le 1er BEP et le 1/2REI, il ordonne le repli des
paras, le butin et les blessés sont chargés sur les chars.
Bigeard ramène en tout, 5 canons de 20mm, 12 mitrailleuses de
12,7, 14 FM et 2 bazookas, le 8ème Choc ramène 10 prisonniers.
Les viets ont environ 400 tués.
Les français ont 20 tués et 70 blessés.
De Castrie embrasse Bigeard
- Bravo, Bruno, tu a encore fait du bon boulot.
Malgré
la réussite de l'opération anti DCA, les viets ne se montrent
pas vaincus, les parachutages se font rares et imprécis, la piste
d'aviation est désormais condamnée, aucun avion ne se
posera plus à Diên Biên Phu. Les médecins sont inquiets,
que faire de tout les blessés?
Langlais
décide de faire transférer quelques unités, la
1ère compagnie du 1er BEP (Capitaine Luciani) est envoyée
sur « Eliane » 2, elle remplace le 1/4RTM.
La
Bataille des 5 collines :
30 mars, 18h00, un violent tir d'artillerie viet se déchaine
sur les positions « Dominique », « Eliane »
et « Huguette ».
La bataille des 5 collines vient de commencer, 2 divisions viets montent
à l'assaut de « Dominique » 1 et 2, les
tirailleurs algériens sont pilonnés, ils perdent la plus
grande partie de leurs officiers.
Ebranlés par le pilonnage,, les tirailleurs abandonnent la position
sans ordres, ils vont se réfugier pour la plupart dans des caches
creusées prés de la rivière Nam Youm, ils seront
les « rats de la Nam Youm ».
Sur « Dominique » 5, malgré quelques défections,
la position tient bien, en partie grâce à la batterie d'artillerie
de 105 du 4ème RAC, aux ordres du lieutenant Brunbrouck.
Il ordonne à ses artilleurs de tirer à 0 face aux vagues
d'assaut viets. Qui plus est, les mitrailleuses quadruplée de
12,7 se mettent de la partie.
Les viets ont de grosses pertes, ils tentent de se réfugier dans
un fossé, mais celui ci à été miné
par le génie
Les viets se replient en laissant plus de 200 tués sur le terrain.
31
mars, sur « Isabelle », les viets attaquent le
3/3 REI et les chars de Préaud qu'ils bloquent totalement à
hauteur de Ban Kho Laï, le char « Neumach »
est endommagé et remorqué jusqu'à « Isabelle ».
Depuis « Eliane » 4 Bigeard lance une contre attaque
sur « Eliane » 1 avec son 6ème BPC et des
éléments du 5ème BPVN, Tourret et son 8ème
Choc se lancent à l'assaut de « Dominique »2.
14h40, la 2ème compagnie du 8ème BPC, capitaine Pichelin,
bouscule les viets au sommet de la colline, mais Pichelin est tué
juste après.
De son coté, Bigeard à réussi sa manœuvre,
mais les paras ont subis de lourdes pertes et Bigeard ne peut pas conserver
les positions reprises.
Le bruit court que le 2/1 RCP du commandant Bréchignac va sauter,
à Hanoï on tergiverse, Cogny est « de sortie »
avec interdiction de le déranger !
Le 2/1 RCP ronge son frein sur les terrains d'aviation en attendant
l'ordre de Cogny, tandis qu'a Diên Biên Phu il aurait put être
à pied d'œuvre pour la contre attaque.
Langlais, furieux, crie à la trahison et ordonne à Bigeard
et à Tourret de décrocher.
Le repli s'amorce vers 15h30, les bo doï occupent immédiatement
« Dominique » 2 , « Dominique »
5 n'offre plus aucun intérêt pour le GONO, les Thaïs
qui tenaient le piton reçoivent l'ordre de se replier sur « Dominique »
3, suivis par les 3 pièces de 105 restantes qui sont remorqués
sur « Claudine ».
