Le
4 octobre 1910, ayant fait emprisonner son rival Francisco Madero, Porfirio
Diaz était réélu président pour la période
de 1910 à 1916.
Madero déclarait nulles ces élections et lança
un appel aux armes.
A cette date éclata la révolution à Puebla et à
Chihuahua.
En Basse-Californie, Ricardo Flores Magôn se souleva et s'empara
provisoirement de Mexicali.
Six mois après le soulèvement du 20 novembre Porfirio
Diaz était vaincu.
Le 21 mai 1911 était signé l'accord de Ciudad Juarez et
Porfirio Diaz, maître absolu du Mexique durant trente ans, partit
pour l'Europe.
Madero entra à Mexico le 7 juin et était élu président
en octobre 1911. Hélas, Madero tenta de détruire la tradition
gouvernementale de l'ancien gouvernement...avec les éléments
mêmes qui la composaient et qui en avaient profité. Les
révolutionnaires qui exigeaient l'accomplissement des demandes
de la révolution finirent par prendre les armes.
C'est ce que firent Emiliano Zapata dans le sud et Pascual Orozco dans
le nord.
A cette époque, les campagnes formaient une véritable
poudrière : 1% de la population possèdait 97% des terres,
et 90% des ruraux étaient exploités sur les grands domaines.
Dès 1911, Emiliano Zapata proclamait le plan d'Ayala (expropriation
des grands propriétaires).
Les réactionnaires se levèrent également contre
Madero, et le général Bernardo Reyes se joignit à
la révolte avec quelques éléments.
Cette révolte échoua et Reyes se livra à Linares
en décembre 1911 et fut emprisonné dans la prison militaire
de Santiago Tlaltelolco.
Félix Diaz, neveu du dictateur Porfirio Diaz déchu, se
souleva à Veracruz, en octobre 1912, et au bout d'une semaine,
il fut arrêté et emprisonné à la prison de
Santiago Tlaltelolco.
Le dimanche 9 février 1913, les forces d'artillerie de Tacubaya
et des militaires arrivèrent à la ville et ouvrirent les
portes de la prison de Santiago Tlaltelolco aux généraux
Bernardo Reyes et Félix Diaz qui, accompagnés de Manuel
Mondragôn, se dirigèrent vers le palais national, en pensant
qu'il était déjà entre les mains des forces insurrectionnelles.
Mais le général Lauro Villar tira sur les insurgés
qui avançaient sur la place de la Constitution.
Le général Bernardo Reyes fut tué et ses alliés
Félix Diaz et Manuel Mondragôn fuirent.
Le président Madero surveilla les opérations pour étouffer
la rébellion et donna le commandement des troupes au général
Victoriano Huerta qui avait déjà vaincu, le rebelle Pascual
Orozco à la bataille de Bachimba.
Mais Huerta trahit le gouvernement et au bout d'une semaine, il faisait
prisonnier le président Madero et le vice-président Pino
Suàrez.
Le jour suivant leur arrestation, sous prétexte qu'ils essayaient
de fuir, ils furent assassinés.
Après avoir assassiné Madero, le général
Huerta s'empara de la présidence pour rétablir l'ancienne
politique.
Les assassinats de Madero et de Pino Suàrez indignèrent
et émurent le pays.
Le 8 mai 1913, Ignacio Pasqueira, gouverneur de l'Etat de Sonora, renia
Huerta, et nomma le général Alvaro Obregôn chef
de la section de guerre.
Au même moment, Venustiano Carranza, ancien gouverneur de l'état
de Coahuila, renia également Huerta et en appela le pays à
prendre les armes.
Victoriano Huerta abdiqua le 15 juillet 1914 et quittait le pays. Le
gouvernement des USA. intervint à cette période.
