Le
15 août 1947, le gouvernement britannique promulgua l’acte
d’indépendance de l’Inde qui prévoyait la
création, à côté d’un Etat majoritairement
hindou, d’un nouvel Etat, le Pakistan, majoritairement musulman.
Ce dernier était constitué de deux provinces : le Pakistan
Occidental et le Pakistan Oriental, séparés par plus de
1600 kilomètres de territoires indiens.
Cependant, la principale menace pour l’unité du pays vint
du Pakistan Oriental, sous la conduite du cheikh Mujibur Rahman, leader
de la ligue Awami, qui exigea la création d’une fédération
au sein de laquelle le Pakistan Oriental serait quasiment indépendant.
Il se prononça pour un gouvernement fédéral, qui
ne traiterait que des questions de défense et de relations extérieures,
avec deux monnaies différentes.
Lors des élections de décembre 1970, le "cheik Mujib"
remporta une victoire écrasante au Pakistan Oriental et rassembla
une majorité à l’Assemblée nationale.
Soupçonnant le cheikh Mujib de vouloir faire sécession,
Yahya ajourna, en mars 1971, les séances de l’Assemblée
nationale. En réponse, Mujib établit un gouvernement pratiquement
indépendant au Pakistan Oriental.
Des négociations échouèrent et Mujib fut arrêté.
Pendant ce temps, l’armée pakistanaise entra en action
contre les partisans de Mujib, qui demandaient la liberté et
l’indépendance pour le Pakistan Oriental. Les opérations
militaires qui s’en suivirent au Pakistan Oriental firent un grand
nombre de victimes.
L’Inde affirma que près de 10 millions de réfugiés
bengalais franchirent ses frontières. Les leaders de la ligue
Awami se réfugièrent à Calcutta et établirent
un gouvernement en exil. Finalement, l’Inde intervint le 3 décembre
1971, et l’armée pakistanaise rendit les armes treize jours
plus tard.
Le 20 décembre, Yahya abandonna le pouvoir à Bhutto et,
en janvier 1972 naissait l’Etat indépendant du Bangladesh
après une guerre qui fit plus d'un million de morts.
Le Bangladesh était reconnu par le gouvernement Bhutto en 1974.