Bigeard et son 6ème BPC retournent sur « Eliane »
4
18h45,
les vagues d'assaut viets dfe la 312 et 316 s'élancent, les canons
positionnés sur Isabelle tapent dans la masse, mais les viets
avancent toujours. Les chars du capitaine Hervouët débouchent
dans le combat, , aussitôt les 57 SR viets les prennent à
partie, les chaffees « Ettlingen », « Smolensk »
et « Bazeille » prennent quelques mauvais coups
mais continuent le combat, le char « Mulhouse » est
endommagé à son tour, mais toujours opérationnel,
après une nuit de combats meurtriers les français restent
maitres de « Eliane » 2 et 4 et de « Dominique »
3.
1er
avril, « Huguette » 7, partiellement évacuée
est pilonnée par l'artillerie du GONO, puis une contre attaque
permet de reprendre la position.
17h00 « Eliane » 2 est attaquée par la
division 316, mais les paras, légionnaires et tirailleurs marcocains
résistent sans faiblir.
21h00, les assaut des bo doï arrivent à réoccuper
« Huguette » 7.
2
avril, le parachutage du 2/1 RCP commence, en plusieurs jours le bataillon
de « la Brèche » saute sur Diên Biên Phu,
le PC du bataillon rejoint le 5ème BPVN sur « Eliane »
4, Bréchignac prend le commandement de la position.
3
avril, à cause du mauvais temps, les parachutages ne suivent
pas, les vivres, munitions et médicament ne vont pas tarder à
manquer. Sous les ordres du colonel Nicot plusieurs avions tentent de
braver la météo, mais le balisage est quasi invisible
et 2 avions sur 3 rentrent aux terrains avec leurs stocks de colis.
« Eliane » 2 résiste toujours après
90 heures de combat, le reste du 2/1 RCP arrive enfin à sauter.
4
avril, malgré les parachutages de volontaires, de Castrie rend
compte à Hanoï qu'il ne dispose plus que de 6 925 hommes
valides, le règlement des TAP ne permet pas de parachuter plus
de 100 hommes par nuit.
De plus le colonel Sauvagnac, patron des paras au Tonkin s'oppose aux
sauts de volontaires non brevetés.
Le Lieutenant colonel Langlais, hors de lui, lui envoi un message.
- A Diên Biên Phu il n'y a plus ni paras, ni légionnaires ni
tirailleurs, il y a ceux qui veulent se battre et les autres !
5
avril, les paras de le Page du 6ème BPC et du capitaine Clédic
du 2/1 RCP attaquent « Huguette » 6 pour la rependre,
le succès est total.
Giap
accuse le coup, il attaque moins, de plus, le temps s'est amélioré
et l'aviation attaque les positions viets en pleine manœuvre, la
passe des avions laisse 800 cadavres sur le terrain.
Langlais décide de prendre Bigeard comme adjoint à l'intervention,
ce dernier décide
- il faut bluffer le viet, ne pas lui laisser l'initiative !
Bigeard veut reprendre « Eliane » 1, en prévision
de son attaque il fait creuser une tranchée partant d' « Eliane »
4, il fait régler les tirs de mortiers sur les tranchées
viets par lesquelles se font les relèves et le ravitaillement.
10
avril, après une minutieuse préparation de plan d'attaque,
le 6ème BPC et le 5ème BPVN attaquent « Eliane »1,
c'est un échec.
6h00, l'artillerie du GONO pilonne la position pour la préparer
aux assauts des paras. Les tirs sont suivis de fumigènes, aussitôt
les paras s'élancent.
Ils sont bientôt pris sous le feu de l'artillerie viet et accusent
de grosses pertes, pourtant ils continuent leurs efforts sans se laisser
démonter par les tirs viets, arrivent les chars du capitaine
Hervouët qui canonnent les blockhaus tenus par les viets, les équipes
lance flammes se mettent de la partie.
De plus les paras bénéficient de l'appui des armes automatiques
des autres position et de 40 tubes de mortiers de 81 placés par
Bigeard.
Les paras arrivent enfin à enlever la position tenue par un bataillon
viet, qui avait été fortement réduit par la préparation
d'artillerie.
« Eliane » 1 est reprise, le 6ème BPC à
perdu 30 % de son effectif.
