Le
Népal, situé sur les pentes sud de l'Himalaya se présente
comme une étroite bande de terre de 145 à 241 km de large
et s'étire sur 800 km de long. Sa superficie est de 140 800 km²
(l'équivalent de la Grèce) et sa population en 2004 est
de 23 millions d'habitants.
Le Népal moderne est créé dans la deuxième
moitié du XVIIIème siècle, sous l'impulsion de
Prithvi Narayan Shah (le chef de la petite principauté de Gorkha)
avec l'unification d'un certain nombre d'États indépendants
des contreforts de l'Himalaya.
Ce pays, appelé le royaume Gorkha, fait référence
au terme gurkha employé pour des soldats du Népal.
Après 1800, le pays connaît une période d'agitation,
avec la défaite du Népal dans la guerre contre les Anglais
de 1814 à 1816 et retrouve une période de stabilité
après 1846 quand la famille Rana accapare de manière héréditaire
le poste de Premier ministre.
Le régime Rana, imposant une autocratie poursuit une politique
isolationniste, coupant le Népal de toutes influences externes,
permettant ainsi au pays de conserver son indépendance mais hypothéquant
gravement son développement économique.
En 1950, le roi Tribhuvan (descendant direct de Prithvi Narayan Shah,
le fondateur du Népal) s'enfuit vers l'Inde et, avec l'aide de
Nehru (premier ministre indien), revient au pouvoir, nommant pour la
première fois un Premier ministre ne faisant pas partie de la
famille Rana.
Le nouveau gouvernement rédige alors un projet de constitution
basée sur le modèle britannique.
En 1959, le roi Mahendra promulgue la nouvelle constitution, et les
premières élections législatives démocratiques
sont organisées et un parti socialiste modéré,
remporte largement les élections.
Son chef, Koirala forme son gouvernement et devient Premier ministre.
18 mois plus tard, le roi Mahendra démet le gouvernement de Koirala
en déclarant que la démocratie parlementaire est un échec.
Le roi Mahendra promulgue ainsi une nouvelle constitution fin 1962 et
instaure une monarchie absolue, installant le roi à la tête
de l'État avec une autorité complète sur toutes
les instances gouvernementales.
Le roi Birendra, son fils de 27 ans, succède au roi Mahendra
en 1972.
En 1979, sous la pression de la rue et de l'oppositon, le roi Birendra
organise un référendum national pour décider de
la nature du futur gouvernement du Népal.
Les Népalais doivent choisir entre la conservation du système
monarchique avec le système sans parti des panchayats (conseils)
amélioré par des réformes démocratiques
ou l'établissement du multipartisme.
En mai 1980, le référendum donne une courte victoire au
système du panchayat.
Le roi promulge des réformes, y compris celle du choix du premier
ministre par le Rastriya Panchayat (conseils).
En 1990, les habitants des zones rurales en lutte contre les propriétaires
terriens, voyant que les réformes agraires promises n'auraient
pas lieu, vont décréter leur propre réforme. En
réaction contre ce mouvement, le gouvernement népalais
organise une répression féroce, éliminant de nombreux
activistes.
Le 12 février 1996, une insurrection menée par le Baburam
Bhattarai et Pushpa Kamal Dahal voit le jour. Cette insurrection d'inspiration
maoïste veut établir une république communiste.
Les maoïstes annoncent la création d'un "gouvernement
du peuple" temporaire au niveau local en plusieurs endroits du
territoire.
Ce mouvement est bien entendu soutenu par le gouvernement de Pékin.
En juin 2001, le prince héritier Dipendra tire sur les convives
au cours d'une réunion familiale faisant 10 victimes, parmi lesquelles
le roi Birendra et la reine Aiswary, avant de retourner l'arme sur lui-même.
Gyanendra, le frère de Birendra hérite alors du trône.
En octobre 2002, le roi démet le gouvernement, incapable de maîtriser
l'état insurrectionnel dans lequel se trouve le pays.
Le pouvoir est aux mains du roi dans l'attente de nouvelles élections.
Devant les succès de la rébellion communiste, le gouvernement
entreprend des négociations mais celles-ci échouent.
En 2003, les maoïstes ont redoublé leurs opérations
dans les provinces et imposé de nombreuses grèves et contrôlent
déjà une bonne partie du pays où ils dirigent une
administration parallèle.
Début 2002, la rébellion se rapproche de la capitale du
Népal, Katmandou.
Depuis le 18 août 2004, la capitale, soumise à un blocus
des rebelles maoïstes, a subi le 20 août une première
attaque au centre de la ville, faisant un blessé. La situation
se dégrade de jour en jour.
Pour preuve de son désarroi, le gouvernement appelle les maoïstes
à venir à la table des négociations pour mettre
fin à la crise.
La chute du gouvernement népalais et la prise du pouvoir par
les communistes n'est plus qu'une question de temps...
Depuis 1996, cette guérilla a déjà fait 10 000
morts.