Le président Woodrow Wilson, récemment nommé président
des USA voyait avec plus de sympathie le mouvement révolutionnaire
et se déclara ennemi de Huerta et intervint alors dans la lutte
en ordonnant l'occupation du port de Veracruz par les forces de la marine
de guerre nord-américaine, dans le but d'empêcher que Huerta
ne reçoive un chargement d'armes que lui apportait un bateau
allemand. Pourtant, les Mexicains refusèrent cette occupation
et les Américains se heurtèrent à une résistance
dans laquelle moururent quelques militaires et civils. Les groupes révolutionnaires
qui se multipliaient dans tout le pays, eurent trois principales figures
emblèmatiques : Emiliano Zapata, Francisco Villa, et Venustiano
Carranza. Emiliano Zapata se concentra dans la zone de l'Etat de Morelos,
favorisant la répartition de la terre aux paysans. Francisco
Villa, guerillero sans pitié et brutal, se vengeait des puissants
qui maintenaient le peuple mexicain dans la misère et l'ignorance.
Venustiano Carranza, quant à lui, premier chef de l'armée
constitutionnelle, homme énergique, sut s'entourer de collaborateurs
capables pour planifier et établir un gouvernement.
La rivalité entre les trois chefs ne pourrait se régler
que par les armes. En décembre 1914, le gouvernement de la Convention
dirigé par Eulalio Gutiérrez arriva dans la ville de Mexico,
et en janvier 1915, commencèrent les campagnes de l'armée
constitutionnaliste de Venustiano carranza pour récupérer
le terrain perdu.
La lutte reprit et les groupes révolutionnaires se trouvèrent
dans l'alternative de s'unir avec Villa ou Carranza. Les armées
de Zapata, quant à elles, continuèrent à soutenir
le général Suriano.
En juillet 1915, les forces de Carranza occupèrent Aguascalientes,
San Luis Potosi, Zacatecas et Querétaro et, le 2 août,
elles s'emparèrent de la ville de Mexico.
En octobre, Carranza transporta son gouvernement de Veracruz à
Mexico, et le 19 août 1915, les USA., ainsi que les principaux
pays d'Amérique du Sud, reconnaissaient le gouvernement de Carranza.
Pour mettre fin à la lutte, les USA, décrétèrent
l'embargo sur les armes à destination du Mexique (sauf pour celles
destinées à Carranza).
Sans ravitaillement, la situation de Villa était désespérée.
En janvier 1916, acculé, accusant les Américains d'être
les reponsables de sa défaite, il arrêta un train dans
la gare de Santa Isabel et fusilla quinze nord-américains. Le
8 mars 1916, il entra dans la ville de Colombus aux USA. et tua quatorze
nord-américains et incendia des maisons. Comme on peut le supposer
l'indignation aux USA. fut énorme.
Le président Wilson envoya une expédition punitive pour
tenter de capturer Villa... sans succès.
En avril 1919, les forces de Carranza assassinèrent Emiliano
Zapata et les forces qu'il dirigeait se trouvèrent désorientées.
A l'approche des élections présidentielles pour la période
1920-1924, Carranza appuya Ignacio Bonillas, ambassadeur du Mexique
à Washington, à la place d'Alvaro Obregôn qui, en
juin 1919, déclara depuis Sonora sa candidature.
Carranza envoya alors des troupes à Sonora, foyer de l'obregonisme
et Obregôn, qui avait vaincu Villa au profit de Carranza, renia
ce dernier.
Obregôn nomma alors Plutarco Elias Calles chef de ses troupes
et celles-ci envahirent Sinaloa et occupèrent Culiacàn.
La rébellion se propaga rapidement et les Etats de Guerrero,
Michoacàn, Zacatecas et Tabasco s'y rallièrent.
Le 7 mai, Carranza et ses ministres abandonnèrent la ville de
Mexico dans laquelle, deux jours après, entra Obregôn.
Le 21 mai 1920, Carranza était assassiné à Tlaxcalaltongo.
Adolfo de la Huerta fut nommé président provisoire et
aux élections du 5 septembre, Obregôn fut élu président
pour ta période 1920-1924.
Cette révolution fut le premier grand événement
révolutionnaire de ce siècle et eut des répercussions
sur le monde occidental, où les idéaux du socialisme commençaient
à germer. Le bilan des pertes fut énorme, on les estime
entre 500 000 et 1 000 000 de morts pour une population d'environ 16
000 000 d'habitants à l'époque en 1910.