Les
3ème et 4ème compagnies du 2/1 RCP arrivent pour relever
les unités d'assaut, mais à peine installées sur
le PA, les paras de Bréchignac essuient un violent tir d'artillerie
viet qui se propage sur le PC et sur les positions des canons français.
18h45, Giap lance un régiment entier de la 316, véritable
marée humaine, les paras s'accrochent mais doivent céder
du terrain, à 20h les viets atteignent le sommet de la colline,
les paras s'accrochent toujours.
Bigeard a suivi le déroulement des combats à la radio,
refuse catégoriquement d'abandonner la position après
tant de sacrifices, il engage alors une maigre réserve, 2 compagnies
du 1er BEP très réduites, en tout une centaine de légionnaires
paras.
Giap, lui, engage également des renforts, c'est un bataillon
au grand complet qui arrive.
Les Légionnaires montent au front en chantant la chanson du 1er
BEP
- Contre les viets, contre l'ennemi
partout ou le combat fait signe...
Plus
tard dans la nuit, Bigeard engage encore les 2ème et 3ème
compagnie du 5ème BPVN pour ne pas etre en reste, les paras vietnamiens,
qui n'ont pas de chant de tradition, entonnent la Marseillaise en attaquant,
à 2h00 du matin, les paras sont maitres du terrain.
Entre
temps dans la nuit les 1ers éléments du 2ème BEP
du commandant Liesenfelt sautent sur Diên Biên Phu, ils sont aussitôt
engagés dans la bataille, en relevant le 2/1 RCP.
400
viets gisent sur le terrain, Giap à relevé de son commandement
le colonel qui n'a pas réussi à reprendre « Eliane »1.
14
avril, Un message de Hanoï arrive, de Castrie est promu général,
Langlais colonel, et Bigeard lieutenant colonel.
Il n'y a pas les galons correspondant, juste les étoiles de de
Castrie, celui ci donne ses galons de spahis rouges à Langlais
qui les noircira à l'encre de chine.
18
avril, sur « Isabelle », le 3/3 REI se fait accrocher
par un gros élément viet, il est dégagé
par les chars de Préaud.
23
avril, « Huguette » 1 tombe aux mains des viets,
le temps est exécrable, des puits torrentielles font que tout
le monde patauge dans la boue.
Le sommeil est difficile et sommaire, les vivres manquent, il ne reste
que du café et des cigarettes pour tenir.
Le reste du 2ème BEP a été parachuté depuis
quelques jour, mais il ne lui reste que 380 hommes.
De Castrie décide de l'engager dans une contre attaque, Bigeard
et Langlais sont contre, il ne reste que le reliquat du 2ème
BEP comme réserve.
Le général ne veut rien savoir et maintient son opération.
15h00, une préparation de 1200 coups de canons, 12 chasseurs
bombardiers arrivent sur zone protégeant 4 B 26.
le 2ème BEP s'élance.
L'opération est une catastrophe, le manque de coordination, les
mauvaises transmissions obligent le 2ème BEP à se replier
en ayant subi de lourdes pertes. 150 légionnaires paras sont
hors de combat, les viets ne sont plus qu'une poignée sur « Huguette »
1, l'artillerie française à été efficace,
mais faute de réserve, il aurait été impossible
de s'y maintenir.
Langlais devant l'amplur des pertes fusionne le 1er et le 2ème
BEP, il en donne le commandement à Guiraud.
Le
même jour, un Hellcat de la 11F à été touché,
le pilote saute en parachute, c'est l'enseigne de vaisseaux Klotz, qui
tombe entre les positions viets et celles du 3/13 DBLE, la 10ème
compagnie du capitaine Philippe du 3/13 emporte la décision,
les légionnaires accueillent désormais un autre marin,
en plus de l'infirmier dans le camp retranché.
26
avril, un autre Hellcat de la 11F est abattu, le second maitre Robert
saute en parachute mais il tombe sur les Viets, prisonnier, il mourra
sur la route des camps de prisonniers.
