Barbarossa
Si la guerre en Europe occidentale fut empreinte d'une certaine "retenue" (les conventions de Genève furent à peu près respectées), il en alla très différemment lors de l'invasion de l'U.R.S.S. Cette guerre prit sans conteste un caractère génocidaire.
Cette
quête du "Lebensraum" - espace vital - conduisit
les forces allemandes à commettre les pires exactions sur le peuple
russe.
En retour, les hommes de l'Armée rouge se livrèrent également
à des atrocités sur les hommes de l'armée allemande tombés
entre leur main - particulièrement sur les pilotes et sur les hommes
des Waffen SS. -
Pour cette conquête, les Allemands avaient engagés 3 groupe d'armées,
qui rassemblaient 145 divisions, dont 19 blindées ainsi que 12 motorisées
qui formaient 4 groupes de Panzers, 3 flottes aériennes (soit 5 000
avions), 3 550 chars, soit au total environ
4 000 000 de soldats allemands, finlandais, hongrois, roumains et italiens.
Les Russes, quant à eux, disposaient de 132 divisions, dont 34 blindées
(environ 24 000 chars).
Le Groupe d'armée Nord, sous les ordres de von Leeb, devait attaquer
à partir de la Prusse-Orientale. La mission de son armée était
de s'emparer des Etats Baltes puis de se diriger vers Leningrad. Au centre,
le Groupe d'armée Centre, sous les ordres de von Bock, devait effectuer
une avance massive sur les positions russes de la Pologne septentrionale.
Ce groupe devait mener l'assaut principal en Biélorussie, au nord des
marais de Pripet, en direction de Minsk, Smolensk et Moscou. Au sud, le Groupe
d'armée Sud, sous les ordres de von Rundstedt, devait s'emparer de
Kiev, de l'Ukraine, de la Moldavie et de la Crimée.
L'Armée rouge subit un véritable désastre (mais elle
pouvait mobiliser 12 millions d'hommes et de femmes (réservistes, milices...).
Ce désastre résultait des purges effectuées dans l'Armée
rouge en 1937 où des milliers d'officiers expérimentés
furent emprisonnés ou fusillés. Les actes d'accusations étaient
de grotesques affabulations. Après les purges, la plupart des officiers
avaient été remis en place mais l'effet psychologique fut dramatique.
Les officiers de l'Armée rouge fuyaient les responsabilités
et vivaient dans la crainte du N.K.V.D.
C'est durant cette période d'hystérie que furent jetées
les bases de la réorganisation de l'Armée rouge.
Le matin du 22 juin, les forces d'invasion s'engouffrèrent à
travers les frontières, en 3 vagues parallèles entre la mer
baltique et les Carpates.
Vilnius fut prise le 24, et Lvov le 30. Le 1er juillet 1941, Guderian arriva
sur la Berezina, tandis que Hoeppner entrait dans Riga. Les Allemands progressaient
d'environ 30 kilomètres par jour.
Le 15 juillet, les troupes allemandes avaient conquis les Etats Baltes, la
République de Biélorussie, la Moldavie et une partie importante
de l'Ukraine. Partout, les armées russes battaient en retraite. Staline
demanda alors la mobilisation totale du peuple russe, et ordonna l'application
de la guerre de partisans et de la politique de la "terre brûlée",
sans aucun égard pour la population civile (cette politique eut des
conséquences dramatiques lors de l'arrivée de l'hiver). Minsk
tombait le 30 juin.
Les Allemands s'emparaient de 4 500 chars, de 3 000 canons et faisaient 500 000 prisonniers, après la chute de Smolensk le 16 juillet, les Panzerdivisions de von Bock se trouvaient à moins de 300 kilomètres de Moscou. Au sud, le groupe d'armées de von Rundstedt était arrêté devant Kiev, les Soviétiques offrant une résistance étonnante. Hitler, craignant une percée soviétique au nord ou au sud, qui aurait pris à revers les forces de von Bock, ordonna le 22 août - contre l'avis de l'état-major allemand (et particulièrement de Guderian) - à une partie du Groupe d'armées Centre d'obliquer vers le sud. Il voulait que la conquête de Kiev soit achevée pour prendre Moscou.
Cet
arrêt de l'offensive sur Moscou fut lourd de conséquences.
Le 19 septembre Kiev tombait, offrant aux Allemands 600 000 prisonniers soviétiques
de plus. En 10 semaines de combats, les Soviétiques avaient perdus
1 300 000 soldats, des milliers de chars et d'avions. La Wehrmacht, qui avait
perdu son élan initial, déplorait la perte de presque 500 000
hommes.
Une sourde inquiétude commençait à s'immiscer dans les esprits des généraux : la Wehrmacht avait détruit la plupart des divisions soviétiques répertoriées avant Barbarossa mais de nouvelles divisions soviétiques apparaissaient...
Soldat
soviétique mort au combat
Reddition
de soldats russes