A la fin de la bataille des « Huguette », les
antennes chirurgicales regorgent de blessés, le patron des « toubibs »
va trouver le Lieutenant colonel Bigeard et lui demande :
- Bruno, tu a poids nécessaire pour faire cesser ces combats
inutiles, il faut arrêter le massacre.
- Toubib, occupez vous de votre travail et nous du notre, alors nous
nous en sortirons peut être.
30
avril, la Légion fidèle aux traditions célèbre
Camerone, les promotions aux grades de légionnaires et caporal
d'honneurs sont accordées à divers officiers.
1er
mai, les bo doï attaquent partout sur toutes les positions, à
la proportion d'un bataillon pour une compagnie réduite française,
les volontaires d'un saut arrivent toujours, mais ils ne suffisent plus
à alimenter les renforts.
Bigeard est contraint de demander des renforts parmi les blessés
les moins grave, Grauwin s'exécute et à la surprise de
voir de grands mutilés ou des blessés graves se présenter.
Grauwin doit alors se fâcher pour les faire retourner à
l'antenne médicale.
2
mai, au petit matin, « Eliane » 1, « Dominique »
3 et « Huguette » 5 sont submergés par
un régiment de la division 308.
3
mai, 1h15, les 1ers éléments du 1er BPC du capitaine de
Bazin sautent sur Diên Biên Phu, la 2ème compagnie du capitaine
Edme.
4
mai, c'est la 3ème compagnie du capitaine Pouget du 1er BPC qui
saute à son tour, accompagnée par le capitaine de Bazin,
et son PC.Aide de camp de Navarre, Pouget à tout « plaqué »
pour rejoindre ses copains dans l'enfer de Diên Biên Phu.
Bazin se présente à Langlais et Bigeard, il est mécontent.
- qu'est ce qu'on nous envoi foutre ici, c'est perdu et mes hommes sont
fatigués !
- Ferme là ! Jette Bigeard
- On ne vous demande pas votre avis, on vous demande juste de vous faire
casser la gueule avec nous! Conclut Langlais.
Bazin sera gravement blessé par un obus viet.
Une partie de la 4ème compagnie du 1er BPC saute à son
tour dans l a nuit du 4 au 5 mai.
Ces
derniers sont envoyés en renfort de la 2ème compagnie
du 2/1 RCP sur « Eliane » 4, les 2ème et
3ème compagnie du 1er BPC sont envoyés sur « Eliane »
2 pour relever les compagnies du 1/13 DBLE.
6
mai, en fin de nuit, le parachutage du reste du 1er BPC sautent à
leur tour, mais la DCA intervient et empêche le parachutage, seul
94 paras arrivent en renfort, le reste rentre à Hanoï.
7
mai, au matin, le BEP contre attque sur « Eliane »
2, les survivants du 6ème BPC arrivent à reprendre « Eliane »
10, quand aux 50 derniers paras du 2/1 RCP, ils reprennent « Eliane »
4.
La réaction de Giap est violente, il engage immédiatement
2 régiments reposés, « Eliane 4 et 10 disparaissent.
Bréchignac demande à l'artillerie du GONO de cesser le
tir sur ces postions.
- ne matraquez plus, il y a trop de blessés.
La position de Botella est également submergée, « Eliane »
4 et 10 ne répondent plus.
12h00,
Bigeard et Langlais réunissent les chefs de bataillon, Tourret,
Guiraud et Clémençon, ils s'entendent sur une percée
« coup de poing ». La percée du sang.
Bigeard expose son plan.
- Nous refusons le KO, nous tenterons de forcer le passage en plusieurs
endroits avec différentes colonnes.
Une heure plus tard, la réponse tombe, c'est inutile, il y a
trop de blessés.
Giap
engage ses dernières forces d'artillerie, les « orgues
de Staline » ouvrent le feu sur Diên Biên Phu.
Une colonne de secours commandée par le colonel Godard est en
route, composée de partisans du GCMA, elle doit se porter en
avant de la percée du sang pour l'épauler, mais lorsque
Diên Biên Phu tombera, la colonne Crevecoeur sera à plus de 10
km d' « Isabelle ».
Sur
« Isabelle », Lalande est autorisé à
faire un baroud d'honneur, il dispose encore de 2000 coups de 105, mais
n'a plus qu'un seul canon.
Dans
le réduit central, Langlais donne l'ordre de détruire
les machines à écrire, l 'équipement, et les
dossiers. Les canons et les mortiers sont sabotés, culasses soudées.
Les derniers char Chaffee sont détruits, les équipages
font tourner les moteurs à fond sans huile.
De Castrie se retrouve en liaison radio avec le général
Cogny
- Allo, Allo, Castrie ?
- mon général ?
- Dites moi, mon vieux, il faut en finir, maintenant, bien sûr,
mais pas sous forme de capitulation. Cela nous est interdit, il ne faut
pas lever le drapeau blanc, il faut laisser le feu mourir de lui même,
mais ne capitulez pas, cela abimerait tout ce que vous avez fait de
magnifique jusqu'à présent.
- Bien mon général, mais je voulais préserver les
blessés.
- Oui, seulement, j'ai un papier moi : je n'ai pas le droit de vous
autoriser à faire cette capitulation. Alors faites ça
au mieux, mais il ne faut pas que cela finisse par un drapeau blanc,
tout ce que vous avez fait est trop beau pour que l'on fasse cela. Vous
comprenez mon vieux?
- Oui mon général
- Allez, au revoir mon vieux.
Le
papier cité par Cogny contient les ordres de Navarre qui interdit
de hisser le drapeau blanc sur Diên Biên Phu.
17h30,
les viets arrivent au PC du GONO, Langlais a brulé son béret
rouge, Bigeard s'est camouflé parmi la foule des simple soldats,
il espère s'évader, mais il est reconnu et fait prisonnier.
Le réduit central est tombé. Pourtant autour du sergent
Kubiak de la 13ème DBLE un petit groupe de combattants continuerons
le combat jusqu'à plus tard.
Sur
Isabelle, Lalande, n'apprendra qu'à 18h30 la chute du PC GONO,
il tente une sortie de nuit, guidés par les derniers tirailleurs
thaïs, mais sa tentative est repoussée et coûte encore
des hommes.
À 1h50, Lalande transmet son dernier message.
- Sortie manquée, ne peut plus communiquer avec vous !
Il fait ensuite détruire ses postes.
8
mai 1h50, le camp retranché de Diên Biên Phu est tombé.
Plus
de 10 000 hommes sont capturés, ils seront emmenés à
marche forcée sur les camps de la mort viets, un peu plus de
3000 survivront.
Les
Chiffres :
Pertes
aériennes :
15 morts, 33 disparus, 6 blessés, 43 prisonniers dont ceux du
PC « Torri Rouge » de Diên Biên Phu.
Aéronavale
:
11F (Hellcat) : 4 pilotes tués
3F (Helldiver) : 2 pilotes
14F (Corsair) : 2 pilotes
28 F (Privateer) : 2 équipages tués, sauf 2 prisonniers.
Américains du CAT : 2 tués, 1 grièvement blessé.
Pertes
du camp retranché
- 13 mars, effectif de 10 813 hommes
- Renforts parachutés : 4 306 hommes
total : 15 119 hommes
moins
les evasans : 326 hommes
total : 14 793 hommes
au
7 mai
- 1 726 tués
- 1 606 disparus
- 1 161 déserteurs
prisonniers
: 10 300 hommes dont 4 436 blessés.
Du 13 au 28 mai, les viets rendent 858 blessés grave.
9
442 hommes emmenés en captivité, seul 3 290 seront rendus
à la fin de la guerre.
Soit 7 708 morts ou disparus.
Sources
:
Colonel Langlais, Diên Biên Phu
Général Bigeard, Pour une parcelle de gloire
Général Gaget, la saga des paras
Pierre Sergent, je ne regrette rien
Historica hors série 1 et 2
Erwan Bergot, la Légion au combat
Erwan Bergot, Bataillon Bigeard
Commandant Grauwin, médecin à Diên Biên Phu